Actualités - CHRONOLOGIE
TCHÉTCHÉNIE - Raid meurtrier russe contre un groupe armé Moscou rétablit l'ordre par la force
le 06 juillet 1999 à 00h00
La Russie a annoncé hier avoir lancé un raid meurtrier contre un groupe armé tchétchène, mettant à exécution sa menace de rétablir l’ordre par la force dans un Caucase de plus en plus incontrôlable, au risque de provoquer une nouvelle explosion de violence. Le ministre russe de l’Intérieur, Vladimir Rouchaïlo, a annoncé que ses forces avaient attaqué hier matin à l’aube (02h00 GMT) au mortier et par hélicoptères les positions d’un groupe armé tchétchène de 150 à 200 hommes, faisant plusieurs morts. L’attaque a eu lieu «dans la région frontalière» entre la Tchétchénie indépendantiste et la République russe du Daguestan, a ajouté le ministre sans plus de précisions. Les autorités de Grozny ont démenti toute attaque sur leur territoire, par la voix du ministre de la Sécurité, Turpalali Atieliev. M. Rouchaïlo n’a pas précisé qui étaient les combattants visés par le raid. Mais il avait donné l’ordre depuis samedi de porter des «frappes préventives» contre les bases de «rebelles tchétchènes», ces unités incontrôlées sous les ordres de chefs de guerre n’obéissant pas au président Aslan Maskhadov. «Les autorités tchétchènes n’arrivent pas à contrôler la situation. Le pouvoir est détenu par les chefs de guerre», avait fulminé le ministre russe. Dans la nuit de samedi à dimanche, un poste de police russe avait été attaqué à deux reprises par des rebelles tchétchènes dans la région. Le groupe visé hier matin par l’attaque russe «avait l’intention évidente d’attaquer nos postes de contrôle», a assuré le ministre de l’Intérieur. Les dirigeants russes sont depuis longtemps exaspérés par leur impuissance à rétablir l’ordre dans leurs républiques caucasiennes, où l’État fédéral est quasiment absent, où la criminalité est florissante, où les enlèvements contre rançon sont monnaie courante et où les conflits ethniques ou religieux se règlent parfois à l’arme automatique. Trois ans après la fin de la guerre de Tchétchénie, la Russie a donc pris le risque de frapper à la source du mal, malgré les menaces proférées ce week-end par le gouvernement tchétchène, qui n’admet pas que les Russes viennent faire le ménage en zone indépendantiste. «À chaque explosion de mine ou de bombe en Tchétchénie répondront des dizaines d’explosions en Russie», avait pourtant mis en garde dimanche Maïrbek Vatchagaïev, porte-parole de la présidence tchétchène. «Rouchaïlo n’a pas retenu les leçons de la guerre et ne se rend pas compte des conséquences que peuvent avoir ses menaces de bombarder la Tchétchénie pour la Russie et les familles russes», avait-il ajouté. L’arrivée au poste de Premier ministre de Sergueï Stépachine en mai a peut-être joué un rôle dans ce durcissement brutal de la Russie au Caucase. M. Stépachine, ministre de l’Intérieur avant d’être chef du gouvernement, passait à l’époque pour l’un des faucons de la guerre de Tchétchénie. Chef du FSB (ex-KGB) jusqu’en juin 1995, il avait été poussé à la démission après la prise en otages de 1 500 personnes par un commando tchétchène dans un hôpital de Boudennovsk (sud de la Russie) qui avait fait quelque 150 morts. Après 21 mois de guerre entre décembre 1994 et août 1996, les troupes russes s’étaient finalement retirées après avoir subi une défaite humiliante. Un cessez-le-feu, puis des accords de paix avaient été signés. Mais la question du statut de la petite République caucasienne n’a toujours pas été réglée. Les Tchétchènes se considèrent comme indépendants de facto, mais ni Moscou ni aucun pays au monde n’ont encore reconnu cette indépendance.
La Russie a annoncé hier avoir lancé un raid meurtrier contre un groupe armé tchétchène, mettant à exécution sa menace de rétablir l’ordre par la force dans un Caucase de plus en plus incontrôlable, au risque de provoquer une nouvelle explosion de violence. Le ministre russe de l’Intérieur, Vladimir Rouchaïlo, a annoncé que ses forces avaient attaqué hier matin à l’aube (02h00...
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