Le débat parlementaire sur le budget entamé lundi place de l’Étoile dépasse largement le cadre des considérations financières et économiques et se transforme, comme c’est souvent le cas en pareilles circonstances, en un débat de politique générale. Pour la deuxième journée consécutive, les députés (au nombre de 17) qui se sont succédé à la tribune lors des deux séances matinale et nocturne, hier, se sont montrés sceptiques quant aux orientations fiscales du gouvernement. Loyalistes et opposants ont mis en doute, à des degrés différents, la capacité du Cabinet Hoss à réaliser ses prévisions budgétaires, certains députés affirmant que le déficit dépassera sans aucun doute la barre des 50 pour cent. Allant au-delà de ces considérations purement techniques, les opposants ont tiré à boulets rouges sur la gestion politique du gouvernement, accusant ce dernier de se livrer à une «chasse aux sorcières» en engageant des procédures judiciaires d’une manière sélective et en s’employant à assujettir la justice à des fins politiques. Même des députés réputés pour être conciliants envers la nouvelle équipe au pouvoir, tels que M. Najah Wakim, ne se sont pas montrés tendres, et notamment M. Bassem Sabeh, ce qui a poussé les observateurs à s’interroger sur le fait de savoir si M. Hoss finira par poser la question de confiance au terme du débat budgétaire.