Actualités - CHRONOLOGIE
PROCHE-ORIENT - Le Premier ministre israélien n'a pas réagi aux propos de Clinton contre la colonisation La communauté internationale mise sur Barak pour conclure la paix
le 03 juillet 1999 à 00h00
Le Premier ministre élu en Israël, Ehud Barak, porteur des espoirs de la communauté internationale, se trouve avant même son entrée en fonctions pressé de toutes parts pour relancer le processus de paix. La demande risque d’être d’autant plus forte que M. Barak a réussi à constituer une large coalition de 75 députés sur 120 à laquelle il aspirait, tout en excluant le Likoud, la principale formation de la droite nationaliste. Rançon du succès : il ne pourra désormais pas tirer prétexte d’une opposition intérieure pour geler le processus de paix, à l’instar de son prédécesseur de la droite nationaliste Benjamin Netanyahu. Les États-Unis, l’Europe, les Palestiniens et les pays arabes, qui ont tous accueilli favorablement la victoire électorale du «numéro un travailliste», attendent de M. Barak un déblocage rapide du processus de paix, conformément à ses engagements électoraux. Le président américain Bill Clinton l’a fait savoir jeudi en déclarant que «la meilleure façon pour les Israéliens d’avoir une sécurité durable est une paix négociée basée sur un respect mutuel». Lors d’une conférence de presse conjointe à la Maison-Blanche avec le président égyptien Hosni Moubarak, il a en outre réitéré son opposition à la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens. Il s’est élevé contre «les actions provocatrices de colonisation» qui, selon lui, constituent des mesures «unilatérales» violant les accords passés entre Israël et les Palestiniens. M. Barak n’a pas fait de commentaire. Le retour des réfugiés En revanche, il a critiqué vendredi les propos de M. Clinton en faveur du droit pour les réfugiés palestiniens de «vivre libres où bon leur semble». «Israël ne peut accepter une position en faveur d’un droit au retour (en Israël) des réfugiés palestiniens», a déclaré le porte-parole de M. Barak, David Ziso. «Il s’agit apparemment d’un malentendu qui mériterait d’être éclairci», a ajouté le porte-parole. L’Autorité palestinienne pour sa part s’est félicitée des déclarations du président américain. «Ces propos sont encourageants, en particulier ceux sur la colonisation et le droit des réfugiés de vivre où bon leur semble», a déclaré, M. Nabil Abou Rodeina, le porte-parole du président Yasser Arafat. Lors de la guerre israélo-arabe de 1948, plus de 700 000 des 1,2 million de Palestiniens ont été contraints à l’exil après la défaite des Arabes. Israël s’est toujours opposé au retour sur son sol de ces réfugiés qui se chiffrent à quelque 3 millions aujourd’hui, de crainte qu’un tel retour transformerait les juifs en minorité. «Il ne faut pas déduire de ce petit accroc entre MM. Barak et Clinton que Washington va mettre en demeure le nouveau gouvernement israélien de céder aux demandes arabes», a estimé vendredi un commentateur politique israélien, le journaliste Akiba Eldar du quotidien Haaretz. «Tout annonce au contraire une lune de miel avec l’Administration de Washington», note-t-il. Le prochain gouvernement israélien va se démarquer de son prédécesseur, selon lui, en appliquant les accords de Wye Plantation avec les Palestiniens, en freinant la colonisation, en relançant les négociations avec Damas et en préparant un retrait effectif du Liban. Toutefois, il devrait maintenir les 145 colonies existantes à l’exception des quelques implantations sauvages créées ces derniers mois avec l’appui en sous-main des autorités. Il devrait également reprendre les négociations avec la Syrie dans la perspective d’un retrait du Golan, occupé depuis 1967, contre la paix. Toutefois Israël devrait maintenir de très fortes exigences sécuritaires.
Le Premier ministre élu en Israël, Ehud Barak, porteur des espoirs de la communauté internationale, se trouve avant même son entrée en fonctions pressé de toutes parts pour relancer le processus de paix. La demande risque d’être d’autant plus forte que M. Barak a réussi à constituer une large coalition de 75 députés sur 120 à laquelle il aspirait, tout en excluant le Likoud, la...
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