WIMBLEDON - L'Américaine pourait redevenir No 1 mondiale Novotna , tenante du titre , battue par Davenport

Constituant une finale avant la lettre, le quart de finale qui opposait l’Allemande Steffi Graf, tête de série N°2, à l’Américaine Venus Williams, tête de série N°6, a été faussé par la pluie, jeudi, à Wimbledon, l’ancienne N°1 mondiale l’emportant 6-2, 3-6, 6-4. Une pluie sournoise, qui ne tombait pas franchement, mais humectait suffisamment le gazon pour le rendre glissant, c’est-à-dire impraticable. Commencé un peu après 13h avec une heure de retard, le jeu effectif durait depuis 1 heure et 22 minutes quand la partie fut arrêtée pour la troisième fois à 17h03. Elle ne devait reprendre qu’à 19h41. Le score en était alors à 2-1 et 15-40 en faveur de Williams dans la troisième manche, alors que Graf était au service. Son équilibre reflétait mal le cours du jeu. Usée par les terribles échanges de fond de court que lui imposait sa jeune rivale de dix-neuf ans, la championne allemande avait en effet commencé à accuser ses trente ans en multipliant les fautes directes. Sans les temps de repos d’une heure, puis d’une heure et demie, que lui avait ménagés la pluie et qui avaient refroidi Williams, il est probable que son jeu se serait délabré très rapidement. Graf ragaillardie Au lieu de quoi, ce fut une Graf toute ragaillardie par un nouveau repos de 2 heures et 38 minutes qui prit le service de Williams au terme d’un quatrième jeu superbe pour mener 3-2, puis 4-2, dans le set décisif. En dépit d’efforts prodigieux, la jeune Américaine ne s’en remit pas. Le quart de finale mettant aux prises l’Américaine Lindsay Davenport, tête de série N°3, et la Tchèque Jana Novotna, tête de série N°5, était allé depuis longtemps à son terme. «C’est une adversaire qui me convient assez bien», avait déclaré la géante américaine avant de rencontrer la tenante du titre. Les statistiques l’incitaient en effet à l’optimisme puisque, depuis 1994, elle avait remporté cinq victoires en cinq rencontres. C’était, certes, la première fois que les deux joueuses avaient rendez-vous sur le gazon. Mais Novotna, considérée comme la meilleure joueuse sur cette surface, n’avait pas pu se préparer convenablement en raison de la grave entorse à la cheville droite qu’elle s’était donnée en double à Roland-Garros. N’ayant pas encore lâché un set depuis le début du tournoi, le break qu’elle subit immédiatement eut un effet d’autant plus déplorable que son complexe de perdante devant cette adversaire était grand. D’autre part, son insuffisante condition physique ne pouvait que retentir négativement sur son jeu très peu économique. Inférieure dans tous les domaines, elle n’eut pas son efficacité habituelle à la volée, où elle ne marqua que quatre points, et fut punie de dix passings en montant trop mollement au filet. Avec ce qu’elle estime être sa plus belle victoire sur gazon, 6-3, 6-4, Davenport peut désormais envisager de récupérer la place de N°1 mondiale qu’elle occupa du 12 octobre 1998 au 7 février 1999. Il lui suffira de battre en demi-finale la gagnante du quart de finale des qualifiées, dans lequel l’Américaine Alexandra Stevenson, 86e mondiale, mène face à l’Australienne Jelena Dokic, 129e mondiale, 6-3, 1-5, 40-30. Dans le quart de finale qui l’oppose à la Croate de dix-sept ans Mirjana Lucic, 134e mondiale, Nathalie Tauziat, tête de série N°8, venait de faire le break à la faveur de deux doubles fautes adverses de suite pour mener 5-4 dans le premier set, quand la pluie intervint pour la troisième fois. Elle revint pour le gagner 6-4 et continuer à jouer jusqu’à 3-3, 30-15 sur le service de Lukic, quand la pluie se remit à tomber à 20h20. Quant à Cédric Pioline, 39e mondial, il avait eu le temps, sur le court 1, de perdre le premier jeu et d’en être à 40-40 au service dans le deuxième, contre le Britannique Tim Henman, tête de série N°6, quand il avait été contraint de ranger sa raquette humide. Le match reprendrait vendredi.