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Actualités - CHRONOLOGIE

ULSTER - Désarmement de l'Ira : le Sinn Fein campe sur ses positions Lindres et Dublin tentent de maintenir en vie l'accord de paix

Les gouvernements britannique et irlandais tentent de maintenir en vie l’accord de paix du Vendredi Saint, après l’échec de quatre jours de négociations marathon à produire un accord entre les protestants et le Sinn Fein sur la question clé du désarmement de l’Ira. Tony Blair et Bertie Ahern ont retrouvé hier à Stormont, près de Belfast, des leaders politiques qui ont déjà pratiquement enterré l’actuelle phase de pourparlers. Le chef des protestants unionistes, David Trimble, a pronostiqué un ajournement prolongé des discussions. Il a réitéré son exigence d’un engagement de l’Ira à désarmer avant d’accepter de former un gouvernement incluant son aile politique, le Sinn Fein. «On nous dit que nous devons attendre plusieurs mois avant que l’Ira puisse faire une telle déclaration (...) nous sommes prêts à attendre jusqu’à ce que nous ayons des preuves qu’ils désarment» a-t-il dit. De son côté, le leader du Sinn Fein Gerry Adams avait annoncé la veille au soir «l’échec» d’une initiative prise par son mouvement pour parvenir au compromis avec les unionistes. Il avait publié la teneur de ces propositions sur le désarmement de l’Ira, incluant un engagement personnel à l’obtenir d’ici à mai 2000, révélant ainsi l’évolution «de proportions sismiques» à laquelle Tony Blair avait fait allusion plus tôt dans la journée. Les représentants du Sinn Fein ont clairement indiqué qu’en ce qui les concernait, il n’y avait plus rien à négocier et que la balle était dans le camp des deux gouvernements organisateurs du processus. Tout l’effort de ces derniers va désormais consister à ne pas laisser perdre les bénéfices des quatre jours de vaines négociations, en l’occurrence la promesse explicite inédite d’un désarmement de l’Ira, de nature à entraîner à sa suite celui des milices protestantes. MM. Blair et Ahern vont remettre aux partis un document commun proposant leur propre voie de progression vers un compromis. La méthode a déjà été tentée dans le courant des négociations cette année, lorsque les partis ne parvenaient pas eux-mêmes à produire un brouillon d’accord, avec un succès mitigé. Les deux Premiers ministres vont au préalable publier un rapport sur le désarmement des milices, qu’a rédigé le général canadien John de Chastelain, après avoir consulté les groupes armés catholique et protestants. Ce document, dont la publication a été sans cesse reportée depuis mardi dans l’espoir d’un accord, est censé apporter des conclusions acceptables par tous sur la disposition des milices à rendre leurs armes, sur quel mode et selon quel calendrier. Le rapport de Chastelain a toutes chances de rester théorique dans l’immédiat, alors que Londres et Dublin espéraient à l’origine en faire une partie intégrante d’un accord sur le désarmement. Les deux Premiers ministres, qui auront consacré la totalité de leur semaine de travail aux pourparlers, ne peuvent à l’infini suspendre leurs autres obligations, faisait-on valoir dans leur entourage. Mais surtout, l’Irlande du Nord entre ce week-end dans une zone de turbulences incompatible avec des négociations politiques, avec la tenue à Drumcree-Portadown de l’une des marches les plus controversées de la loge protestante de l’ordre d’Orange. Dans la crainte que cette année encore la violence des extrémistes protestants se déchaîne, attisée par les contre-manifestants catholiques nationalistes, Londres a envoyé des renforts militaires qui ont commencé hier à se déployer dans la petite ville du sud-ouest de Belfast.
Les gouvernements britannique et irlandais tentent de maintenir en vie l’accord de paix du Vendredi Saint, après l’échec de quatre jours de négociations marathon à produire un accord entre les protestants et le Sinn Fein sur la question clé du désarmement de l’Ira. Tony Blair et Bertie Ahern ont retrouvé hier à Stormont, près de Belfast, des leaders politiques qui ont déjà...