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Actualités - REPORTAGES

EXPOSITION - Importante rencontre internationale au Forum de Beyrouth Nouveau souffle pour la joaillerie libanaise

En dépit des agressions israéliennes contre le Liban, la quatrième édition de l’exposition Joaillerie Liban 99 a eu lieu comme prévu au Forum de Beyrouth en présence de toutes les maisons prestigieuses du monde de la bijouterie qui avaient manifesté leur intention d’y prendre part. Pour la deuxième année consécutive, le salon est marquée par une présence internationale importante. Parmi les soixante-dix exposants, figurent 27 joailliers et bijoutiers d’Italie, six de France, trois de Belgique, quatre des Émirats arabes unis, une dizaine d’autres d’Allemagne, de Thaïlande, du Japon, de l’Inde, de Turquie et de San Marino, en plus d’une quarantaine de bijoutiers libanais. Plus qu’une exposition, ce salon se veut un lieu de rencontre d’hommes d’affaires et de professionnels. Une importante délégation de l’Association des orfèvres de Valence (AOV) conduite par Lorenzo Terzano est venue assister à l’exposition dans le but d’établir des relations commerciales avec des bijoutiers libanais et du monde arabe. Quatre bourses universitaires ont été offertes par cette association à des Libanais pour se spécialiser en gemmologie dans ses écoles de renommée internationale. La présence italienne à cette exposition est d’autant plus importante que l’Association des orfèvres de Valence a dévoilé aux visiteurs de Joaillerie Liban 99 la collection de bijoux de ses créateurs ayant remporté entre 1968 et 1998 des prix internationaux. Le salon a été marqué par ailleurs par l’organisation d’un défilé dans le cadre duquel les dernières créations de bijoux ont été présentées au public. Cet événement a été particulièrement apprécié par les amateurs de bijoux où la maison italienne Damiani ayant donné à voir certaines de ses créations. Placé sous le patronage du syndicat des joailliers et bijoutiers du Liban, Joaillerie Liban 99 organisé par International Fairs Promotions (IFP), qui a, à son actif, plus de 200 expositions commerciales d’envergure internationale, jouit du soutien des Associations internationales des perles australiennes et tahitiennes, de l’Association des bijoutiers de Hong Kong et de la Fédération italienne des orfèvres. «On s’attend à ce que le nombre d’entrées cette année double par rapport à celui de l’année dernière», dit M. Albert Aoun, directeur de l’IFP, qui tient à souligner que contrairement aux éditions précédentes du salon, l’entrée a été ouverte au public et n’a donc pas été limitée aux seuls professionnels. «Pour la première fois, les exposants étrangers n’ont pas eu à payer des taxes douanières sur les articles exposés. Ce qui a contribué sans nul doute à encourager la participation des étrangers à ce salon», ajoute-t-il. Marché local en récession Le marché local de la joaillerie est aujourd’hui en récession. Il ne représente plus que 20 % du chiffre d’affaires des bijoutiers contre 45 % pendant les années de guerre. 80 % de la production locale est destinée désormais à l’exportation. Les pièces travaillées au Liban sont réexportées vers le Golfe, l’Europe et les États-Unis. L’année dernière, 70 % des bijoux et pierres précieuses importés ont été réexportés Les bijoux occupent la deuxième position dans la liste des exportations du Liban. Si les lingots d’or sont exemptés des taxes douanières, les joailliers payent une taxe de 6 % sur les pierres précieuses et de 10 % sur l’or travaillé. «Le Parlement, dit-on, étudie une éventuelle baisse de la taxe de 6 % sur l’or travaillé. Cette mesure est insuffisante», affirme Laurence Tufenkdjian, président du syndicat des joailliers et bijoutiers du Liban. Il estime que la taxe dounanière sur les matières premières devrait être complètement abolie, les produits semi-finis en or étant destinés à la réexportation. Réactiver ce secteur est d’autant plus important que plus de 3 000 artisans y travaillent, leur salaire variant entre 800 et 4 000 $. M. Tufenkdjian insiste sur l’importance de simplifier les formalités bureaucratiques douanières, faisant allusion aux facilités accordées à ce niveau aux Libanais qui exposent leurs bijoux dans les salons internationaux à Bâle ou en Italie. Beyrouth supplanté Depuis la fin de la guerre, le Liban aurait perdu sa place comme capitale de la joaillerie au sein du monde arabe. Près de 2 000 entreprises pour la fabrication de bijoux ont été fondées ces dernières dix années en Arabie séoudite, à Bahrein et à Dubaï. Leurs articles sont d’autant plus compétitifs que ces fabriques jouissent d’une subvention de la part de leurs gouvernements. Elles emploient, note-t-on, beaucoup de Libanais en tant qu’experts en gemmologie. «Les joailliers dans les pays précités bénéficient de crédits étalés sur une vingtaine d’années sans intérêt alors que les parcelles de terrain sur lesquelles sont édifiées les usines leurs sont offertes dans certains cas», déclare Nazareth Sabounjian, représentant le secteur de la joaillerie auprès de l’Association des industriels. Selon lui, le secteur de la joaillerie souffre des mêmes maux que ceux de l’industrie en général : coût de la main d’œuvre et taxes douanières élevés, absence de financement adéquat. «Il y a désormais des bijoux de Bahrein et de Dubaï qui sont vendus chez nous», dit-il. M. Sabounjian ne manque pas de se féliciter de l’abolition par le Parlement le 26 mai dernier de la loi du 26/1/1940 qui interdisait aux établissements bancaires l’octroi aux joailliers d’avances sur l’or. Mais malgré cette mesure qui devrait faciliter l’obtention de lignes de crédits par les joailliers, beaucoup de chemin reste à faire pour dynamiser le secteur.
En dépit des agressions israéliennes contre le Liban, la quatrième édition de l’exposition Joaillerie Liban 99 a eu lieu comme prévu au Forum de Beyrouth en présence de toutes les maisons prestigieuses du monde de la bijouterie qui avaient manifesté leur intention d’y prendre part. Pour la deuxième année consécutive, le salon est marquée par une présence internationale...