Actualités - CHRONOLOGIE
FRANCE - La série noire se poursuit dans les Alpes Une cabine de téléphérique se décroche et s'écrase : 20 morts
le 02 juillet 1999 à 00h00
Vingt personnes ont trouvé la mort jeudi dans la chute d’une cabine de téléphérique en surplomb du petit village de Saint-Étienne-en-Dévoluy (Hautes-Alpes), le plus grave accident de cette nature survenu en France depuis près de quarante ans. Toutes les hypothèses demeuraient ouvertes jeudi soir sur les causes de l’accident: «Problème de traction, de freinage ou de vent, nous n’en savons rien», a déclaré la ministre de l’Emploi Martine Aubry, qui s’est rendue sur les lieux du drame en compagnie du ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement. Il était 7h30 jeudi matin quand la cabine du téléphérique, à usage exclusivement professionnel, s’est décrochée et a fait une chute de 80 m dans une combe en contrebas. Tous les occupants sont morts. Les victimes sont des employés travaillant à l’observatoire astronomique du pic de Bure, à 2 552 m, point d’arrivée du téléphérique. Il s’agit essentiellement de personnes du pays, appartenant pour beaucoup à des familles connues dans la région. «Ils montaient et descendaient tous les jours, comme vous prenez le métro pour aller au boulot», dit une habitante de Saint-Étienne-en-Dévoluy, une petite commune (545 habitants) proche de la station de ski de Super-Dévoluy. Les conditions de l’accident ne sont pas encore éclaircies. Il semble que le chariot à huit galets de l’appareil se soit décroché du câble porteur, provoquant la chute de la cabine qui a emporté avec elle le câble tracteur du téléphérique. Jeudi en milieu de journée, les télévisions et les photographes pouvaient encore voir le bras métallique de la cabine, suspendu à un câble au-dessus du sol, et reposant partiellement sur le flanc de la montagne, au milieu des débris et des corps. Un ouvrier qui aurait dû prendre place dans la cabine, et qui était resté en bas pour faire une navette supplémentaire avec le camion de l’entreprise de BTP qui l’emploie, a raconté avoir entendu «une résonance» dans la gare de départ du téléphérique au moment de l’accident. «On a entendu une résonance dans la gare de départ (...) et on a levé les yeux, car on a cru que c’était dans la gare même. Et puis on a vu que la benne s’était décrochée», a précisé l’ouvrier, qui a requis l’anonymat, au micro de la radio locale Alpes 1. «Je suis vite monté avec la voiture et j’ai constaté qu’ils étaient tous morts», a-t-il ajouté. Le téléphérique, mis en exploitation en 1981, avait été entièrement révisé l’année dernière, a indiqué le délégué général du syndicat national des téléphériques, M. Jean-Charles Simiand. Selon cet organisme, les téléphériques français sont les plus sûrs et les plus performants du monde, avec 1 accident sur 2,7 millions de montées, en moyenne sur les dix ans écoulés, la quasi-totalité ne générant que des blessures légères. Une information judiciaire «pour homicide involontaire» doit être ouverte en début de semaine. «Ce qui m’intéresse, c’est pourquoi une telle chose peut arriver. Vingt et une familles sont touchées par le drame, nous devons leur rendre des comptes», a dit Jean-Marie Bernard, maire de Saint-Étienne-en-Dévoluy. Une chapelle ardente a été dressée dans l’église du village. L’observatoire du plateau de Bure est un organisme réputé. Il est composé de cinq télescopes de 15 mètres de diamètre chacun qui permettent aux scientifiques de percevoir, grâce à l’exceptionnelle transparence de l’atmosphère dans ce site, des émissions radio d’origine cosmique.
Vingt personnes ont trouvé la mort jeudi dans la chute d’une cabine de téléphérique en surplomb du petit village de Saint-Étienne-en-Dévoluy (Hautes-Alpes), le plus grave accident de cette nature survenu en France depuis près de quarante ans. Toutes les hypothèses demeuraient ouvertes jeudi soir sur les causes de l’accident: «Problème de traction, de freinage ou de vent, nous...
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