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Actualités - CHRONOLOGIE

AUTO - 23e Marlboro Rallye du Liban Nasrallah et Martin dérapent , Ben Soulayem s'échappe

Alors qu’il dominait aisément le Rallye en dépit d’un problème de différentiel assez handicapant, il a fallu que la boîte de vitesse de sa Ford Escort WRC rendît définitivement l’âme pour que Jean-Pierre Nasrallah accepte de déposer les armes. Ironie du sort, cela se passait dans la spéciale numéro 13. L’Estonien Martin qui occupait la deuxième place au classement général n’a pas été épargné non plus par les ennuis mécaniques et abandonnait à l’issue de la SS 11. Ben Soulayem héritait alors de la 1re place pour ne plus la quitter. Pourtant tout cela avait commencé par une jolie partie de campagne. Zabbougha écrasée de soleil, la montagne libanaise ronde, verte, bucolique : la deuxième journée du 23e Rallye du Liban s’annonçait aussi champêtre que radieuse. Et donc rapide. Toutefois dire que Jean-Pierre Nasrallah est rapide peut être considéré comme un euphémisme, dans la mesure où notre héros national s’offrait les deux premières spéciales de la journée en guise de hors-d’œuvre. Accessoirement, il accentuait aussi son avantage sur ses plus sérieux concurrents : à savoir, l’Estonien Martin et l’Émirati Ben Soulayem au point de compter près d’une minute d’avance (59’’91) sur Ben Soulayem à l’issue de la dixième épreuve spéciale. Mais de loin, des nuages gris sous forme de problèmes de différentiel pointaient à l’horizon, jusque-là dégagé, de Jean-Pierre Nasrallah. Conséquence : dans la SS11, il partait en tête-à-queue et perdait des secondes précieuses, il parvenait néanmoins à hisser sa voiture à la 4e place. Mais c’est bien connu, un malheur n’arrive jamais seul : en plus du différentiel, c’était au tour de la de boîte de vitesse de la Ford de faire des caprices. Les réparations sur sa voiture le retardaient de 11 minutes, ce qui lui coûtait – au passage – une pénalité de 110 secondes. Malgré tout, il prenait le départ de la 12e spéciale et parvenait à limiter les dégâts ne cédant que 6 secondes à Ben Soulayem. Mais il était dit que les dieux du Rallye en avaient décidé autrement, ainsi au départ de la 13e spéciale, il devait se rendre à l’évidence : sa voiture ne lui obéissait plus. Après avoir connu diverses fortunes dans ce rallye, Jean-Pierre Nasrallah, la mort dans l’âme, était contraint à l’abandon. «Nous n’avons pas été épargnés par les problèmes ni hier ni aujourd’hui, malgré tout, je me sentais parfaitement capable de gagner si la voiture n’avait pas calé au départ de la 13e spéciale, lâchait amèrement Jean-Pierre Nasrallah après son abandon, et d’ajouter : «Après le différentiel, la pédale d’embrayage s’est brusquement abaissée: je ne pouvais plus enclencher mes vitesses au départ, résultat : j’ai essayé de démarrer d’une façon particulière : la première tentative a réussi mais pas la seconde». Pour sa part, l’autre pilote Ford, Mohammed Ben Soulayem reconnaissait après la 11e spéciale au service zone de Beiteddine qu’il avait fait les mauvais choix en matière de pneumatiques en optant pour des pneus durs, soulignant que «40 à 50 secondes de retard sont très difficiles à refaire dans le Rallye du Liban, à moins d’une défaillance technique de la part des adversaires». Ce bon vieux Ben Soulayem ne croyait pas si bien dire. Puisqu’en effet quelques secondes plus tard, l’Estonien Markko Martin, étoile montante des rallyes et chef de file du Toyota Team Europe dans cette compétition jetait lui aussi l’éponge pour la simple raison que la partie avant-gauche de sa voiture semblait sortir tout droit de l’atelier d’un sculpteur tourmenté. Triste fin pour l’Estonien qui avait fait étalage de tout son talent en pulvérisant avec 6’58’’97 le temps de la 11e spéciale de Nabeh el-Safa (l’ancien record avait été établi par Alex Fiorio en 7’21’’). Quoiqu’il en soit, Ben Soulayem ne se posait pas trop de questions et remportait les 12e et 13e spéciales devançant désormais, au classement général Roger Féghali brutalement promu à une deuxième place inespérée. Ce dernier, modeste, confiait au point de regroupement de Deir el-Qamar qu’il connaissait les limites de sa voiture et se contenterait fort bien de sa 2e place. Mohammed Ben Soulayem confirmait que son problème était maintenant résolu grâce à des pneus tendres. Il rappelait aussi à tout hasard qu’il avait été, lui aussi, obligé à maintes reprises dans le passé à se retirer du rallye à cause d’ennuis techniques alors qu’il occupait les avant-postes. Il exprimait en outre son admiration pour Roger Féghali qui tirait le maximum de sa voiture à 2 roues motrices. Donc au regroupement de Deir el-Qamar, Ben Soulayem avait déjà une avance confortable de 1’31’’77 sur Roger Féghali et 5’31’’03 sur la Lancia de l’équipe Astra SRL conduite par Yves Loubet. Ses deux principaux concurrents hors de course, le reste n’était qu’une formalité pour l’Émirati qui remportait coup sur coup les trois dernières spéciales de la journée sans coup férir. La performance se transformait en démonstration malgré une pénalité de 30 secondes (il s’était présenté à chaque départ avec une minute de retard). Ben Soulayem terminait la 2e journée du 23e Rallye du Liban avec une avance fort confortable de 1’38’’01 sur Roger Féghali, 6’08’’33 sur Yves Loubet, quant à Michel Saleh, il pointait à la quatrième place avec 11’00’’89 de retard sur le leader. La VW Golf III Kit Car de Féghali à la peine, la Lancia Delta HF Integrale de Loubet vieillissante, Ben Soulayyem pouvait rouler tranquille : il n’avait plus qu’a contrôler tranquillement la course dimanche pour inscrire son nom pour la quatrième fois au palmarès du Rallye du Liban. L’ Émirati gère intelligement la 3e journée Cette troisième et dernière journée s’annonçait comme la plus ensoleillée mais aussi comme la moins passionnante suite aux abandons prématurés de Nasrallah et Markko Martin qui laissaient le champ libre au triple vainqueur de l’épreuve Ben Soulayem. Ce dernier n’avait plus qu’à gérer intelligemment une confortable avance de 1’36’’ sur son poursuivant immédiat le Libanais Roger Féghali pour inscrire son nom une 4e fois au palmarès de l’épreuve. L’Émirati continuait cependant à faire le forcing et remportait les deux premières spéciales de cette ultime journée en collant respectivement 3’’ puis 14’’ à Féghali qui se classait systématiquement en seconde position devant le Français Yves Loubet. Mais il était dit que ce rallye mouvementé n’allait épargner personne et les ennuis mécaniques, qui avaient jusque-là exempté Ben Soulayem, surgirent soudainement à deux spéciales de l’arrivée sous la forme d’une direction assistée défaillante; heureusement pour lui, ce petit pépin s’annonçait moins grave que prévu et n’empêchait pas le champion arabe de continuer cette épreuve chère à son cœur. Féghali essayait bien d’en profiter et réussit dès la SS 19 (l’avant-dernière) à reduire l’écart de 23’’, mais ceci s’avérait nettement insuffisant et ressemblait plus à un dernier baroud d’honneur qu’à une sérieuse tentative de prendre le commandement de la course, surtout que le jeune pilote libanais se présentait à la dernière spéciale prévue à Batroun avec un handicap de plus d’une minute et demie sur son rival. Il parvint une fois de plus à grignoter son écart de quelque 5 secondes sans toutefois menacer dangereusement Ben Soulayem qui sut limiter les dégâts et remporter du même coup l’édition 1999 du Rallye du Liban et ce pour la quatrième fois de sa carrière. Slim dans le groupe N Autre fait marquant de ce dimanche, la course dans la course qui opposait les deux pilotes libanais Sleiman Slim et Fady Hayek pour le compte du groupe N après l’abandon hier de Abdo Féghali. Ce mano à mano tourna finalement à l’avantage du premier cité qui possédait déjà 22’’ d’avance à l’entame de la 17e SS quand Hayek dut se décider à jeter définitivement l’éponge suite à une crevaison qui lui fit perdre plus de 10 minutes sur son concurrent. Il continua néanmoins les 4 spéciales prévues et réussit finalement à accrocher la neuvième place au classement général et la troisième du groupe N derrière Slim et le Chypriote Peratikos. Félicitations à Ben Soulayem qui sut remporter le rallye peut-être sans panache mais avec un sérieux et une intelligence de course dignes d’éloges et propres aux grands champions dont il fait incontestablement partie. Avec dorénavant quatre victoires à son actif, il marque l’épreuve de son empreinte et son record risque difficilement d’être battu de sitôt. Espérons finalement que cette épreuve comptera bientôt dans le calendrier du championnat du monde des rallyes, chose qui ne paraît pas impossible au vu de l’organisation et la sécurité dont a fait preuve une fois de plus l’ATCL. La rumeur dit que c’est pour 2001… Croisons les doigts.
Alors qu’il dominait aisément le Rallye en dépit d’un problème de différentiel assez handicapant, il a fallu que la boîte de vitesse de sa Ford Escort WRC rendît définitivement l’âme pour que Jean-Pierre Nasrallah accepte de déposer les armes. Ironie du sort, cela se passait dans la spéciale numéro 13. L’Estonien Martin qui occupait la deuxième place au classement général...