Actualités - CHRONOLOGIE
ART - Saisie de 10 000 lithographies en Catalogne Faux Dali et vieille polémique
le 30 avril 1999 à 00h00
La saisie cette semaine en Catalogne (nord-est de l’Espagne) de 10 000 fausses lithographies de Salvador Dali a réactivé la polémique sur les falsifications des œuvres du peintre surréaliste qui, de son vivant, n’a jamais démenti en avoir signé des milliers en blanc. Principal suspect de cette affaire, l’ancien secrétaire particulier et homme de confiance du peintre, le Britannique John Peter Moore, a été arrêté mais aussitôt remis en liberté en raison de son âge (84 ans). Le «capitaine Moore», comme il se présente, a été entendu par un juge d’instruction de Barcelone. Il clame son innocence et dénonce «un montage de la Fondation Gala-Salvador Dali pour fermer mes musées et mettre la main sur toutes les œuvres que je possède». La fondation, chargée d’exécuter l’inextricable testament du peintre mort en janvier 1989, a admis être à l’origine de la dénonciation à la suite de laquelle 39 agents de la «brigade du patrimoine» de la police espagnole avaient débarqué en force dans le musée Perrot Moore de Cadaqués, propriété du «capitaine Moore» et de son épouse. Missions secrètes L’impressionnant stock de fausses lithographies, qui seront prochainement soumises à une expertise, a été découvert pour partie dans le musée, pour partie au domicile de Moore et pour partie dans des magasins de Cadaqués, où elles étaient mises en vente pour 180 000 pesetas (1 080 euros). Moore, qui s’autoproclame «capitaine» en raison de ses états de service dans la garde royale britannique et des quelques «missions secrètes» qu’il prétend avoir réalisées pendant la Seconde Guerre mondiale, a déjà révélé dans le passé qu’il était l’auteur de «l’idée géniale» consistant à faire signer à Dali des feuilles en blanc qui étaient postérieurement imprimées. Dali aurait ainsi signé quelque 350 000 toiles blanches, à un rythme de 1 800 par heure et pour le prix de 40 dollars l’unité, selon les propres aveux de Moore, un bon vivant richissime et bien connu des meilleurs restaurants de la contrée catalane de l’Ampurdan, où il possède une luxueuse résidence. Ces «blancs-seings» ont largement contribué aux difficultés actuelles pour inventorier l’œuvre de Dali, un des peintres les plus «piratés» au monde. Marié à la Suissesse Catherine Perrot (celle qui «signait les Dali mieux que Dali lui-même», disent les mauvaises langues), Moore s’était lié d’amitié avec le peintre à Rome en 1955. En 1960, l’excentrique artiste avait nommé le «capitaine Moore» secrétaire particulier, un poste juteux qu’il devait quitter en 1975 en raison d’un différend avec la «muse» de Dali, Gala, qui lui disputait la gestion des droits d’auteur du peintre. Sa fortune déjà faite, Moore s’était alors établi dans la région de Cadaqués, le petit port de pêche catalan qu’affectionnaient Dali et de nombreux autres artistes et intellectuels du monde entier. Il y exploite toujours un musée, situé à quelques pas de l’extravagante maison de Dali et où est exhibée une importante collection d’œuvres de son ex-patron. «Mes 1 500 œuvres constituent la collection privée Dali la plus importante du monde», s’est-il vanté cette semaine devant la presse, avant de nier avec flegme toute implication dans un quelconque trafic de faux Dali: «Si après vingt-quatre ans de relations avec Dali je devais vivre des falsifications, ce serait bien triste».
La saisie cette semaine en Catalogne (nord-est de l’Espagne) de 10 000 fausses lithographies de Salvador Dali a réactivé la polémique sur les falsifications des œuvres du peintre surréaliste qui, de son vivant, n’a jamais démenti en avoir signé des milliers en blanc. Principal suspect de cette affaire, l’ancien secrétaire particulier et homme de confiance du peintre, le Britannique...
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