Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

ZIMBABWE - Un des artisans de l'indépendance a disparu Nkomo, le combattant et le rassembleur s'est éteint à 83 ans

Le Zimbabwe pleure Joshua Nkomo, le combattant de la guerre d’indépendance et le rassembleur de la nation, mort jeudi à l’âge de 83 ans à Harare. D’une voix triste, le président Robert Mugabe a annoncé à la radio nationale la mort de son vice-président qu’il a décrit comme «son compatriote, son collègue et son camarade». «Un géant est tombé et le pays est en deuil», a-t-il dit, une réference à la fois à sa stature politique et à son physique imposant. «C’est une perte vivement ressentie parmi nous, parmi les Zimbabwéens qui ont vu en lui la figure du père et du fondateur de la nation», a ajouté M. Mugabe. Joshua Nkomo, qui avait longtemps disputé le pouvoir à Robert Mugabe, avait été hospitalisé à plusieurs reprises depuis 1996 en Afrique du Sud et en Égypte pour un cancer de la prostate. Il est mort jeudi matin à l’hôpital Parirenyatwa à Harare. Proclamé «héros national», Nkomo sera enterré lundi au cimetière des «héros de la nation» près de Harare. Sa maladie l’avait empêché de rester au premier plan de la vie politique zimbabwéenne mais il restait le garant de la coexistence entre les deux grandes ethnies du pays, les Ndebele (dont il est issu) et les Shona. En 1987, il avait signé un pacte d’unité avec Robert Mugabe pour mettre fin aux troubles ethniques qui menaçaient de dégénérer en guerre civile. Après Robert Mugabe, l’un des premiers à lui rendre hommage a été Nelson Mandela qui a vu en lui «un de ces combattants pour la liberté qui ont défendu la justice dans les moments les plus durs de notre lutte». «Nous envoyons nos condoléances les plus sincères à sa famille et à tout le pays», a ajouté l’ex-président d’Afrique du Sud qui a quitté le pouvoir le 16 juin, à 80 ans. La disparition de Joshua Nkomo, qui avait été la principale figure de la guerre d’indépendance mais avait perdu son combat politique pour diriger le pays face à Robert Mugabe, tourne une page de l’histoire du Zimbabwe, selon les analystes politiques. Lupi Mushayakara estime ainsi que Nkomo a tenté «de forger une unité nationale sans toutefois y parvenir complètement car les tensions persistent». «Les efforts de Nkomo n’ont pas reçu le soutien qu’ils méritaient et cela pourrait déboucher sur des problèmes». «Il laisse une œuvre inachevée sur laquelle il nous faut maintenant réfléchir», estime-t-elle. L’ethnie Ndebele avait durement souffert entre 1982 et 1987 d’une campagne de répression contre la guérilla antigouvernementale de Joshua Nkomo qui s’était étendue à tout le groupe ethnique. Des milliers de personnes avaient été tuées, selon un rapport de l’Église catholique publié en 1997. Un nouveau parti, le ZAPU-2000 – qui reprend l’appellation de l’ancien parti de Joshua Nkomo –, a été créé récemment dans le Matabeleland par des groupes Ndebele qui considèrent que leur ethnie a été marginalisée en termes de développement.
Le Zimbabwe pleure Joshua Nkomo, le combattant de la guerre d’indépendance et le rassembleur de la nation, mort jeudi à l’âge de 83 ans à Harare. D’une voix triste, le président Robert Mugabe a annoncé à la radio nationale la mort de son vice-président qu’il a décrit comme «son compatriote, son collègue et son camarade». «Un géant est tombé et le pays est en deuil», a-t-il...