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Actualités - CHRONOLOGIE

SOMMET DE RIO - Le "partenariat stratégique" entre l'UE et le Mercosur se pose en rival des projets US L'Amérique latine , enjeu d'une course contre la montre entre Bruxelles et Washington

L’Amérique latine est devenue l’enjeu d’une course contre la montre entre l’Union européenne et les États-Unis, au lendemain de la décision de l’Europe, du Mercosur et du Chili de négocier une zone de libre-échange. Cette décision, prise en marge du sommet de Rio, qui a réuni pendant deux jours, pour la première fois dans l’histoire, 45 chefs d’État ou de gouvernement de l’UE, d’Amérique latine et des Caraïbes, apparaît comme une réponse directe au projet américain de construire avec ses partenaires continentaux une vaste zone économique de libre-échange, de l’Alaska à la Terre de Feu: l’Alca (Association de libre-échange des Amériques). Si les négociations n’achoppent pas, elles devraient aboutir à la plus vaste zone de libre-échange du monde, avec quelque 575 millions de consommateurs, dans le milieu de la prochaine décade. Avec cet accord, estiment les analystes, les Européens éviteront par ailleurs la perspective d’arriver avec l’étiquette de protectionnistes aux prochaines négociations de l’Organisation mondiale du commerce, qui doivent débuter en novembre à Seattle. «Un grand triangle transatlantique est en train d’émerger. Cela crée bien entendu une compétition économique, mais aussi et surtout une coopération économique», a estimé le chancelier allemand Gerhard Schröder, qui a d’autre part souligné l’intérêt du premier exportateur européen en Amérique latine pour «une des régions les plus dynamiques parmi les marchés émergents». Pour les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) et le Chili (membre associé), la stratégie est désormais de «ne pas arriver à la définition d’une zone de libre-échange avec l’un des deux blocs sans arriver à un accord avec l’autre», a estimé le président brésilien Fernando Henrique Cardoso. L’UE a l’avantage dans la course d’être le premier partenaire commercial extrarégional du Mercosur (talonné de près par les États-Unis), mais l’avantage des États-Unis est clair à l’échelle de l’ensemble du continent, en raison notamment du poids de ses relations commerciales avec le Mexique, membre de l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain qui réunit les États-Unis, le Canada et le Mexique). L’entrée en vigueur de l’Alena a déjà affecté les exportations européennes sur le marché mexicain, et conduit l’UE a accélérer les négociations de libre-échange bilatérales avec ce pays dans l’espoir d’arriver à un accord définitif avant la fin de l’année, a-t-on indiqué de source européenne. Le grand défi pour les Européens reste l’Alca, processus lancé en 1994, et dont les négociations sont bien avancées, alors que le processus d’intégration Mercosur-UE n’en est encore qu’aux balbutiements, estiment les observateurs. D’autant que la question des produits agricoles et des services, comme l’ont relevé plusieurs participants au sommet de Rio, constitueront des obstacles difficiles à surmonter. Les réactions des agriculteurs espagnols et portugais demandant mardi à en savoir plus sur le contenu des négociations – avant même qu’elles n’aient débuté – sont révélatrices à cet égard. La déclaration du président français Jacques Chirac, appuyant «sans réserve» le début des négociations entre les deux blocs et qualifiant de «légende» le protectionnisme européen, a cependant été bien reçue par les pays latino-américains. Formellement, les Européens ont accepté de négocier les produits non tarifaires dès novembre et les produits tarifaires à partir de juillet 2001, et de ne pas fermer les négociations avant 2003, date prévue pour la fin des discussions de l’OMC. Les États-Unis et le Canada ont fixé 2005 comme date-butoir pour la fin des négociations sur l’Alca. Le IIe sommet UE-AmLat-Caraïbes, prévu en 2002, permettra de faire le point à mi-course.
L’Amérique latine est devenue l’enjeu d’une course contre la montre entre l’Union européenne et les États-Unis, au lendemain de la décision de l’Europe, du Mercosur et du Chili de négocier une zone de libre-échange. Cette décision, prise en marge du sommet de Rio, qui a réuni pendant deux jours, pour la première fois dans l’histoire, 45 chefs d’État ou de gouvernement de...