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Actualités - CHRONOLOGIE

SYRIE - Assad entame une visite historisque en Russie Damas et Moscou veulent faire front face à Washington

Le président syrien Hafez al-Assad a entamé lundi une visite de deux jours à Moscou, sa première depuis la dislocation de l’URSS en 1991, pour relancer un partenariat syro-russe au Proche-Orient face au rôle central joué par les États-Unis dans le processus de paix dans cette région. Moscou et Damas avaient formé, à l’époque de la guerre froide, une alliance politique et militaire au Proche-Orient pour tenter de faire pièce à l’influence des États-Unis, soutien indéfectible d’Israël. La Russie est coparrain avec les États-Unis du processus de paix lancé à Madrid en 1991, mais le volet syrien de ces pourparlers est arrêté depuis février 1996. Le changement de gouvernement en Israël, avec l’élection en mai du tavailliste Ehud Barak, a toutefois fait renaître l’espoir de voir les négociations reprendre. L’événement phare de la courte visite en Russie de M. Assad, 69 ans, doit être une rencontre mardi en milieu de journée avec le chef de l’État russe, Boris Eltsine, 68 ans. Les deux hommes doivent se retrouver en tête-à-tête avant d’être rejoints par leur délégation respective. «Il y aura des discussions très sérieuses sur des questions stratégiques importantes comme la situation au Proche-Orient et les relations bilatérales», a indiqué lundi le conseiller diplomatique du Kremlin Sergueï Prikhodko cité par l’agence Interfax. «La Syrie joue un rôle clé (dans le processus de paix), et la Russie en est coparrain. L’avenir de la paix dans la région dépend beaucoup de la collaboration» de ces deux pays, a poursuivi M. Prikhodko. De son côté, Damas laisse entendre que malgré ses bonnes relations avec Washington et l’Europe, Moscou serait bien venue pour faire face au «monopole américain». «La Russie peut ramener l’équilibre dans ce processus et œuvrer pour l’application des résolutions de l’Onu, du principe de l’échange de la terre contre la paix, et d’une reprise sur le volet syrien» des pourparlers de paix, gelés depuis février 1996, écrivait samedi le quotidien syrien Techrine. Soucieuse de s’imposer comme un partenaire égal sur la scène diplomatique internationale, la Russie devrait saisir cette main tendue, estimaient les experts à Moscou. Cette visite, durant laquelle une rencontre avec le Premier ministre russe Sergueï Stépachine est également prévue, aura par ailleurs un volet économique important. «Durant de nombreuses années, et jusqu’à l’année dernière, les relations économiques entre les deux pays se sont malheureusement trouvées dans un état de stagnation. Certainement, les deux présidents feront tout pour soutenir un élan» apparu depuis un an, a encore souligné le responsable du Kremlin. Enfin, le dernier point important de ces discussions devrait être la collaboration militaire russo-syrienne autrefois très lucrative pour Moscou, selon des sources diplomatiques citées par Interfax. Avant son démantèlement en 1991, l’Union soviétique était le principal fournisseur d’armes de la Syrie au point qu’aujourd’hui, selon les spécialistes russes, 90 % des armes syriennes ont été fabriquées en Union soviétique et en Russie. Selon des experts interrogés par l’agence Interfax, la Syrie a l’intention de moderniser et réarmer son armée grâce à de nouveaux contrats avec la Russie, dont le montant pourrait se monter à 2 milliards de dollars sur cinq ans. Mais Damas a conservé une dette d’environ douze milliards de dollars contractée du temps de l’URSS, ce qui pourrait compliquer les négociations futures, craignent les spécialistes russes.
Le président syrien Hafez al-Assad a entamé lundi une visite de deux jours à Moscou, sa première depuis la dislocation de l’URSS en 1991, pour relancer un partenariat syro-russe au Proche-Orient face au rôle central joué par les États-Unis dans le processus de paix dans cette région. Moscou et Damas avaient formé, à l’époque de la guerre froide, une alliance politique et militaire...