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Actualités - CHRONOLOGIE

Des milliers de Kosovarcs aux obsèques de 7 enfants et de 54 adultes abattus par les Serbes L'adieu aux victimes du carnage de Bela Crkva

Sept enfants, abattus par des policiers serbes à Bela Crkva dans le sud-ouest du Kosovo, ont été enterrés lundi avec 57 autres victimes du carnage, inscrit sur l’acte d’inculpation du président Slobodan Milosevic. Des milliers d’Albanais ont assisté aux funérailles, dans ce village situé dans une région où les forces de l’Otan ne cessent de découvrir de nouveaux charniers: c’est là qu’ont eu lieu les derniers combats entre forces yougoslaves et Armée de libération du Kosovo (UCK) avant le début des bombardements de l’Otan, le 24 mars. Le massacre de Bela Crkva a eu lieu le lendemain, ont raconté des témoins, alors que l’on portait en terre les corps de Lirim et Labinot Spahiu, âgés de 2 et 3 ans, de cinq autres enfants âgés de moins de huit ans et des adultes. À moins de 20 kilomètres de là, des Serbes, qui se disent étrangers aux exactions contre les Albanais, vivent un autre cauchemar, coïncés dans le haut de la ville d’Orahovac, d’où ils n’osent sortir car il leur faudrait affronter les quartiers albanais. Ils sont environ 2 000, survivant dans un véritable réduit, avec peu d’eau, et pas de lait pour les enfants. «Nous n’avons rien à nous reprocher, les coupables, c’était l’armée, la police», dit l’un d’eux, répétant les mots que l’on entend un peu partout dans la minorité serbe du Kosovo. À Pristina, des soldats britanniques ont sauvé du feu deux familles serbes, prises au piège dans leur immeuble où un incendie volontaire avait été allumé. À Kosovo Polje, au sud-ouest du chef-lieu du Kosovo, d’autres Serbes tentent de se désolidariser des atrocités pour essayer d’échapper à l’exode qui les menace. 71 900 Serbes, selon l’Onu, ont fui le Kosovo depuis le départ des forces yougoslaves, mais quelques-uns ont tenté le retour, encouragés par Belgrade, qui veut maintenir une présence dans sa province, et affirment qu’ils sont 8 000. Des familles ont raconté avoir fui le sud du Kosovo au fur et à mesure de l’avance des hommes de l’UCK sur les talons de la force de paix (Kfor), gagné la Serbie centrale puis être revenus, poussés par leur gouvernement. Ils vivent maintenant au Kosovo ce que les réfugiés albanais ont vécu dans les pays voisins : un abri précaire dans un centre d’accueil, le deuil de leurs parents et amis victimes des représailles albanaises, et leurs maisons pillées ou détruites. Beaucoup se plaignent de n’avoir pas été protégés par la Kfor, et affirment ne faire confiance qu’aux Russes. Ces derniers, dont le déploiement a été bloqué par l’Otan faute d’accord sur ses détails techniques, devraient enfin gagner le Kosovo, un accord étant intervenu lundi avec l’Alliance. Il n’y a «pas d’obstacle» au déploiement, a indiqué Moscou après la fin de consultations avec une délégation de l’Otan dans la capitale russe. Des négociations doivent encore se poursuivre au niveau militaire, mais la Russie paraissait confiante d’avoir résolu les obstacles à l’envoi de ses 3 600 soldats qui seront dispersés dans trois secteurs – allemand, au sud, américain, à l’est, et français, au nord – de la Kfor. Outre la voie aérienne, le contingent russe gagnera le Kosovo par mer – quatre navires sont partis samedi de Sébastopol pour la Grèce – et par train, à partir de la mi-juillet. C’est à peu près à la même époque que les 350 Hongrois de la Kfor prendront la direction du Kosovo, a annoncé lundi Budapest.
Sept enfants, abattus par des policiers serbes à Bela Crkva dans le sud-ouest du Kosovo, ont été enterrés lundi avec 57 autres victimes du carnage, inscrit sur l’acte d’inculpation du président Slobodan Milosevic. Des milliers d’Albanais ont assisté aux funérailles, dans ce village situé dans une région où les forces de l’Otan ne cessent de découvrir de nouveaux charniers:...