Actualités - CHRONOLOGIE
ALGÉRIE-Projet de loi sur la "concorde civile" après la reddition de l'AIS Amnistie en gestation et remises de peine aux islamistes repentis
le 01 juillet 1999 à 00h00
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika souhaite accélérer la réconciliation nationale entre les Algériens déchirés par plus de sept années de violences. Lors du premier Conseil des ministres qu’il a présidé mardi à Alger depuis son élection le 15 avril dernier, M. Bouteflika a annoncé à son gouvernement qu’il souhaitait élargir le champ du projet de loi sur la «concorde civile». Ce projet prévoit en particulier l’absence de poursuites pour les islamistes armés qui n’ont pas commis de crime de sang et des remises de peine pour ceux qui se rendraient spontanément aux autorités. Toutefois, le président algérien a laissé planer le mystère en soulignant simplement qu’il prendrait d’«autres mesures» sans indiquer lesquelles. Ces mesures devraient «élargir le champ» du projet sur la «concorde civile», selon M. Bouteflika. Ces mesures seraient prises à «un autre niveau», a indiqué le chef de l’État dont les propos ont été rapportés par l’Agence officielle Algérie presse service (APS). Là aussi, M. Bouteflika n’a pas expliqué à quel niveau les décisions interviendraient. Cette loi sur la concorde civile a été élaborée en réponse à la reddition, il y a trois semaines, de l’Armée islamique du salut (AIS), branche armée du Front islamique du salut (FIS, dissous), en trêve depuis le 1er octobre 1997. Elle devrait se substituer à la loi sur la Rahma (clémence), en vigueur depuis 1995. Les principaux rivaux de l’AIS – le Groupe islamique armé (GIA) et le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), opposés à «tout dialogue» et à «toute réconciliation» – ont rejeté par avance toutes ces mesures et continuent leurs attentats. Levée de l’état d’urgence M. Bouteflika pourrait ainsi à nouveau créer la surprise en annonçant des décisions qui prendraient de court l’opposition. Parmi ces nouvelles mesures figurerait, selon Sawt el-Ahrar, le quotidien du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique), en premier lieu la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis 1992. L’état d’urgence, qui donne notamment à l’armée des pouvoirs de police, a permis l’arrestation, entre 1992 et 1995, de milliers de sympathisants islamistes qui n’ont pas été jugés. Outre cette mesure, attendue par certains partis, le président Bouteflika pourrait organiser une «conférence sur la concorde nationale». L’élargissement du chef historique du FIS, Abassi Madani, en résidence surveillée depuis juillet 1997 et la libération du numéro deux du mouvement en prison, Ali Belhadj, seraient également envisagés. Enfin, le problème des «disparus», personnes arrêtées par les services de sécurité dont les proches sont sans nouvelles, devrait également trouver une solution. M. Bouteflika avait, samedi, alors qu’il assistait à un forum économique en Suisse, affirmé qu’il voulait «ramener la paix» dans son pays, où les violences des islamistes armés ont fait, selon lui, 100 000 morts depuis 1992. Il avait annoncé une grâce présidentielle à l’occasion de la fête de l’indépendance le 5 juillet pour «des milliers» de sympathisants qui assuraient les réseaux de soutien aux islamistes armés. Le nombre des islamistes armés qui pourraient bénéficier des dispositions du projet sur la concorde civile serait de 15 000, selon le quotidien el-Watan, alors que le quotidien el-Khabar estime à près de 5 000 les bénéficiaires de la grâce présidentielle.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika souhaite accélérer la réconciliation nationale entre les Algériens déchirés par plus de sept années de violences. Lors du premier Conseil des ministres qu’il a présidé mardi à Alger depuis son élection le 15 avril dernier, M. Bouteflika a annoncé à son gouvernement qu’il souhaitait élargir le champ du projet de loi sur la «concorde...
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