Le roi Abdallah II de Jordanie et le Premier ministre israÈlien Ehud Barak ont eu mardi soir un entretien en tÍte ‡ tÍte au palais royal de Aqaba, sur la mer Rouge. M. Barak Ètait arrivÈ peu auparavant ‡ Aqaba, ‡ bord d’un hÈlicoptËre, et a ÈtÈ immÈdiatement reÁu par le souverain jordanien, qui venait de rentrer dans son pays au terme d’une visite en Italie. Selon des sources israÈliennes, M. Barak a prÈsentÈ au roi Abdallah les grandes lignes de son initiative de paix qui vise ‡ progresser simultanÈment dans les volets syrien, libanais et palestinien. Les deux dirigeants ont eu par la suite une rÈunion Èlargie aux membres de leurs dÈlÈgations, ‡ laquelle devaient assister du cÙtÈ jordanien le Premier ministre Abdel-Raouf Rawabdeh, le chef du cabinet royal Abdel-Karim Kabariti, les ministres des Affaires ÈtrangËres Abdel-Ilah al-Khatib et de l’Information Nasser Laouzi ainsi que le chef des services de renseignements, le gÈnÈral Samih Batikhi. CÙtÈ israÈlien, M. Barak Ètait accompagnÈ de MM. Yossi Kucik (directeur gÈnÈral de la prÈsidence du Conseil), Zvi Stauber (conseiller politique), HaÔm Mendel Shaked (chef de cabinet), et surtout M. EphraÔm HalÈvy, chef du Mossad (service extÈrieur de sÈcuritÈ), l’artisan clef du traitÈ de paix avec la Jordanie. Le Premier ministre israÈlien a dÈclarÈ ‡ l’issue de l’entretien avoir relevÈ des signes positifs en provenance de la Syrie. «Il y a eu rÈcemment des signes positifs en provenance de la Syrie. Nous espÈrons pouvoir reprendre les nÈgociations avec Damas le plus tÙt possible, pour parvenir ‡ un accord global qui garantisse la sÈcuritÈ d’IsraÎl et la paix dans la rÈgion», a-t-il indiquÈ. Tapis rouge ‡ Washington Cette rencontre, axÈe sur les moyens de rÈactiver le processus de paix, prÈcÈdait une visite de M. Barak ‡ Washington o¼ l’on s’apprÍtait ‡ dÈrouler le tapis rouge pour l’accueillir en grande pompe. Le nouveau Premier ministre israÈlien est attendu aujourd’hui dans la capitale fÈdÈrale pour une visite de cinq jours ponctuÈe d’une sÈrie d’entretiens cruciaux au plus haut niveau avec les responsables amÈricains. Au programme: quatre rencontres prÈvues, dont deux dÓners officiels, et une confÈrence de presse conjointe avec le prÈsident Bill Clinton, deux entretiens avec le vice-prÈsident Al Gore et deux encore avec le secrÈtaire d’État Madeleine Albright. «Ils dÈroulent vraiment le tapis rouge pour lui», confiait un diplomate originaire de la rÈgion. «Les AmÈricains veulent rÈtablir l’intimitÈ et la relation trËs Ètroite qui caractÈrisait les annÈes Rabin-Clinton», a-t-il ajoutÈ, en soulignant que Washington espÈrait pouvoir tabler sur des «atomes crochus» avec le nouvel homme fort d’IsraÎl. «C’est vrai, nous avons de grands espoirs», a dÈclarÈ un haut responsable du dÈpartement d’État, sous couvert de l’anonymat, reconnaissant que les relations amÈricano-israÈliennes sous le gouvernement Netanyahu Ètaient peu cordiales. «Mais nous sommes aussi rÈalistes. Nous savons qu’il y a encore beaucoup de travail acharnÈ ‡ accomplir», a-t-il ajoutÈ. Par le passÈ, MM. Barak et Clinton ne se sont rencontrÈs qu’‡ deux reprises et cette premiËre visite officielle devrait Ítre donc l’occasion d’une prise de contact personnelle plus approfondie, prÈlude ‡ des discussions plus sÈrieuses ensuite sur la relance du processus de paix. Le Premier ministre israÈlien, qui vient Ègalement de rencontrer le prÈsident Ègyptien Hosni Moubarak et le dirigeant palestinien Yasser Arafat, s’est engagÈ notamment ‡ relancer l’application des accords israÈlo-palestiniens de Wye Plantation, conclus en octobre dernier, et ‡ reprendre les nÈgociations de paix avec ses voisins arabes. Autant de positions qui rÈconfortent ‡ Washington. «Nous attendons cette visite avec plaisir», avait dit lundi le porte-parole du dÈpartement d’État, James Foley. De source diplomatique israÈlienne ‡ Washington, on indiquait que M. Barak allait demander au prÈsident amÈricain de lui accorder un peu de temps pour mettre au point ses projets et propositions en vue de l’application des accords de Wye et des nÈgociations sur le statut final des territoires palestiniens et de JÈrusalem.