Actualités - CHRONOLOGIE
YOUGOSLAVIE - Les découvertes macabres s'enchaînent Milosevic fait face à une contestation grandissante
le 02 juillet 1999 à 00h00
La Force de paix au Kosovo (Kfor) a découvert hier d’autres charniers, autant de nouvelles preuves pour la justice internationale qui enquête sur les atrocités des forces yougoslaves. Un de ces charniers est directement lié à l’inculpation pour crimes de guerre du président Slobodan Milosevic, de plus en plus contesté en Yougoslavie depuis que son armée a laissé la place à la Kfor. Les Allemands de la Kfor ont trouvé une fosse commune contenant sans doute 130 cadavres à Nogovac dans le sud-ouest, près du charnier déjà en cours de fouilles de Velika Krusa. Les Français enquêtent sur des puits près de Vucitrn (nord-ouest) où des morceaux de corps humains auraient été jetés. Et des Britanniques ont exhumé 20 corps à Bela Crvka, dans un charnier cité dans l’acte d’inculpation du Tribunal pénal international (TPI) contre le président Milosevic. Ce dernier fait face chez lui à une contestation grandissante. L’opposition a appelé à une seconde manifestation après le premier rassemblement de 10 000 personnes mardi à Cacak. L’Église orthodoxe, qui s’est déjà désolidarisée de lui, a enfoncé le clou par le biais d’une interview du patriarche Pavle, qui refusera toujours d’appartenir à «une grande Serbie» construite «avec des crimes». Et le président serbe Milan Milutinovic, un proche de M. Milosevic, a été sifflé lors d’une réunion publique quand il a affirmé : «Nous avons toujours été au Kosovo et nous y resterons». Sur place, la même amertume est perceptible chez les Serbes de Kosovska Mitrovica, QG du secteur français dans le nord, où les tensions restent très vives entre les deux rives, serbe et albanaise, de la cité. «Milosevic nous a promis la victoire, mais il nous a humiliés, abandonnés et a livré la terre sacrée serbe à des occupants», confiait l’un d’eux, résumant le sentiment général d’amertume après la capitulation. Exode serbe inquiétant L’exode serbe — plus de 70 000 personnes, où la moitié de la minorité serbe de la province selon l’Onu — continue en effet à inquiéter non seulement les Yougoslaves eux-mêmes mais aussi les Occidentaux, qui se sont entendus à New York pour accélérer le déploiement de la force de police internationale. «Le défi devant nous est gigantesque», a reconnu le secrétaire d’État américain Madeleine Albright, faisant allusion à l’établissement de la paix dans la province. Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, n’a pas été en reste d’adjectifs: la tâche assignée à l’Onu est «énorme dans son étendue et complexe dans sa réalisation». Une trentaine de policiers seulement sont déjà au Kosovo, auxquels les États-Unis ont promis d’adjoindre 450 hommes, ce qui, avec les contributions du Canada, de l’Allemagne, de l’Italie et de la Turquie, constitue une force potentielle de 1 938 policiers – sur les 3 000 prévus. L’Onu a aussi réalisé que l’administration civile dont elle a la charge devra rester longtemps au Kosovo. La reconstruction du Kosovo prendra au moins dix ans, a estimé M. Annan, précisant aussitôt : «Mais cela ne veut pas dire que nous resterons sur place pendant dix ans». L’une des missions prévues pour l’Onu, le retour du million de réfugiés, se déroulait en tout cas toujours en avance sur les prévisions et spontanément, sauf quelques centaines de rapatriements organisés: la moitié des exilés et déportés sont désormais de retour au Kosovo.
La Force de paix au Kosovo (Kfor) a découvert hier d’autres charniers, autant de nouvelles preuves pour la justice internationale qui enquête sur les atrocités des forces yougoslaves. Un de ces charniers est directement lié à l’inculpation pour crimes de guerre du président Slobodan Milosevic, de plus en plus contesté en Yougoslavie depuis que son armée a laissé la place à la Kfor....
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