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Actualités - CHRONOLOGIE

ALLEMAGNE - Le déménagement des institutions s'accélère Berlin : l'heure de la "grande migration" a sonné

Le «déménagement du siècle», tant attendu depuis la réunification allemande en 1990, s’accélère à compter d’aujourd’hui lundi, chancelier, ministres et députés devant prendre leurs quartiers à Berlin avant la rentrée. Le ministre des Transports, Franz Muentefering, chargé de superviser le déménagement, a joué les éclaireurs en s’installant symboliquement dès le 28 juin dans des bureaux provisoires. Le coup d’envoi effectif du déménagement sera donné aujourd’hui par le Bundestag (Chambre basse du Parlement), dont le transfert, un travail de Titan, s’étalera sur quatre semaines. Les bords du Rhin à Bonn, qui ont abrité pendant 50 ans la vie politique de la RFA, n’offrent déjà plus qu’un alignement de camions et de cartons de déménageurs, entre lesquels slaloment piétons et voitures. Chaque nuit, jusqu’au 31 juillet, un train chargé de meubles et de dossiers du Bundestag effectuera les 600 km qui séparent Bonn de Berlin. Les ministères déménageront aussi en juillet et août, la date butoir pour le début de l’activité gouvernementale et parlementaire à Berlin étant le 6 septembre. La «République de Berlin» aura alors enfin revêtu ses habits de lumière. Il aura fallu huit ans pour que le vote historique du Bundestag, qui avait décidé à une très courte majorité (338 contre 320 voix) la grande migration vers Berlin, le 20 juin 1991, devienne réalité. En refermant le chapitre de Bonn jeudi, avec la dernière séance du Bundestag sur les bords du Rhin, nombre de ténors politiques ont insisté toutefois sur la continuité de la République, quelle qu’en soit la capitale. «Le retour du Parlement et du gouvernement à Berlin n’est en aucun cas la restauration de quelque chose de passé, mais le couronnement des aspirations des Allemands à l’unité, au droit et à la liberté», a proclamé l’ex-chancelier Helmut Kohl dans un discours en forme de manifeste. Son successeur, Gerhard Schröder, qui n’a jamais caché son impatience à quitter la provincialité bonnoise, s’installera dès le 23 août dans la capitale. Sous les tilleuls Il devra se contenter dans un premier temps de locaux provisoires, la nouvelle chancellerie ne devant être achevée qu’à l’automne 2000. À Berlin, tout le centre historique, anémié par 40 ans de grisaille communiste, a subi un lifting d’envergure, autour de l’avenue Unter den Linden (Sous les tilleuls), pour pouvoir accueillir Parlement et ministères. Plusieurs ministères, dont les Affaires étrangères, sont encore dissimulés derrière des échafaudages monumentaux. Les ministres concernés travailleront donc, en attendant, dans des bureaux provisoires. Ironie du sort, nombre de ministères auront comme nouvelle adresse des bâtiments qui ont abrité, en d’autres temps, des institutions du Reich nazi ou de la République démocratique allemande (RDA). Pour des raisons de coûts – le déménagement va coûter la bagatelle de dix milliards d’euros (10,2 milliards de dollars) – le gouvernement d’Helmut Kohl avait finalement privilégié la rénovation du «patrimoine» existant sur la construction de nouveaux ministères. Les Finances vont ainsi investir l’ancien ministère de l’Air du maréchal Hermann Goering, un des bras droits de Hitler. Le ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer, prendra place quant à lui dans l’ancien siège du Comité central du PC est-allemand (SED). Pour autant, la grande migration ne prendra pas fin avec l’automne. Environ 3 500 fonctionnaires continueront à faire la navette entre Berlin et Bonn chaque week-end, tous frais payés, leurs familles préférant continuer à savourer la douceur rhénane. Sept ministères (Défense, Agriculture, Santé, Environnement, Coopération internationale, Formation et Recherche) conserveront, par ailleurs, l’essentiel de leur administration à Bonn.
Le «déménagement du siècle», tant attendu depuis la réunification allemande en 1990, s’accélère à compter d’aujourd’hui lundi, chancelier, ministres et députés devant prendre leurs quartiers à Berlin avant la rentrée. Le ministre des Transports, Franz Muentefering, chargé de superviser le déménagement, a joué les éclaireurs en s’installant symboliquement dès le 28 juin...