Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

UNION EUROPÉENNE - La monnaie unique fête ses six mois dans la morosité La Fed hausse son taux , l'euro au plus bas

Six mois exactement après son lancement en fanfare, l’euro a dégringolé pour la première fois de sa courte histoire hier jusqu’à 1,02 dollar sur le marché de Londres. Né le 1er janvier autour de 1,17 dollar, avec une pointe à 1,19 dès le 4 du même mois, la toute jeune monnaie unique européenne a perdu plus de 13 % de sa valeur depuis. Après avoir atteint son nouveau plancher, l’euro s’est toutefois légèrement ressaisi en fin de journée jeudi autour de 1,0240 dollar. Ce nouvel affaiblissement est intervenu après le maintien des taux d’intérêt à court terme à 2,5 % dans la zone euro par la Banque centrale européenne qui contraste avec la hausse, à 5 %, du loyer de l’argent aux États-Unis décidée mercredi soir par la Réserve fédérale. La Fed a agi de façon préventive afin de limiter les risques d’inflation dans un contexte de forte croissance alors que les faibles tensions inflationnistes dans la zone euro ne justifient pas pour l’instant de resserrement monétaire de la part de la BCE. Le conseil des gouverneurs de la BCE hier «a focalisé de nouveau l’attention des économistes sur le fait que les Européens ne vont pas remonter leurs taux d’intérêt» de sitôt, observe Tony Norfield, chef stratégiste à ABN Amro à Londres. Par ailleurs, l’analyste note que la monnaie unique européenne a réagi à un discours sur l’économie de l’Allemagne que le ministre allemand de l’Économie Werner Müller devait prononcer dans la soirée à Francfort. «Il semble qu’à chaque fois qu’un responsable européen parle, l’euro dégringole», remarque Tony Norfield. «L’euro rebondira à un moment donné mais nous n’essayons plus de prévoir quand». Le scepticisme des investisseurs vis-à-vis de l’euro est tel qu’ils «ignorent les signes de reprise de l’économie de la zone euro», affirme l’expert londonien d’ABN Amro. Ainsi, les statistiques récentes ont été meilleures que prévu sur la croissance et le climat des affaires en Allemagne tandis qu’en France les derniers chiffres sur la consommation des ménages se sont montrés encourageants. Pour Joe Prendergast, chef stratégiste à Crédit Suisse First Boston (CSFB) à Londres, la dépréciation continue de l’euro va à l’encontre de l’évolution des données économiques à long terme et reflète le fait «qu’il y a des flux sur le marché qui ne prêtent pas attention aux fondamentaux». La spéculation et des éléments techniques, liés notamment à l’évolution du yen, expliquent en fait davantage la faiblesse de l’euro, pense-t-il. «Depuis le début de l’année, la plus importante pression sur l’euro est venue des flux sur la parité euro/yen», les investisseurs nippons délaissant la monnaie européenne en faveur de leur devise nationale, estime l’expert de CSFB. David Bloom, stratégiste sur le marché des changes chez HSBC à Londres, juge lui aussi que la dégringolade de l’euro jeudi est difficilement justifiable. «Il se passe des choses bizarres» sur le marché, observe-t-il. «D’un point de vue fondamental, ce mouvement n’a pas de sens, il semble que quoi qu’il arrive les investisseurs achètent du dollar et vendent de l’euro». Dans ces conditions, la plupart des analystes continuent à prévoir un euro à parité avec le dollar dans les semaines à venir. Joe Prendergast de CSFB pense que l’euro vaudra un jour tout juste un dollar, mais à plus long terme car actuellement «il n’y a pas de raison fondamentale pour un tel mouvement».
Six mois exactement après son lancement en fanfare, l’euro a dégringolé pour la première fois de sa courte histoire hier jusqu’à 1,02 dollar sur le marché de Londres. Né le 1er janvier autour de 1,17 dollar, avec une pointe à 1,19 dès le 4 du même mois, la toute jeune monnaie unique européenne a perdu plus de 13 % de sa valeur depuis. Après avoir atteint son nouveau plancher,...