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Actualités - CHRONOLOGIE

Le ministre des AE est accusé de subornation de témoins lors de l'invasion du Liban La police israélienne recommande l'inculpation d'Ariel Sharon

La police israélienne a recommandé l’inculpation du ministre des Affaires étrangères Ariel Sharon, accusé de subornation de témoins dans une affaire liée à son rôle lors de l’invasion du Liban en 1982, a annoncé jeudi la radio israélienne. Selon la radio, la requête de la police, qui fait suite à deux ans d’enquête, a été transmise mercredi au procureur de l’État, Edna Arbel, qui doit maintenant statuer. La porte-parole de la police, Mme Linda Menuhin, a décliné tout commentaire lorsqu’elle a été interrogée par la presse. «La police tient à garder cette affaire confidentielle en raison de l’approche des élections», a-t-elle souligné. M. Sharon, un tenant de l’aile dure de la droite israélienne, est l’un des principaux soutiens du Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu dans la campagne pour les élections générales du 17 mai en Israël. Dans un communiqué, M. Sharon, qui proteste de son innocence, a exigé que le parquet achève l’examen de la requête de la police avant les élections. Il a ajouté qu’il se tenait à la disposition du procureur Arbel. M. Sharon est soupçonné d’avoir fait bénéficier de faveurs un ancien général israélien devenu homme d’affaires, afin de l’inciter à témoigner pour le blanchir dans l’affaire du Liban. En 1982, M. Sharon était ministre de la Défense et le général Avigdor Ben Gal commandait une division de blindés qui a participé à l’invasion du Liban. Cinq ans plus tard, en 1987, le général Ben Gal avait publiquement accusé M. Sharon d’avoir planifié en secret une invasion du Liban jusqu’à Beyrouth – ce qui a effectivement eu lieu –, alors que le gouvernement de Menahem Begin n’avait autorisé au départ qu’une incursion limitée à 40 km de la frontière nord d’Israël. M. Ben Gal avait créé la surprise en se rétractant en 1997, lors d’un procès en diffamation intenté par M. Sharon contre le quotidien israélien Haaretz, qui avait repris la même thèse. Il se trouve que, deux semaines avant ce procès, M. Ben Gal, qui travaillait alors dans une entreprise privée, avait participé à un voyage en Russie organisé par M. Sharon, alors ministre des Infrastructures nationales. Le ministre était allé à Moscou négocier l’achat de gaz naturel, ce qui aurait pu intéresser M. Ben Gal. Ce dernier est ensuite devenu représentant en Israël de la compagnie de gaz russe Gazprom. Le rôle de M. Sharon dans l’invasion du Liban est controversé depuis le début. En février 1983, il avait dû démissionner de son poste de ministre de la Défense après qu’une commission d’enquête officielle israélienne eut établi sa «responsabilité indirecte» dans le massacre de milliers de réfugiés palestiniens par des miliciens libanais alliés d’Israël dans la banlieue de Beyrouth. Cette mise en cause n’a pas empêché M. Sharon de poursuivre sa carrière politique. Il a obtenu plusieurs postes ministériels dans les années 80 et 90, avant que M. Netanyahu ne le nomme l’an dernier chef de la diplomatie israélienne. Le 16 avril, la police israélienne a entendu M. Netanyahu dans le cadre de cette affaire, après qu’il eut tenté de blanchir M. Sharon en affirmant que c’était lui-même qui avait demandé à M. Sharon d’emmener M. Ben Gal avec lui en Russie. «J’ai moi-même recommandé à M. Sharon de se faire accompagner en Russie par M. Ben Gal, dans l’intérêt d’Israël», avait affirmé M. Netanyahu.
La police israélienne a recommandé l’inculpation du ministre des Affaires étrangères Ariel Sharon, accusé de subornation de témoins dans une affaire liée à son rôle lors de l’invasion du Liban en 1982, a annoncé jeudi la radio israélienne. Selon la radio, la requête de la police, qui fait suite à deux ans d’enquête, a été transmise mercredi au procureur de l’État, Edna...