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JAPON - Obuchi à Pékin : un accord pour faire oublier le passé Tokyo soutiendra l'adhésion de la Chine à l'OMC
le 09 juillet 1999 à 00h00
Le Premier ministre japonais Keizo Obuchi est arrivé hier à Pékin pour une visite éclair en Chine censée faire oublier le passé grâce à un accord sur l’adhésion de Pékin à l’Organisation mondiale du commerce. Sept mois après le camouflet infligé au président chinois Jiang Zemin lors de sa visite au Japon l’an dernier, M. Obuchi a débuté sa visite par un coup d’éclat: faire du Japon le premier pays du Groupe des sept pays industrialisés (G7) à conclure un accord avec la Chine sur son adhésion à l’OMC. Même si cet accord ne suffira pas à lui seul à ouvrir les portes de l’OMC à la Chine, il revêt une grande valeur symbolique alors que les négociations sino-américaines sont totalement suspendues depuis le bombardement de l’ambassade de Chine à Belgrade par l’Otan le 7 mai dernier. «Nous sommes parvenus à un accord au niveau ministériel», a indiqué un officiel japonais à l’issue d’une rencontre hier soir à Pékin entre les ministres japonais des Affaires étrangères Masahiko Komura et des Postes et Télécommunications Seiko Noda et le ministre chinois du Commerce extérieur Shi Guangsheng. Mais alors que la Chine et le Japon s’activaient hier pour finaliser l’accord, la presse officielle chinoise a rappelé que Pékin n’entendait pas oublier pour autant le passé. La plupart des journaux ont ainsi commémoré le 62e anniversaire de «l’incident du pont Marco Polo» le 7 juillet 1937, marquant le début de l’invasion japonaise en Chine, tandis que le quotidien des femmes chinoises a publié une page entière consacrée aux 200 000 prostituées chinoises recrutées de force pour servir d’esclaves sexuelles aux soldats de l’armée impériale japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale. «La Chine n’a pas oublié le camouflet infligé au président Jiang», a commenté un diplomate occidental à Pékin en faisant allusion au refus de Tokyo d’offrir à Pékin des excuses écrites pour les souffrances infligées pendant la Seconde Guerre mondiale, lors de la visite historique que le président chinois avait effectuée au Japon en novembre dernier. Les Chinois avaient été d’autant plus furieux qu’il s’agissait de la première visite d’un chef d’État chinois au Japon et qu’elle survenait peu après que le Japon eut offert de telles excuses au président sud-coréen Kim Dae Jung. Pour amadouer la Chine, le Japon – qui officiellement estime avoir réglé le problème historique lors de la visite de M. Jiang – a au cours des derniers jours mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord sur l’adhésion de la Chine à l’OMC. «J’ai donné comme instruction aux négociateurs japonais de faire progresser les discussions et de parvenir à un accord entre les deux pays», déclarait, il y a encore quelques heures, M. Obuchi aux journalistes à bord de l’avion qui l’amenait en Chine. Aucun détail n’a pu être immédiatement conclu sur l’accord qui sera formellement annoncé lors de la rencontre que M. Obuchi aura aujourd’hui avec son homologue chinois Zhu Rongji, qui avait pour sa part échoué à obtenir un accord du même type avec les États-Unis lors de sa visite en avril dernier à Washington. L’accord portera exclusivement sur la libéralisation du secteur chinois des services, les deux pays ayant déjà signé un accord bilatéral sur les importations japonaises en Chine en 1997. Mais les responsables chinois en tête desquels le président Jiang Zemin et le président de l’Assemblée nationale populaire (ANP - le Parlement chinois) devraient également profiter de la visite de M. Obuchi pour réaffirmer leur mécontentement face au renforcement récent de la coopération militaire entre le Japon et les États-Unis. Pékin redoute en particulier toute inclusion de Taïwan dans l’ère géographique couverte par cette coopération étendue désormais aux «zones entourant le Japon» et présentant un danger pour la sécurité du pays. Pour M. Obuchi, la visite sera l’occasion de réitérer les craintes japonaises face au lancement attendu par la Corée du Nord d’un nouveau missile balistique à longue portée et de redonner un nouvel élan à des relations économiques, touchées de plein fouet par la crise financière asiatique.
Le Premier ministre japonais Keizo Obuchi est arrivé hier à Pékin pour une visite éclair en Chine censée faire oublier le passé grâce à un accord sur l’adhésion de Pékin à l’Organisation mondiale du commerce. Sept mois après le camouflet infligé au président chinois Jiang Zemin lors de sa visite au Japon l’an dernier, M. Obuchi a débuté sa visite par un coup d’éclat:...
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