Actualités - CHRONOLOGIE
CYCLISME - Départ ce matin de la Grande Boucle 99 Un prologue à l'image du Tour
le 03 juillet 1999 à 00h00
En l’absence de favoris clairement identifiés, le prologue du Tour de France pourrait être un condensé saisissant de cette 86e édition de la Grande Boucle, théâtre ouvert à toutes les convoitises. En 1993, lorsque le Tour avait pour la première fois pris son départ dans le bocage vendéen, Miguel Indurain, en monarque respecté, avait fait montre de sa supériorité sur les 6,8 kilomètres du parcours. Cette année, Jan Ullrich aurait fait un vainqueur idéal de cet exercice inaugural mais l’Allemand est forfait sur blessure au genou. L’Ukrainien Sergueï Gontchar aurait pu lui disputer la vedette mais le coureur Vini Caldirola s’est fait prendre en flagrant délit d’hématocrite trop élevé et a été récusé. Sur la liste des pronostics revient logiquement le nom de Chris Boardman mais l’Anglais souffre d’une crise de confiance. Le coureur Crédit Agricole a pour lui d’avoir remporté trois fois cette épreuve solitaire, en 1994 à Lille, en 1997 à Rouen et en 1998 à Dublin. En cinq participations au Tour de France, il ne fut battu qu’une fois dans le prologue, en 1996, par le Suisse Alex Zulle. En 1995, sous une averse diluvienne à Saint-Brieuc, il fut victime d’une chute. «La chose que je crains le plus est la pluie», a expliqué Boardman. «Et plus que n’importe quelle autre année, je veux finir ce Tour». «L’an passé, j’avais été surpris de gagner et cela tenait plus aux résultats des autres qu’à une performance personnelle», a-t-il expliqué. «Je suis en bonne forme mais je ne suis pas au top». Flou complet Victime d’une chute en Irlande l’an passé alors qu’il portait le maillot jaune, l’Anglais a longtemps pansé ses plaies et se présente avec une saison vierge de résultats. L’autre prétendant pourrait être, dans l’ordre logique, l’Américain Bobby Julich, troisième du Tour de France l’an passé et qui possède de remarquables qualités contre la montre. «Le Tour de France change un coureur et ma troisième place me confirme que je suis devenu un coureur du Tour», a déclaré le leader des Cofidis. Le parcours sinueux, avec une légère montée après la mi-parcours, pourrait le favoriser bien qu’il ne soit pas un pur spécialiste de l’exercice. «Le Tour est une course dans laquelle il convient de bien figurer», affirme-t-il. Alex Zulle est aussi un candidat à la première distinction. En 1992, il avait surpris tout le peloton en terminant deuxième derrière Indurain à Saint-Sébastien, faisant découvrir son regard de myope et son sourire d’adolescent à un public incrédule. Passé chez Banesto après une suspension de six mois pour dopage avoué au sein de Festina, le Suisse se voit offrir l’occasion d’une revanche. Mais, comme l’a montré sa participation au Tour de Suisse, il est largement à court de forme. Derrière, c’est le flou complet. Le Russe Alexandre Vinokourov, vainqueur du Dauphiné Libéré et présenté comme une des nouvelles valeurs du cyclisme, pourrait se distinguer. Tout autant que le Néerlandais Michael Boogerd, vainqueur de Paris-Nice ou encore Abraham Olano, dont on ignore la condition physique après ses ennuis au genou. Une côte en plus Le prologue du Tour de France décidera donc du premier maillot jaune et aussi du premier maillot du meilleur grimpeur, samedi après-midi, sur le site du Puy-Du-Fou. La côte du Fossé, une butte de 245 mètres d’altitude classée en quatrième catégorie, figure sur le parcours de 6 800 mètres, avec départ et arrivée devant le parc historique aux nombreuses attractions. Autant dire que l’obstacle, placé au Km 4,5, complique la tâche de l’homme-chrono, le Britannique Chris Boardman. Si le détenteur du record de l’heure s’est déjà imposé à trois reprises dans le prologue du Tour (Lille 1994, Rouen 1997, Dublin 1998), il est apparu sensiblement moins dominateur depuis le début de la saison. Les hommes forts s’imposent eux aussi en première ligne pour ce type d’efforts. L’Américain Lance Armstrong, vainqueur d’un exercice comparable au Dauphiné, son coéquipier Tyler Hamilton (US Postal), ou encore l’Australien Stuart O’Grady (Crédit Agricole), appartiennent à cette catégorie, tout comme deux des «punis» de Festina 98, Laurent Brochard et Christophe Moreau. Le Suisse Laurent Dufaux et le champion d’Espagne Angel Casero complètent la première liste des postulants à l’exploit.
En l’absence de favoris clairement identifiés, le prologue du Tour de France pourrait être un condensé saisissant de cette 86e édition de la Grande Boucle, théâtre ouvert à toutes les convoitises. En 1993, lorsque le Tour avait pour la première fois pris son départ dans le bocage vendéen, Miguel Indurain, en monarque respecté, avait fait montre de sa supériorité sur les 6,8...
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