Actualités - CHRONOLOGIE
L'administrateur de l'Onu opposé à la mainmise des indépendantistes Kouchner et l'UCK en désaccord sur la future police du Kosovo
le 05 juillet 1999 à 00h00
L’enjeu du retour à la sécurité au Kosovo oppose l’ancienne guérilla albanaise, qui revendique la responsabilité de la future police, et l’administrateur de l’Onu Bernard Kouchner, opposé à la mainmise d’une faction. Les slogans et drapeaux de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) étaient nombreux à Pristina, lors d’une manifestation qui a réuni des milliers d’Albanais en faveur d’un Kosovo albanais et indépendant. Le chef politique de l’UCK Hashim Thaçi, acclamé par la foule, a pris soin de ne pas prononcer le mot indépendance, officiellement toujours rejeté par la communauté internationale au profit d’une autonomie au sein de la Yougoslavie. Mais l’UCK indépendantiste, seule en piste alors qu’Ibrahim Rugova et ses modérés ne se sont toujours pas manifestés trois semaines après l’arrivée des troupes de l’Otan, a prouvé avec éclat le soutien populaire à ses objectifs. La mort de deux Albanais, abattus par des soldats britanniques qui se sentaient menacés par les tirs d’armes automatiques qui ont ponctué la manifestation, n’a pas gâché la grande fête pro-UCK. «Il faut créer une police du style de la garde nationale américaine. L’UCK en a la responsabilité», a déclaré au journal français Le Monde M. Thaçi. Les ambitions de l’ancienne guérilla pour laquelle M. Thaçi prévoit «une réorganisation politique» rencontrent de plus en plus d’écho au sein de l’Otan. Outre les hommages remarqués sur le terrain du chef de la force de paix (Kfor), le général britannique Michael Jackson, les diplomates de l’Alliance distillent ces derniers jours sur un ton nouveau des louanges à propos du rôle de l’UCK dans la campagne contre Belgrade. Bernard Kouchner, nouvellement nommé administrateur provisoire de l’Onu au Kosovo, a d’autres projets pour le rôle de l’ancienne guérilla. «Il ne faut pas recruter des membres de l’UCK pour cette police», a déclaré M. Kouchner au Monde. La police «doit être au service du gouvernement à construire, et non pas d’une faction». Le secrétaire d’État français à la Santé, un médecin de 59 ans, a dit dès sa désignation par le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan: «Ma première pensée va aux victimes et à ceux qui attendent notre aide (...) Nous devons penser à ceux qui reviennent, aux réfugiés, qui découvrent leurs maisons brûlées. C’est une situation d’urgence». Ces réfugiés continuent à rentrer en grand nombre, autorisant la fermeture samedi en Macédoine de l’un des grands camps, Brazda, près de Skopje, qui avait accueilli jusqu’à 30 000 Kosovars. «Il faut tout refaire, tout créer au Kosovo», a souligné M. Kouchner, qui espère de la communauté internationale autant d’argent pour la paix que pour la guerre. Le choix de M. Kouchner a été accueilli avec réserve à Belgrade, où l’agence officielle Tanjug l’a décrit comme une personnalité «controversée». Tanjug a rappelé que M. Kouchner avait milité en faveur de la campagne de bombardements contre la Yougoslavie. Le gouvernement du président Slobodan Milosevic n’a pas commenté directement le choix de M. Kouchner, se concentrant sur une tentative de désamorcer le conflit avec le Monténégro, qui a soutenu l’Occident tout au long de la crise du Kosovo. Belgrade est prêt à «mettre de côté» son différend avec le président monténégrin Milo Djukanovic «au nom de l’unité de la fédération yougoslave», selon des sources proches du pouvoir citées par le quotidien Politika.
L’enjeu du retour à la sécurité au Kosovo oppose l’ancienne guérilla albanaise, qui revendique la responsabilité de la future police, et l’administrateur de l’Onu Bernard Kouchner, opposé à la mainmise d’une faction. Les slogans et drapeaux de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) étaient nombreux à Pristina, lors d’une manifestation qui a réuni des milliers d’Albanais...
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