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Actualités - REPORTAGES

TÉLÉVISION - Un Libanais animateur de plateau pour "Les rendez-vous de l'été " de la Cinquième Philip Aractingi : " Une fenêtre culturelle sur le monde"

La Cinquième, chaîne internationale française, commence ses «Rendez-vous d’été» tous les jours du lundi au vendredi, à 14h30, heure de Beyrouth. Nouveauté pour la saison 99, dix étrangers assurent ces rencontres. Au nombre des interviewers, Philip Aractingi, réalisateur libanais, dont les interventions sont programmées jusqu’au vendredi 9 juillet. Habitué à être plutôt derrière la caméra, Philip Aractingi joue, pendant cinq émissions, les animateurs de plateau. «Les rendez-vous de l’été» est un 52 minutes, divisé en 26 minutes de reportages et 26 autres de plateau. Les thèmes qu’aborde le cinéaste libanais avec ses invités sont variés : «les autoroutes de l’information», «les visiteurs du Louvre», «la miniaturisation», «les collectionneurs» et «les commissaires–priseurs». Sur le plateau des «Rendez-vous de l’été», Philip Aractingi est très à l’aise pour quelqu’un dont la place a toujours été derrière l’objectif. Avec son accent chantant et ses «r» légèrement roulés, il apporte un vent de fraîcheur. Son regard d’«étranger» est un double atout : grâce à lui, les spectateurs français abordent les sujets d’une manière nouvelle ; et ils ont une autre perception de l’étranger. «Ces émissions me sont tombées dessus comme un cadeau du ciel», souligne Philip Aractingi. «Le plus intéressant a été pour moi, Libanais francophone, de m’adresser à un public français, de lui parler de sujets qui le concernent, avec sa langue et ma culture». Et il poursuit : «Je suis, de par mon éducation, de par ma sensibilité, à la fois francophone et arabophone. Et avec cette série d’émissions sur La Cinquième, j’ai eu la chance d’exprimer cette biculture en lui donnant un brin de légitimité. C’est-à-dire que le public français, en voyant un Libanais francophone parler avec son accent, a une autre vision de l’‘‘étranger’’». Il comprend concrètement que cet ‘‘étranger’’ fait partie de la société française». Continuant sur sa lancée, le cinéaste souligne que cette «biculture conduit à une schizophrénie. Nous passons plus de trente ans à l’intégrer, et une fois qu’on le sait, c’est ‘‘un plaisir de légitimité’’ de pouvoir le transmettre». Il estime que «l’échange a souvent été, avec la France, en sens unique : Métropole autres pays. Pour une fois qu’on peut donner quelque chose à notre tour». Pour Philip Aractingi, le défi a été d’arriver à partager «cette dualité qui fait notre différence». Les sujets ont été imposés. La rédaction de La Cinquième a mis à la disposition de chaque interviewer un journaliste qui était en charge de sélectionner les invités et de superviser les reportages. Le rôle de Philip Aractingi, à l’instar des autres personnalités étrangères dont une Sénégalaise, un Canadien, deux Américains et des Européens, s’est limité à l’animation du plateau. Les difficultés ont été, selon le réalisateur, «de trouver les référents entre les thèmes proposés et ma culture. Par exemple, dans l’émission sur le Louvre, je n’ai pu m’empêcher de demander à un des invités du plateau, un conférencier, comment réagissent les étrangers face à tous ces trésors exposés et qui leur appartiennent ? Cette question a lancé le débat sur la place du Musée du Louvre qui ne véhicule pas uniquement un patrimoine français, mais qui est un lieu universel». Pour le sujet sur l’Internet, «Gaby Nasr, responsable de la page Internet à L’Orient-Le Jour, m’a donné un bon coup de main», indique Philip Aractingi. «Et nous avons posé le problème que représente l’Internet pour le monde arabe». Des émissions qui, tout en posant des questions de société intéressant les Français, ont su atteindre à une dimension internationale. Ouvrant ainsi une fenêtre sur le monde. Une façon originale d’«acculturer» sans «déculturer».
La Cinquième, chaîne internationale française, commence ses «Rendez-vous d’été» tous les jours du lundi au vendredi, à 14h30, heure de Beyrouth. Nouveauté pour la saison 99, dix étrangers assurent ces rencontres. Au nombre des interviewers, Philip Aractingi, réalisateur libanais, dont les interventions sont programmées jusqu’au vendredi 9 juillet. Habitué à être plutôt...