Actualités - CHRONOLOGIE
PATRIMOINE - Un an encore de travaux Un peu plus de droite , la Tour de Pise
le 10 juillet 1999 à 00h00
Une centaine d’experts internationaux se réunissent en cette fin de semaine au chevet de la célèbre Tour penchée de Pise, pour faire le point sur les travaux de sauvetage du monument, fermé au public depuis dix ans en raison des risques d’écroulement. L’optimisme est de mise et le ravissement se lisait sur les visages des scientifiques qui, invités à visiter le monument, gravissaient en tanguant les 294 marches conduisant au sommet du campanile. «La Tour sera sauvée au prochain millénaire et elle sera redressée d’un demi-degré (entre 30 et 40 centimètres) d’ici la fin de l’année», a déclaré le président du comité de sauvegarde de la Tour, Michele Jamiolkowski, en présentant les premiers résultats des travaux lancés en décembre. Construite entre le XIIe et le XIVe siècle, la Tour a pris du gîte au fil des siècles, pour aboutir à une inclinaison d’environ 6 degrés par rapport à son axe vertical. Les 14 ingénieurs et scientifiques du comité de sauvegarde de la Tour, qui s’affairent depuis des années autour du monument, jugent aujourd’hui «fantastiques» les résultats obtenus depuis le début des travaux d’excavation, initialement controversés. Il s’agit de retirer au total 60 mètres cubes de terre sous la partie nord de la Tour (celle-ci penche vers le sud), afin de lui assurer une stabilité «pour au moins un siècle». Depuis décembre, 7 mètres cubes de terre ont ainsi été ôtés et la Tour a regagné 3 centimètres. Des câbles d’acier d’une centaine de mètres, surnommés «les bretelles», ont été arrimés à l’édifice pour parer à toute éventualité pendant le forage. Décisions désastreuses La deuxième phase des travaux doit commencer en septembre, à condition, a insisté M. Jamiolkowski, que les financements suivent. Il estime à environ 7 milliards de lires (3,6 millions d’euros) les moyens financiers nécessaires pour achever l’ouvrage et multiplie les appels du pied au gouvernement italien pour que celui-ci respecte ses engagements. Si tous les experts invités au congrès semblent partager l’enthousiasme et l’optimisme ambiants, certains, comme Piero Pierotti, professeur d’architecture médiévale à l’Université de Pise, et amoureux fou de la Tour, apportent cependant un bémol. «Il est vrai que la Tour a donné des premières réponses positives depuis le début de ces travaux, mais il ne faut quand même pas oublier que des milliards de lires ont été dépensés depuis dix ans, et pour des résultats incroyablement négatifs», nuance-t-il. «Ces experts sont tous très compétents, mais leurs décisions se sont parfois avérées désastreuses», ajoute-t-il, en se remémorant, une lueur d’effroi dans le regard, «ce septembre noir», «tragique», de 1995, où la Tour, suite à des travaux de forage, perdit 2,5 millimètres en quelques heures. «La Tour a commencé à avoir des problèmes dès que les ingénieurs et les architectes ont commencé à s’en occuper, au milieu du XIXe siècle», assène M. Pierotti, auteur d’un livre intitulé “Comment faire tomber la Tour de Pise”. «Les ingénieurs sont des ingénieurs, et ne font pas suffisamment confiance aux historiens», déplore-t-il doucement, en expliquant, croquis à l’appui, que «les Pisans savaient construire des tours, et que la structure initiale du campanile était solide». Pour M. Pierotti, qui n’aurait raté pour rien au monde la première visite du monument organisée depuis dix ans, il est encore trop tôt pour crier victoire : il faudra «au moins une dizaine d’années avant d’être sûr» que l’édifice est stabilisé, estime-t-il. «De toute façon, sourit-il, la Tour tombera un jour. Tous les monuments ont une vie et une mort. Comme nous».
Une centaine d’experts internationaux se réunissent en cette fin de semaine au chevet de la célèbre Tour penchée de Pise, pour faire le point sur les travaux de sauvetage du monument, fermé au public depuis dix ans en raison des risques d’écroulement. L’optimisme est de mise et le ravissement se lisait sur les visages des scientifiques qui, invités à visiter le monument,...
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