Actualités - CHRONOLOGIE
ALGÉRIE - Le nouveau président oeuvre pour une réconciliation nationale rapide Bouteflika exclut la levée de l'état d'urgence
le 09 juillet 1999 à 00h00
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, décidé à mettre en œuvre rapidement la réconciliation nationale dans son pays en proie aux violences islamistes, exclut toutefois la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis février 1992. Avec cette décision, M. Bouteflika a mis un terme aux informations persistantes de la presse locale qui assurait ces jours-ci que l’état d’urgence serait levé et le chef historique du Front islamique du salut (FIS, dissous) Abassi Madani libéré. Ces informations ont circulé lorsque M. Bouteflika a indiqué qu’il prendrait d’«autres mesures» pour hâter le retour de la paix. Il avait auparavant décidé de gracier 2 300 prisonniers islamistes ayant participé à des réseaux de soutien aux groupes armés et fait examiner par les députés un projet de loi sur la «concorde civile» fixant le sort des maquisards. M. Bouteflika a indiqué que ce n’était pas encore le bon moment pour lever l’état d’urgence. «C’est un problème qui concerne les responsabilités du président de la République qui est souverain de prendre les décisions qu’il faut au moment où il faut». Pour M. Madani, en résidence surveillée à Alger, M. Bouteflika a expliqué qu’il prendrait ses «responsabilités» aussitôt qu’il aurait le sentiment que le N° 1 du FIS «veut rejoindre la Constitution et s’il entre dans le cadre de la République». Le président algérien préfère ainsi rester prudent tant que le Groupe islamique armé (GIA), tenu pour responsable des massacres de masse, et le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) refusent de se joindre à la trêve de l’Armée islamique du salut (AIS), le bras armé du FIS. Ces groupes poursuivent d’ailleurs leurs attentats qui ont fait une vingtaine de morts depuis samedi, selon des bilans de presse. Dimanche, au moins quatre militaires ont été tués et six grièvement blessés dans une embuscade tendue près de Jijel (360 km à l’est d’Alger). Deux bombes placées sur une route de montagne ont explosé au passage de leur patrouille. Le même jour, un jeune homme a été tué et mutilé après avoir été intercepté à un faux barrage, dressé près d’Annaba (600 km à l’est d’Alger), et deux civils ont été égorgés au hameau de Chahoui, dans la même région. Toujours dimanche, quatre islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité dans la région de Tébessa, près de la frontière tunisienne. La veille, l’explosion d’une bombe sur une plage à l’ouest d’Alger avait fait au moins trois morts, tandis qu’un paysan a été tué par l’explosion d’une bombe artisanale dans son champ à Djebahia, près de Bouira (120 km au sud-est d’Alger). Deux autres islamistes armés ont été tués samedi dans un accrochage entre éléments du GIA et de l’AIS dans la forêt de Fergoug, près de Mascara (400 km au sud-ouest d’Alger). L’AIS, en trêve depuis le 1er octobre 1997, a annoncé il y a un mois sa reddition et s’est placée sous l’autorité de l’État. La levée de l’état d’urgence qui se traduira par un retour de l’armée dans les casernes pourrait exposer les populations aux actions du GIA et du GSPC. L’armée, déployée sur les routes et dans les zones isolées où ces groupes sont actifs, surveille les infrastructures économiques. Depuis l’instauration de l’état d’urgence au début de la guérilla islamiste, les violences ont fait plus de 100 000 morts et un million de victimes.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, décidé à mettre en œuvre rapidement la réconciliation nationale dans son pays en proie aux violences islamistes, exclut toutefois la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis février 1992. Avec cette décision, M. Bouteflika a mis un terme aux informations persistantes de la presse locale qui assurait ces jours-ci que l’état...
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