Actualités - CHRONOLOGIE
YOUGOSLAVIE - Premier affrontement entre la police et les protestataires Montée de la contestation malgré les menaces de répression
le 14 juillet 1999 à 00h00
Un mois après la fin des bombardements de l’Otan, le mouvement de protestation populaire s’étend en Serbie où l’opposition s’affirme déterminée à obtenir la démission de Slobodan Milosevic, malgré les menaces de répression policière. Parties du Sud, les manifestations ont gagné la Voïvodine (nord), où de nouveaux rassemblements étaient prévus mardi soir à Zrenjanin et mercredi à Subotica, ce dernier convoqué conjointement par l’opposition hongroise et serbe locale. À Jagodina (100 kilomètres au sud-est de Belgrade), l’Alliance pour des changements (SZP), dominée par le Parti démocratique (DS) de Zoran Djindjic, a organisé un meeting mardi soir, celui qu’elle avait prévu de tenir à Sabac ayant été repoussé au 26 juillet. Après plusieurs semaines de tergiversations, Vuk Draskovic, chef du Mouvement serbe du renouveau (SPO, droite nationaliste), principal parti d’opposition, a appelé à son tour les Serbes à manifester, samedi à Kragujevac (centre). Dans une interview à la télévision britannique BBC, M. Draskovic a déclaré que le moment était venu de sortir dans les rues pour abattre le régime de Belgrade. Il a dit espérer que des centaines de milliers de personnes suivraient son parti pour faire du président yougoslave un homme du passé et a averti ce dernier qu’il serait la victime d’une «guerre civile» qu’il déclencherait en affrontant les manifestants. M. Draskovic a estimé que son programme aurait «le soutien de 90 % de la population, y compris de la police et de l’armée». Mercredi 7 juillet cependant, un premier meeting antigouvernemental organisé par le SPO n’avait rassemblé que quelques centaines de personnes à Leskovac, la population refusant de se ranger sous la bannière d’aucun parti. M. Draskovic a opéré ce revirement à la veille d’une première réunion, mercredi à Belgrade, entre les partis au pouvoir en Serbie et au Monténégro, le Parti socialiste (SPS) de M. Milosevic et le Parti démocratique des socialistes (DPS) du président pro-occidental monténégrin Milo Djukanovic. Plus de 180 000 signatures Le Monténégro menace d’organiser un référendum d’autodétermination s’il n’obtient pas un traitement égal à celui de la Serbie dans le cadre de la fédération que ces deux républiques forment depuis 1992. Soutenu par M. Draskovic, le DPS revendique le poste de Premier ministre yougoslave qui lui revient en vertu de la Constitution. Pour la première fois lundi, des protestataires ont affronté la police, à Valjevo (80 kilomètres au sud-ouest de Belgrade), blessant légèrement trois membres des forces de l’ordre. L’incident s’est produit après une manifestation organisée par la Résistance civique de Valjevo, organisation inconnue jusqu’alors, lorsqu’un millier de personnes ont tenté de prendre d’assaut la municipalité. La Résistance civique s’est donné pour tâche «d’arrêter Milosevic et sa femme (Mira Markovic) afin qu’ils soient jugés en Serbie», a affirmé l’un des organisateurs du rassemblement, Bogoljub Arsenijevic. À Leskovac (sud), des opposants prévoyaient mardi une huitième journée de protestations. Ils réclament la libération d’Ivan Novkovic, un technicien de la télévision condamné à un mois de prison pour avoir appelé à une manifestation ayant rassemblé 20 000 personnes. Signe d’irritation du pouvoir, la police a interdit à Belgrade la collecte de nouvelles signatures au bas de deux pétitions réclamant le départ de M. Milosevic de la scène politique. Plus de 180 000 personnes ont déjà signé dans 18 villes ces pétitions présentées par la SZP et le syndicat indépendant Nezavisnost, selon les organisateurs. Bravant l’interdiction et les avertissements des autorités, la SZP a poursuivi mardi à Belgrade son action, espérant collecter «plus de deux millions de signatures» afin de les soumettre au Parlement.
Un mois après la fin des bombardements de l’Otan, le mouvement de protestation populaire s’étend en Serbie où l’opposition s’affirme déterminée à obtenir la démission de Slobodan Milosevic, malgré les menaces de répression policière. Parties du Sud, les manifestations ont gagné la Voïvodine (nord), où de nouveaux rassemblements étaient prévus mardi soir à Zrenjanin et...
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