Actualités - CHRONOLOGIE
IRAN - Le nouveau conseil municipal de Téhéran ouvre ses travaux Vigoureuse offensive de Khatami contre les conservateurs
le 30 avril 1999 à 00h00
Le président iranien Mohammad Khatami a vigoureusement attaqué ses adversaires conservateurs jeudi, les accusant de détourner l’islam et les lois à leur profit, et promis de mener à bien les réformes pour lesquelles il a été élu il y a deux ans. M. Khatami, dans un discours à l’occasion de la séance inaugurale du nouveau conseil municipal de Téhéran, a dénoncé «les forces monopolistes qui cherchent à modeler la société selon leur interprétation de la religion et des lois». Il a fustigé, dans une claire allusion à la faction conservatrice, «ceux qui abusent des convictions de la population, de l’islam, du clergé et du guide de la République (Ali Khamenei) pour imposer leurs points de vue». «Je tiens fermement à toutes les promesses que j’ai faites envers le peuple», a déclaré le président qui s’apprête à célébrer le deuxième anniversaire de son élection triomphale, avec 69 % des voix, le 23 mai 1997. «Il y a deux ans le peuple a voté pour la première fois depuis la révolution pour un changement et un programme», a-t-il lancé. Une revanche pour les réformateurs Le lancement des travaux des conseils municipaux élus le 26 février dernier a également permis aux réformateurs de marquer un point, en faisant entériner l’élection de cinq des leurs à Téhéran dont l’invalidation était réclamée par les conservateurs. Ces cinq personnes ont finalement été admises à participer au conseil, alors que mercredi encore leur situation était incertaine, et elles ont de surcroît raflé toutes les places au bureau de l’assemblée municipale. La mairie de Téhéran – mégalopole de 10 millions d’habitants, soit un sixième de la population iranienne – apparaît donc plus que jamais comme une place forte des partisans de M. Khatami, malgré la destitution de son maire réformateur Gholmahossein Karbastchi par la justice l’an dernier. Violentes attaques des conformistes Le conseil municipal de quinze membres, tous acquis au président réformateur, voit son bureau présidé par Abdollah Nouri, un ex-ministre de l’Intérieur et proche lieutenant de M. Khatami. Ce conseil doit choisir dans un délai d’une semaine un nouveau maire, qui peut être pris en dehors des membres de l’assemblée municipale. Les élections municipales, les premières du genre depuis la révolution islamique de 1979, avaient vu les candidats pro-Khatami largement dominer leurs adversaires dans les principales villes. Ce scrutin local constituait l’un des principaux projets de M. Khatami pour renforcer la société civile en Iran et conforter sa popularité face à l’appareil politico-religieux conservateur. Le président a d’ailleurs souligné que les 200 000 conseillers municipaux élus «doivent jouer un rôle primordial pour établir une société civile et permettre à la population de participer aux décisions et déterminer son destin». La contre-attaque de M. Khatami survient alors que son camp fait l’objet de violentes attaques politiques de la part des conservateurs qui contrôlent une large partie de l’appareil institutionnel et religieux. Samedi, le ministre de la Culture et proche de M. Khatami, Ataollah Mohadjerani, doit affronter une motion de censure devant le Parlement dirigé par les conservateurs. Sa destitution porterait un coup sérieux à la politique d’ouverture en matière culturelle et dans le domaine de la presse engagée par le chef de l’État. L’offensive conservatrice s’est aussi traduite par la fermeture de plusieurs journaux pro-Khatami et les menaces d’incarcération imminente de M. Karbastchi. Ce dernier a été condamné à deux ans de prison pour corruption et mauvaise gestion par la justice. De multiples procédures d’appel ont échoué et, selon l’agence officielle Irna, il a une semaine pour se présenter à la justice et être écroué.
Le président iranien Mohammad Khatami a vigoureusement attaqué ses adversaires conservateurs jeudi, les accusant de détourner l’islam et les lois à leur profit, et promis de mener à bien les réformes pour lesquelles il a été élu il y a deux ans. M. Khatami, dans un discours à l’occasion de la séance inaugurale du nouveau conseil municipal de Téhéran, a dénoncé «les forces...
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