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AUTOMOBILE - La marque au losange acquiert 51% du roumain Dacia et négocie avec le russe Zil Renault continue de tisser sa toile à l'étranger
le 05 juillet 1999 à 00h00
Renault continue de tisser sa toile à l’étranger avec l’acquisition de 51% du roumain Dacia, pour la somme de 269,7 millions de dollars. Fin mai, le gouvernement roumain annonçait sa décision d’octroyer à Renault les avantages fiscaux qu’il réclamait: exemption d’impôts sur les bénéfices pendant cinq ans, report du paiement de la TVA pendant trois ans et exonération des droits de douane pour l’importation de certains équipements. Le groupe français aura vraisemblablement à rationaliser, puisque Dacia emploie 28 000 salariés pour assembler un peu plus de 100 000 véhicules par an. Un ratio annuel de 3,5 véhicules par employé, comparé à un objectif à terme de 70 voitures/employé pour l’usine de Curitiba que Renault a inaugurée en décembre au Brésil. Près de la moitié du personnel de Dacia, soit 12 800 employés, seront licenciés d’ici cinq ans aux termes du contrat. Selon une source proche de Dacia, les syndicats et l’actuelle direction de Dacia ont consenti à cette mesure. Pour le groupe français, l’intérêt de cette acquisition est de se procurer une seconde marque, sous laquelle il pourra commercialiser la voiture à 6 000 dollars que ses bureaux d’étude essaient de mettre au point d’ici environ un an, pour une mise en production au début des années 2000. L’idée est de produire une voiture moderne, mais accessible aux gens qui n’ont pas les moyens de s’offrir une Renault. Globalement, Renault a pour objectif de pratiquement doubler sa production (sous sa propre marque) d’ici à 2010, pour la porter à 4 millions de véhicules. Les marchés automobiles d’Europe occidentale étant arrivés à maturité, la croissance ne peut venir que des pays émergents. «80 % des automobiles du monde sont vendues en Europe de l’Ouest, aux États-Unis, au Japon et en Corée, où vivent seulement 20 % de la population», souligne le président de Renault, Louis Schweitzer. «Il existe donc un énorme potentiel de croissance dans le reste du monde». Le Mercosur, l’Asie, la Russie, l’Europe centrale et orientale ont été identifiés comme zones de développement par Renault, qui veut à l’horizon 2010 réaliser la moitié de ses ventes hors d’Europe occidentale, contre 20 % actuellement. Son accord avec le groupe japonais Nissan, signé fin mars, lui a permis de franchir un pas de géant dans cette direction, lui ouvrant les portes du Japon et de l’Amérique du Nord. « Drang nach Oster » Apparemment, Renault poursuit sa politique de conquête du marché de l’Est. Il a commencé fin avril l’assemblage des premières automobiles Mégane en Russie dans le cadre d’un projet commun avec la mairie de Moscou, et il est déjà implanté en Slovénie, où il produit des Clio. Les pays d’Europe centrale et de l’Ouest sont aussi desservis par son usine de Bursa en Turquie. Parallèlement, Renault a signé la semaine dernière une lettre d’intention avec le russe Zil et la mairie de Moscou pour le montage de camions Renault et la fabrication de moteurs français dans les usines moscovites de Zil. Les deux compagnies espèrent signer un contrat d’ici la fin de l’année, prévoyant un investissement d’environ 100 millions de dollars partagés entre Russes et Français. Zavod Imeni Likatcheva (Zil) avait lancé déjà un projet identique avec le constructeur suédois Volvo, mais la compagnie russe connue pour ses longues limousines présidentielles noires, monture préférée des apparatchiks du régime soviétique, a préféré abandonner ce projet au profit de Renault, partenaire qu’elle connaît déjà. «Nous nous comprenons bien avec les Français, ils ont conscience de nos problèmes et de notre mentalité» a souligné le directeur de Zil, Vladimir Nossov.
Renault continue de tisser sa toile à l’étranger avec l’acquisition de 51% du roumain Dacia, pour la somme de 269,7 millions de dollars. Fin mai, le gouvernement roumain annonçait sa décision d’octroyer à Renault les avantages fiscaux qu’il réclamait: exemption d’impôts sur les bénéfices pendant cinq ans, report du paiement de la TVA pendant trois ans et exonération des droits...
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