Actualités - CHRONOLOGIE
ULSTER - Adams sceptique et Trimble tiraillé entre partisans et adveraires du compromis Les pourparles se poursuivent dans une atmosphère tendue
le 02 juillet 1999 à 00h00
Les pourparlers sur l’application de l’accord de paix pour l’Ulster ont repris jeudi, une fois passée sans succès la date butoir de mercredi minuit, dans une atmosphère tendue à propos de la question centrale du désarmement de l’Ira. Après trois jours et une nuit entière de tractations, les Premiers ministres britannique et irlandais poursuivaient leurs efforts, de sessions bilatérales en plénières, épaulés à distance par le président américain Bill Clinton, dans l’espoir d’appliquer enfin le compromis historique signé voici 14 mois en vue d’un partage du pouvoir entre catholiques et protestants en Irlande du Nord. M. Clinton a informé Tony Blair de ses contacts directs avec les négociateurs lors d’une conversation téléphonique d’une demi-heure jeudi à la mi-journée. Le chef de file des protestants unionistes, David Trimble, a pour sa part fait un coup d’éclat en demandant désormais un engagement de l’Ira à désarmer, car «une simple déclaration du Sinn Fein n’aurait aucune crédibilité». À ce prix, M. Trimble se dit prêt à partager le pouvoir avec les catholiques nationalistes, et notamment le Sinn Fein (aile politique de l’Ira) au sein d’un futur gouvernement. Le Sinn Fein de son côté a déjà concédé des avancées qualifiées de «sismiques» par Tony Blair, en se disant prêt à fournir un engagement de l’Ira à commencer à désarmer cet automne et à en finir avant mai 2000. Pareille concession était impensable pour les républicains, la famille politico-militaire en lutte depuis des décennies pour l’unification de l’Irlande. Les modalités du désarmement devraient être stipulées dans le rapport d’une commission dirigée par le général canadien John de Chastelain, dont la publication a été remise d’heure en heure depuis mardi pour tenir compte de l’évolution des pourparlers. Mais face aux nouvelles réticences des unionistes, le leader du Sinn Fein Gerry Adams a ouvertement mis en cause leur volonté d’aboutir, en déclarant que «la question, ce ne sont pas les armes, mais les gens qui ne veulent pas le changement». Au nombre de ceux-là, des opposants déclarés de l’accord de paix que M. Trimble a néanmoins intégrés dans son équipe de négociateurs. Certains observateurs commençaient à douter de l’issue des pourparlers, estimant que David Trimble cherchait en fait désormais une porte de sortie pour son parti, menacé d’implosion par les tensions entre partisans et adversaires du compromis. Mais les négociations marathon d’avril 1998, ayant conduit à l’accord de paix, ont aussi démontré que la mauvaise volonté déployée dans les déclarations publiques pouvait être inversement proportionnelle à celle manifestée dans les négociations à huis clos. M. Trimble a en tout cas présenté de nouvelles propositions de son cru jeudi, en réponse à celles du Sinn Fein, qui selon des sources proches des négociations établiraient un délai de deux semaines maximum entre mise en place de l’exécutif et début du désarmement. Le chef du premier parti de la province est contraint à un très subtil dosage de ses concessions, à l’approche notamment de la marche de Drumcree-Portadown de dimanche, l’un des temps forts des manifestations identitaires unionistes annuelles. La frange la plus dure de la communauté protestante, rassemblée autour du révérend fondamentaliste Ian Paisley, attend en effet de pied ferme l’occasion de manifester son opposition à toute velléité de compromis avec l’Ira.
Les pourparlers sur l’application de l’accord de paix pour l’Ulster ont repris jeudi, une fois passée sans succès la date butoir de mercredi minuit, dans une atmosphère tendue à propos de la question centrale du désarmement de l’Ira. Après trois jours et une nuit entière de tractations, les Premiers ministres britannique et irlandais poursuivaient leurs efforts, de sessions...
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