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Actualités - CHRONOLOGIE

RUSSIE - Le gouvernement attend une aide de 630 millions de dollars Moscou applique des mesures douloureuses pour séduire le FMI

Toujours désespérément à court d’argent un an après la crise financière, la Russie n’a pas hésité à prendre ces derniers jours des mesures drastiques, impopulaires ou apparemment incohérentes, dans l’espoir de convaincre le FMI de reprendre rapidement ses versements. Jeudi, le gouvernement ne cachait pas sa satisfaction alors qu’une mission du Fonds monétaire international repartait pour Washington après deux jours de discussions: la Russie estime «à 90 sur 100» ses chances de voir le FMI lui débloquer une première tranche de 630 millions de dollars d’aide financière avant la fin juillet, a clamé le premier vice-Premier ministre russe Viktor Khristenko. «Toutes les questions de base qui posaient problème ont été réglées», a-t-il assuré. Comme ses collègues, il attend une réponse positive du Conseil des directeurs du FMI et de la Banque mondiale qui doivent se réunir mi-juillet pour décider ou non de la reprise de l’aide, totalement gelée depuis la crise financière russe d’août 1998. Fin avril, Moscou et le FMI s’étaient entendus sur le principe d’une aide de 4,5 milliards de dollars sur 18 mois, conditionnée à l’application d’un programme économique devant améliorer significativement les recettes budgétaires. Après trois semaines de débats houleux, la Douma (Chambre basse du Parlement) à majorité communiste et hostile par principe aux bailleurs de fonds étrangers de la Russie a fini par adopter la semaine dernière la majorité de ces mesures réclamées par le FMI. Apparemment pressés de partir en vacances, les députés ont notamment accepté sans discussion une loi drastique supprimant les allocations familiales aux foyers dont les revenus sont supérieurs au minimum vital de 1 000 roubles (40 dollars) par mois. Alors que les Russes avaient jusque-là le droit à environ 80 roubles (près de 3 euros) par mois, indépendamment de leurs revenus. Résultat: une économie de six milliards de roubles (240 millions de dollars) d’ici la fin de l’année. Sur la trentaine de «lois-FMI», les députés n’en ont rejeté qu’une, celle prévoyant une nouvelle taxe sur les stations-service. Ils redoutaient qu’elle ne provoque une hausse des prix de l’essence et surtout le mécontentement de leurs principaux financiers potentiels dans les régions à quelques mois des élections législatives de décembre. Pour compenser le manque à gagner de cette loi non votée, assuraient les journaux russes jeudi, le gouvernement a trouvé une autre mesure encore plus douloureuse et dont la population fera les frais : la suspension d’une franchise de la TVA sur les produits de première nécessité comme le sucre, les œufs ou la viande. Jusqu’à présent, la TVA sur ces aliments était de 10 %. Elle a été portée à 20 % comme pour tous les autres produits. D’après le quotidien Izvestia, cette mesure devrait rapporter au budget de l’État quelque 5 milliards de roubles (environ 200 millions de dollars), soit à peu près ce que le gouvernement espérait obtenir de la taxe sur les stations-services. Le dernier coup de force inattendu des autorités russes concerne le système bancaire, dont le FMI demande depuis des mois l’assainissement. Mardi, à la surprise générale, la Banque centrale a retiré leurs licences à quatre banques importantes – Unexim, Mosbiznesbank (Banque de Moscou), Promstroibank et Mejkombank – alors que ces dernières avaient déjà préparé leur restructuration. Promstroibank avait même commencé l’application d’un plan de relance accepté par la BCR.
Toujours désespérément à court d’argent un an après la crise financière, la Russie n’a pas hésité à prendre ces derniers jours des mesures drastiques, impopulaires ou apparemment incohérentes, dans l’espoir de convaincre le FMI de reprendre rapidement ses versements. Jeudi, le gouvernement ne cachait pas sa satisfaction alors qu’une mission du Fonds monétaire international...