Actualités - CHRONOLOGIE
KOWEIT - L'opposition critique l'absence d'un réel changement Le nouveau Cabinet s'engage à mener des réformes
le 15 juillet 1999 à 00h00
Le nouveau gouvernement koweïtien s’est engagé hier à réformer l’économie alors que des députés libéraux et islamistes critiquaient la composition du Cabinet, malgré les nombreux changements. «Nous devons restructurer l’économie, renforcer le rôle du secteur privé, réduire le déficit budgétaire et diversifier les sources de revenu», a déclaré le nouveau ministre des Finances, cheikh Ahmad al-Sabah, un banquier de renom. «La prochaine étape qui attend le Koweït est critique et requiert une coopération entre les pouvoirs» législatif et exécutif, a ajouté cheikh Sabah qui, avec huit autres ministres, a fait son entrée dans le Cabinet dirigé par le prince héritier, cheikh Saad al-Abdallah al-Sabah. Le nouveau ministre du Commerce et de l’Industrie Abdel Wahab al-Wazzan s’est pour sa part engagé «à œuvrer avec les autres ministres pour redresser l’économie et poursuivre le développement». «Notre action sera axée sur les réformes économiques (..) et l’application des lois décrétées ces derniers mois, notamment celle sur les investissements étrangers», a ajouté M. Wazzan, qui est l’ancien président de la Chambre de commerce de Koweït. La tension entre le gouvernement et l’ancien Parlement avait poussé l’émir, cheikh Jaber al-Ahmad al-Sabah, à dissoudre en mai la Chambre et à convoquer des élections anticipées dans l’espoir d’obtenir un Parlement plus docile. Les lois adoptées par décret doivent encore être approuvées par le Parlement issu du scrutin législatif du 3 juillet, qui s’est soldé par une victoire de l’opposition libérale et des islamistes. Les titulaires des principaux ministères, notamment les Affaires étrangères, la Défense et l’Intérieur, tous membres de la famille régnante des al-Sabah, ont retenu leurs postes dans le gouvernement annoncé mardi par le prince héritier cheikh Saad al-Abdallah al-Sabah. Il a néanmoins apporté du sang neuf au cabinet en y intégrant neuf nouveaux ministres. Mais les analystes et des députés de tous bords ont fraîchement accueilli la composition du nouveau Cabinet. «Il y a une minorité de très bons ministres mais le Cabinet dans son ensemble constitue une basse manœuvre politique de la part du prince héritier», a déclaré l’économiste Jassem al-Saadoun. «Les résultats des élections législatives reflétaient un désir de changement réel, et cheikh Saad n’a pas bien saisi cela», a ajouté M. Saadoun qui s’est attendu à une nouvelle confrontation entre les députés et le gouvernement. Le député islamiste Walid al-Tabtabaï a également mis en garde contre une nouvelle crise entre le Législatif et l’Exécutif, reprochant à cheikh Saad la nomination «de libéraux occidentalisés aux ministères de l’Information et de l’Éducation». Cité par le quotidien al-Qabas, il a affirmé que la composition du nouveau gouvernement, qui a prêté serment hier, était «décevante et ne répond pas aux aspirations du peuple koweïtien». «Ce gouvernement porte en lui les germes d’un conflit avec l’Assemblée nationale», a estimé M. Tabtabaï. Le Mouvement constitutionnel islamique (MCI) a pour sa part qualifié le Cabinet d’un «gouvernement de provocation, de confrontation et de non-coopération, dominé par les libéraux». Ces derniers, qui ont été les grands vainqueurs du scrutin législatif en quadruplant leurs sièges au Parlement, ont de leur côté émis des doutes sur la capacité du gouvernement à mener des réformes réelles. «Le Cabinet ne traduit pas les résultats des élections», a déclaré le député libéral Abdallah al-Nibari. «Le Koweït mérite un meilleur gouvernement», a-t-il dit. Ce jugement n’est pas partagé par le secrétaire général du mouvement libéral du Forum national démocratique, Ahmad al-Bischara, pour qui le nouveau Cabinet est «acceptable». «C’est un Cabinet réformiste qui va réaliser des choses», a-t-il dit.
Le nouveau gouvernement koweïtien s’est engagé hier à réformer l’économie alors que des députés libéraux et islamistes critiquaient la composition du Cabinet, malgré les nombreux changements. «Nous devons restructurer l’économie, renforcer le rôle du secteur privé, réduire le déficit budgétaire et diversifier les sources de revenu», a déclaré le nouveau ministre des...
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