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Actualités - CHRONOLOGIE

Nombreux sont les utilisateurs heureux de se procurer , sans frais , un bon produit ... Économie-fiction : et si Microsoft disparaissait?

Procès, polémiques, campagnes hostiles… jamais le numéro un du logiciel n’a autant été attaqué. De la part de ses concurrents, on le comprend. Mais nous, utilisateurs, devons-nous craindre le poids énorme de «Microsoft» sur le marché ? Ou nous en féliciter ? En procès avec la justice américaine, Microsoft est attaqué pour pratiques anticoncurrentielles. Au cœur du litige : Internet Explorer, livré gratuitement par Microsoft et intégré à Windows 98 et prochainement à Windows 2000. Certes, aujourd’hui, nombreux sont les utilisateurs heureux de se procurer, sans frais, un bon produit... mais demain ? Si la concurrence venait à disparaître, n’auront-ils pas à payer plus cher ? Microsoft n’est pas seulement accusé de stériliser la concurrence en diffusant des produits gratuits. On lui reproche d’acheter les entreprises les plus innovantes. Ce faisant, il décourage les investisseurs. À quoi bon innover s’ils ne peuvent espérer, un jour, en récolter les fruits ? Dès lors, la menace d’un monopole Microsoft surgit... Avantage : l’excellente standardisation des produits informatiques. Inconvénient : plus rien n’obligera la firme de Redmond à innover ou à réduire ses prix. Bref, pour l’usager, les enjeux sont immenses. Pour y voir plus clair, voici un exercice d’économie-fiction, publié récemment dans une revue française spécialisée. Il est agrémenté d’hypothèses, parfois extrêmes, mais qui ont le mérite de faire réfléchir à ce qui pourrait arriver. Si Microsoft est obligé de faire marche arrière l Microsoft est obligé par la justice américaine à se scinder en deux sociétés indépendantes. C’est la solution retenue pour mettre fin au monopole de l’éditeur. Microsoft Operating Systems se concentre sur le développement de Windows 95, 98 et 2000, tandis que Microsoft Applications conçoit et commercialise l’ensemble des logiciels d’application. Le développement de la suite bureautique Office est ralenti. Microsoft Applications n’a pas accès avant ses concurrents aux nouvelles spécifications de Windows. Son savoir-faire diminue. l L’éditeur cède le contrôle de Windows à un organisme indépendant. Les spécifications du système deviennent publiques, chaque développeur pouvant commercialiser un clone de Windows. Désormais, les grands acteurs de l’industrie président à la destinée du système. Microsoft ne peut plus le développer selon ses seuls intérêts. l La course à la gratuité s’arrête. Les éditeurs concurrents peuvent vendre leurs logiciels à leur vrai prix. Ils sortent davantage de nouveaux produits. l Windows n’évolue pas avant de nombreux mois. Le temps que plusieurs éditeurs se mettent d’accord sur les spécifications de la future version du système. La concurrence s’étoffe, Microsoft renonçant à distribuer ses logiciels gratuitement. À court terme, certains prix augmentent. Office et Windows ne sont plus synchronisés. Microsoft, divisé en deux sociétés, ne peut plus modifier les dates de sortie de Windows en fonction de celles d’Office. l Le marché des applications redevient concurrentiel. L’utilisateur a tout à y gagner. Des programmes moins coûteux et des produits plus innovants font leur apparition. Les constructeurs choisissent librement les logiciels qu’ils préinstallent sur leurs PC. Les partenariats se multiplient, laissant plus de choix à l’utilisateur. l Rapidement, des incompatibilités entre les versions de Windows des différents éditeurs apparaissent. Windows n’est plus un standard. L’utilisateur est victime des incompatibilités des versions des éditeurs. La concurrence a repris, mais le marché perd ses références. Si Microsoft continue à gagner de nouveaux marchés l Microsoft gagne son pari : Windows s’impose et devient le système d’exploitation incontournable pour tous les appareils intégrant de l’électronique. De la cafetière au PC, en passant par les distributeurs de boissons et les téléviseurs, tous les objets qui nous entourent intègrent une version de Windows. Tous les appareils électroniques fonctionnent de façon similaire. Plus besoin de passer des heures à lire les manuels d’utilisation. l Microsoft prend le contrôle du contenu. Après avoir mis la main sur les moyens de distribution de l’information, Microsoft, par un jeu de rachats successifs dans le domaine des médias, devient la première société mondiale de télévision, radio, presse et production cinématographique. De par sa puissance, il impose son point de vue sur l’actualité, l’histoire, l’économie et la culture à une bonne partie de la planète. l Microsoft s’empare du péage des autoroutes de l’information. Grâce à ses logiciels clients, comme Internet Explorer, et ses serveurs, comme Internet Information Server, qui contrôlent le marché, il impose aux organismes bancaires et aux entreprises son modèle de commerce électronique sécurisé. L’éditeur prélève sa dîme sur toutes les transactions ayant lieu à l’échelle mondiale, selon un modèle similaire à celui adopté par Visa ou American Express pour se rétribuer, la concurrence en moins. Conclusion Dans les hypothèses où Microsoft accroît son emprise, les conséquences sont, à l’évidence, négatives pour les utilisateurs. Dans certaines des hypothèses où l’éditeur perd de sa puissance, l’utilisateur s’en porte mieux. Mais dans d’autres cas, le bilan est nul, voire négatif. Conclusion de ces scénarios (dénués de toute prétention scientifique) : un Microsoft de plus en plus conquérant peut faire peur à juste titre. Mais démanteler le géant du logiciel ne serait pas forcément une bonne chose pour les usagers...
Procès, polémiques, campagnes hostiles… jamais le numéro un du logiciel n’a autant été attaqué. De la part de ses concurrents, on le comprend. Mais nous, utilisateurs, devons-nous craindre le poids énorme de «Microsoft» sur le marché ? Ou nous en féliciter ? En procès avec la justice américaine, Microsoft est attaqué pour pratiques anticoncurrentielles. Au cœur du litige :...