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Actualités - CHRONOLOGIE

PÉTROLE - OPE hostile de 42,3 milliards d'euros sur un groupe symbole TotalFina veut avaler Elf Aquitaine pour devenir le No4 mondial

Le groupe pétrolier franco-belge TotalFina a lancé hier une offre publique d’échange de 42,3 milliards d’euros sur son concurrent français Elf Aquitaine. L’OPE créerait le 4e groupe pétrolier mondial derrière les trois «super-majors» Exxon-Mobil, Royal Dutch Shell et BP Amoco Arco tout en améliorant les bénéfices. Il s’agit de la deuxième plus importante opération boursière en Europe après l’OPA de 60,4 milliards d’euros lancée par Olivetti sur Telecom Italia au début de l’année. Le nouvel ensemble affiche un chiffre d’affaires 1998 proforma de plus de 73 milliards d’euros tandis que sa valorisation boursière d’environ 84,3 milliards (aux cours de clôture de vendredi) en fait la première capitalisation française. Le PDG de TotalFina, Thierry Desmarest, qui vient de mener à bien une fusion de quelque 10,4 milliards d’euros avec le belge PetroFina, s’est montré confiant sur la possibilité d’obtenir le feu vert du gouvernement, l’État détenant chez Elf une action spécifique (golden share) lui permettant de bloquer toute opération stratégique ne lui convenant pas. Le ministre des Finances, Dominique Strauss-Kahn, s’est refusé hier à tout commentaire. Mais, de source bancaire, on estime que TotalFina n’a pas pu lancer une OPE sur une entreprise aussi symbolique qu’Elf sans l’aval du gouvernement. Par ailleurs, Thierry Desmarest a semblé exclure une surenchère d’un concurrent étranger, le marché ayant spéculé ces derniers mois sur une offre de Shell sur Elf. «Je ne vois pas d’autres groupes pétroliers qui aient un aussi bon niveau de complémentaire (que TotalFina avec Elf)», a-t-il déclaré. Sur le plan financier, il a souligné que son projet était «attractif» pour les actionnaires d’Elf qui se voient proposer 4 actions TotalFina pour 3 actions Elf. Cette offre valorise le titre Elf à 168 euros, soit une prime de 15 % par rapport au dernier cours, de 19 % par rapport à la moyenne mensuelle et de 2 % par rapport à la moyenne des six derniers mois. «Pour l’actionnaire d’Elf, il y a le bénéfice immédiat de la prime, plus la participation à la croissance de l’ensemble plus la participation aux synergies», a expliqué Thierry Desmarest. Le résultat net du nouvel ensemble devrait afficher une croissance annuelle moyenne de 20 % à environnement constant au cours des «prochaines années», a-t-il souligné. Le bénéfice net par action (BNPA) serait stable en 2000 et afficherait une hausse de 4,0 % en 2001 et de près de 8,0 % en 2002. Il a ajouté que les synergies avant impôts atteindraient 400 millions d’euros en 2000, puis 800 millions d’euros en 2001 et 1,2 milliard d’euros en 2002. TotalFina prévoit 6,0 milliards d’euros de cessions d’actifs, dont 4,0 milliards environ correspondant à 15 % de Sanofi-Synthélabo. Elf détient 35,3 % du capital du groupe pharmaceutique fusionné mais un pacte d’actionnaires conclu avec L’Oréal l’oblige à conserver au moins 20 % pendant six ans. Thierry Desmarest a précisé que l’ensemble TotalFina-Elf devrait réduire ses effectifs de 4 000 personnes (dont 2 000 en France) sur un total de 130 000 dans le monde. «Nous nous engageons très clairement à ce que l’opération de rapprochement ne conduise à aucun licenciement», a-t-il assuré en évoquant les départs naturels et la gestion de la pyramide des âges. Sur le plan industriel, il a expliqué que l’opération concernait deux groupes «exceptionnellement complémentaires», Elf étant surtout présent en Afrique et en mer du Nord tandis que TotalFina est bien implanté au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et aux États-Unis. Dans la production totale du nouvel ensemble, l’Afrique représente 28 % devant l’Europe (27 %), le Moyen-Orient (25 %) et le reste du monde (20 %). Selon Thierry Desmarest, la production devrait croître de 40 % au cours des sept prochaines années, soit un rythme deux fois plus rapide que celui des grands majors. Il a ajouté que 60 à 65 % des investissements seraient réalisés dans l’amont. Le nouveau groupe disposera de réserves de l’ordre de 10 milliards de barils équivalent pétrole (bep), représentant 13 années de production. Chez les «super-majors», les réserves totalisent 21,5 milliards de bep pour Exxon Mobil, 20,5 milliards pour RD Shell et 19,4 milliards pour BP Amoco Arco.
Le groupe pétrolier franco-belge TotalFina a lancé hier une offre publique d’échange de 42,3 milliards d’euros sur son concurrent français Elf Aquitaine. L’OPE créerait le 4e groupe pétrolier mondial derrière les trois «super-majors» Exxon-Mobil, Royal Dutch Shell et BP Amoco Arco tout en améliorant les bénéfices. Il s’agit de la deuxième plus importante opération...