PROCHE-ORIENT- Le président égyptien a rencontré Chirac et Jospin Relance du processus de paix : Moubarak "très optimiste"

Le président égyptien Hosni Moubarak a affirmé être «très optimiste» en ce qui concerne la relance du processus de paix au Proche-Orient et a souligné, à l’issue d’un déjeuner à l’Élysée avec le président français Jacques Chirac, l’identité de vues entre Paris et Le Caire sur cette question. «Ne préjugeons pas des événements futurs. Attendons la formation du gouvernement israélien, attendons de rencontrer le Premier ministre israélien (Ehud Barak) et nous verrons comment aller de l’avant de la meilleure manière», a déclaré devant la presse Hosni Moubarak. «Je suis moi-même confiant. Je suis très optimiste dans l’avenir du processus de paix. Je suis confiant dans le fait que les deux volets iront de pair, le volet avec les Palestiniens et le volet syro-libanais», a-t-il ajouté. «Je fais exactement la même réflexion que celle du président Moubarak», a déclaré pour sa part M. Chirac. Exprimant «la joie de la France et la sienne en particulier, de recevoir un ami», Jacques Chirac a ajouté : «Nous avons constaté, une fois de plus, que l’approche des grands problèmes d’aujourd’hui et les solutions préconisées pour les résoudre sont du côté égyptien et du côté français, comme d’habitude, les mêmes». «Nous avons une parfaite convergence de vues sur tous les problèmes», a-t-il dit. «Les relations entre la France et l’Égypte se règlent naturellement et toutes seules, car il n’y a aucun contentieux» entre les deux pays, a également assuré Jacques Chirac. «Nos relations sont fortes, durables et destinées à progresser», a renchéri Hosni Moubarak. Outre le processus de paix, les relations bilatérales franco-égyptiennes, la situation en Libye et en Irak, le projet de sommet Europe-Afrique et l’accord Europe-Égypte en cours de négociation ont notamment été évoqués par MM. Chirac et Moubarak. Le président égyptien a invité son «frère, le président français» à venir en visite officielle en Égypte «à la date qui lui conviendra». Hosni Moubarak, qui a fait escale en France en venant de Washington où il a eu des entretiens avec le président américain Bill Clinton, a reçu le Premier ministre français Lionel Jospin à l’hôtel de Marigny, résidence des hôtes étrangers de la France, située à deux pas de l’Élysée. Le président égyptien a aussi affirmé qu’il faisait confiance au nouveau Premier ministre israélien, M. Ehud Barak, pour faire progresser la paix. Dans un entretien à la chaîne de télévision France 3, il a assuré que M. Barak ira «de l’avant», notamment dans la mise en œuvre d’accords conclus avec les Palestiniens en octobre dernier près de Washington et gelés un mois plus tard par son prédécesseur Benjamin Netanyahu. «Je peux dire qu’Ehud Barak va aller de l’avant. Il agira de façon directe et prudente (...) Il va commencer à appliquer les accords de Wye Plantation, qui n’ont pas été respectés par Netanyahu», a déclaré le président égyptien. Les Palestiniens attendent de lui qu’il poursuive l’évacuation par Israël de 13 % de la Cisjordanie, prévue par les accords de Wye. Interrogé par France 3 sur la disposition de M. Barak à accepter un État palestinien, il a simplement estimé que c’était «le meilleur moyen d’assurer la sécurité de l’État d’Israël : sans un État avec ses institutions, ce sera le chaos». Il a également estimé que le président syrien Hafez el-Assad désirait la paix et que si «Ehud Barak montre sa bonne volonté, le président syrien sera désireux d’obtenir un accord global avec lui».