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Actualités - CHRONOLOGIE

BAHREIN - Le gouvernement pourrait entamer un dialogue avec l'opposition Le nouvel émir adopte une politique d'ouverture

Le nouvel émir de Bahrein tente de jouer un rôle plus actif dans la direction du pays et a adopté une politique d’ouverture à l’égard de la communauté chiite, estiment mardi des diplomates. Depuis que cheikh Hamad Ben Issa al-Khalifa a succédé en mars à son père, plusieurs signes laissent indiquer une plus grande souplesse à l’égard de la communauté chiite, majoritaire mais qui se plaint d’être mise sur la touche. La principale figure de l’opposition chiite, cheikh Abdel Amir al-Jamri, détenu depuis janvier 1996, a été gracié la semaine dernière par l’émir après avoir été condamné à dix ans de prison pour avoir joué un rôle de premier plan dans les troubles antigouvernementaux. Plus de 300 autres personnes arrêtées au cours des troubles qui ont éclaté fin 1994 ont également été graciées en juin, alors que les autorités accueillaient, pour la première fois depuis 12 ans, une délégation d’Amnesty International. L’émir et son oncle, le Premier ministre cheikh Khalifa Ben Salman al-Khalifa, ont en outre commencé à effectuer des visites régulières dans des villages chiites, pour la première fois depuis près de cinq ans. «Le gouvernement pourrait entamer un dialogue avec l’opposition, mais je ne pense pas qu’on pourrait le qualifier de négociations», a déclaré un diplomate qui a requis l’anonymat. Mais rares sont ceux qui pensent que le gouvernement pourrait accéder aux demandes de l’opposition chiite, qui réclame la restauration du Parlement, dissous en 1975. «Le véritable obstacle est de trouver du travail pour les chiites. Il y aurait beaucoup de postes au sein des services de sécurité si les autorités cessaient d’avoir recours à des étrangers, mais il faut d’abord instaurer la confiance», note le diplomate. Les chiites ont cependant été récemment autorisés à entrer dans l’armée et dans des ministères importants, et un plus grand nombre d’entre eux pourraient être nommés au conseil consultatif l’année prochaine, selon des sources diplomatiques. Ce changement doit être soutenu par le nouveau prince héritier, cheikh Salmane Ben Hamad al-Khalifa, qui a fait ses études en Occident et qui est considéré comme le membre le plus progressiste de la famille régnante. Le nouvel émir a clairement fait savoir qu’il voulait jouer un rôle plus actif dans la gestion quotidienne des affaires du pays alors que son père déléguait beaucoup au Premier ministre. Il n’a toutefois pas bouleversé la hiérarchie du pouvoir. «Nous n’avons pas vu de changements fondamentaux au sommet de la hiérarchie – un récent remaniement ministériel a gardé à peu près tout le monde en place – mais il y a de nouvelles têtes au niveau de sous-secrétaire d’État», a noté un diplomate occidental. Les diplomates estiment que les informations sur une animosité entre l’émir et le Premier ministre, ou même d’une lutte pour le pouvoir entre eux sont exagérées. «Il y a des différences puisque l’émir tente de contrôler un peu plus les affaires et de pousser ses hommes vers le gouvernement, mais les décisions importantes continueront probablement à nécessiter l’accord des deux hommes», estime un diplomate. Quant aux orientations de l’archipel en matière de politique étrangère, elles devraient rester inchangées, Bahrein maintenant surtout de très bonnes relations avec l’Arabie séoudite voisine, pour des raisons pratiques et économiques, et avec les autres pays du Golfe. La seule exception est le Qatar, dont le conflit territorial avec Bahrein est actuellement aux mains de la Cour internationale de justice de La Haye.
Le nouvel émir de Bahrein tente de jouer un rôle plus actif dans la direction du pays et a adopté une politique d’ouverture à l’égard de la communauté chiite, estiment mardi des diplomates. Depuis que cheikh Hamad Ben Issa al-Khalifa a succédé en mars à son père, plusieurs signes laissent indiquer une plus grande souplesse à l’égard de la communauté chiite, majoritaire mais qui...