L’évènement est d’importance. Le projet DreamWorks, ce rêve (peut-être démesuré?) si cher à Spielberg et ses associés, est-il définitivement enterré ou simplement remis à plus tard? Reprenons les choses depuis le début. Il y a environ quatre ans, Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg et David Geffen s’étaient associés pour lancer, sous l’appellation DreamWorks, une société de production multimédia (cinéma et télévision en tête). But avoué: construire dans la région de Los Angeles un studio géant où s’installerait donc une nouvelle «major» (la première à voir le jour depuis 60 ans). Il y avait un problème de terrain, qui est rare et cher dans cette immense agglomération urbaine. En avril dernier, cependant, la DreamWorks (SKG) avait trouvé et acheté – pour 20 millions de dollars, prix d’«amis»! – l’espace convoité, dans le secteur de Playa Vista, en bordure de l’océan Pacifique. Tout semblait alors aller pour le mieux. Aujourd’hui, tout est brusquement remis en question. Revirement sans appel? Ou modification d’une stratégie programmée? Les raisons d’ordre financier ne sauraient, à elles seules, fournir une explication suffisante. C’est vrai que: 1°) il manquait encore 50 millions de dollars pour poser la première pierre du studio. Mais c’est là un chiffre dérisoire pour les trois partenaires concernés. 2°) la DreamWorks aurait enregistré des pertes, cette année (entre 175 et 200 millions de dollars), mais ce n’est pas tellement grave. Toutes les «majors» passent par des hauts et des bas. Il doit y avoir autre chose: un contexte devenu moins favorable? L’hostilité de certains milieux? D’autres éléments qu’on connaîtra plus tard? Pour autant, la société ne va pas cesser de produire des films. Elle restera simplement dans le cadre des studios Universal – en agrandissant d’ailleurs ses propres locaux. Mégalomane ou pas, combattu ou pas, Spielberg ne lâchera pas le morceau. Jusqu’à la réalisation de son «Rêve»?