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Actualités - CHRONOLOGIE

ISRAEL - Avraham Burg candidat à la présidence de la Knesset Barak présente aujourd'hui un Cabinet contesté par les siens

Ehud Barak, Premier ministre élu d’Israël, présentera aujourd’hui mardi à la Knesset son gouvernement de coalition, dont la composition fait grincer des dents au sein même de son Parti travailliste. Le successeur de Benjamin Netanyahu et ses ministres prêteront serment devant les députés à partir de 13h00 GMT, a précisé une porte-parole du Parlement israélien. Élu triomphalement le 17 mai dernier, Ehud Barak a consacré les sept semaines écoulées à négocier la formation d’une large coalition soutenue par 75 des 120 élus de la Knesset. Il a présenté ce lundi à partir de 16h00 GMT la liste de son gouvernement à ses pairs du Parti travailliste qui se succédaient depuis dimanche auprès de l’ancien chef d’état-major de Tsahal pour connaître leur affectation future. Le ministère des Affaires étrangères a été confié à David Levy, qui l’a lui-même annoncé dimanche. Le chef du parti Gescher, qui a démissionné il y a un an et demi du gouvernement de Benjamin Netanyahu, avait ensuite rejoint l’alliance électorale «Un seul Israël» de Barak. L’Éducation devait revenir à Yossi Sarid, leader du Meretz, formation de gauche, l’Intérieur à l’ancien dissident soviétique Nathan Charansky, du parti Yisrael ba-Aliya, et les Transports à un autre ex-ministre de Netanyahu, Yitzhak Mordechaï, fondateur du Parti du centre. Ehud Barak s’est réservé la Défense. Mais la répartition des ministères laisse un goût amer à plusieurs ténors du Parti travailliste. À commencer par Yossi Beilin. Pour le ministère des Finances, le Premier ministre a préféré Abraham Shohat à l’artisan israélien des accords de paix d’Oslo qu’il a chargé du ministère moins influent de la Justice. Shlomo Ben-Ami, ancien ambassadeur d’Israël en Espagne, qui briguait également les Finances publiques, devait prendre la tête du ministère de la Sécurité publique, poste là encore moins prestigieux. « Celui qui mange seul mourra seul » Shimon Peres, prix Nobel de la paix et ex-Premier ministre, a semblé irrité par le fait que ses compétences pour diriger un nouveau ministère du Développement régional doivent être confirmées par une commission non spécifiée. «J’examinerai cette offre», s’est-il contenté de déclarer à la presse. Les députés travaillistes contestent également la décision de Barak de porter l’obscur Shalom Simhon, qui n’a siégé que le temps d’une législature, à la présidence de la Knesset, tandis qu’Yaël Dayan s’en est prise à la sous-représentation des femmes dans le futur gouvernement. «Le problème», estime Moshe Shahal, vétéran du Parti travailliste et ancien ministre, «c’est que lorsqu’Ehud Barak aura besoin d’eux, ils sauront lui rappeler ce qui s’est passé». Et Shimon Shiffer, rédacteur en chef diplomatique du Yedioth Ahronoth, de commenter la composition du gouvernement par un proverbe : «Celui qui mange seul mourra seul». Par ailleurs, et comme pour confirmer ces dires prophétiques, le Parti travailliste a infligé un camouflet à son chef, en choisissant le député Avraham Burg comme son candidat à la présidence de la Knesset. Des membres présents du bureau politique travailliste, réunis à Tel-Aviv, 74 ont voté, lors d’un scrutin secret, en faveur de M. Burg, contre 57 pour le député Shalom Simhon, candidat de M. Barak. M. Burg qui a l’appui de 75 députés au moins sur 120 est assuré d’être élu mardi président de la Chambre. «C’est un parti démocratique», a commenté M. Barak après ce revers qui a illustré le sentiment de frustration des membres du parti. M. Avraham Burg, l’homme qui a défié Ehud Barak en présentant sa candidature à l’investiture travailliste pour la présidence de la Knesset, aura été le premier homme à avoir battu le grand vainqueur des élections du 17 mai. Âgé de 44 ans, ce député détonne dans le camp travailliste et d’abord par la kippa (calotte des Juifs religieux) qu’il porte en permanence et qui aurait été plus naturelle chez un député d’un parti religieux. C’est qu’il est le fils d’un des vétérans de la politique israélienne, l’ancien chef du Parti national religieux Yossef Burg, qui a été membre de tous les Parlements et presque tous les gouvernements jusqu’à sa retraite il y a quelques années. Mais son fils, modéré aussi bien en matière de politique étrangère que dans les rapports entre l’État et la religion, a choisi le Parti travailliste où il s’est illustré par sa lutte pour la paix et contre la coercition religieuse. Élu à la Knesset en 1992, il a fait partie, au côté de Haïm Ramon et de Yossi Beilin, l’artisan des accords israélo-palestiniens d’Oslo, du camp des colombes travaillistes, avant de prendre en cours de route, en 1994, la direction de l’Agence juive. À la tête de cet organisme chargé de l’immigration, il a lancé la campagne réussie pour les indemnisations par les banques suisses aux victimes de l’Holocauste. Il ne s’est pas présenté aux législatives de 1996 et a quitté l’Agence juive à la veille des dernières élections pour se relancer dans la politique. Mais ses prises de position contre M. Barak ont failli lui coûter cher, jusqu’à ce que le Parti travailliste se ressaisisse et se révolte contre la tentative de M. Barak d’y écraser toute velléité d’indépendance.
Ehud Barak, Premier ministre élu d’Israël, présentera aujourd’hui mardi à la Knesset son gouvernement de coalition, dont la composition fait grincer des dents au sein même de son Parti travailliste. Le successeur de Benjamin Netanyahu et ses ministres prêteront serment devant les députés à partir de 13h00 GMT, a précisé une porte-parole du Parlement israélien. Élu...