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Actualités - CHRONOLOGIE

La Macédoine se prépare à faire le dos rond en cas d'offensive au sol

La Macédoine s’attend à devoir faire le dos rond et accepter malgré elle que son sol soit utilisé par l’Otan si celle-ci devait déclencher une offensive terrestre contre les forces serbes au Kosovo. Selon les chiffres de l’Otan, 13 000 soldats de l’Alliance atlantique sont déployés en Macédoine, avec pour mandat de partir pour le Kosovo uniquement en cas d’accord de paix pour en superviser la mise en place. Ces effectifs devraient passer dans les prochaines semaines à 16 000, soit le plafond autorisé par le gouvernement macédonien. Mercredi, en une, le grand quotidien macédonien Dnevnik accuse indirectement l’Otan de dissimuler ce processus et soutient qu’en fait, l’Alliance dispose déjà d’un «équipement militaire lourd et sophistiqué impressionnant» et qu’elle alignera bientôt 22 000 hommes dans ce petit pays de 2,2 millions d’habitants. «Certains experts affirment qu’avec cet arsenal, les troupes de l’Otan adoptent une posture bien plus offensive» qu’elle ne veut bien le dire. «C’est à 100 % du roman, de la fiction pure», estime le porte-parole de l’Otan en Macédoine, le commandant Éric Mongnot, selon qui l’Otan respecte à la lettre tous ses engagements souscrits avec la Macédoine. Quelle que soit la réalité sur le terrain, les dirigeants macédoniens savent bien qu’en cas d’offensive terrestre vers le Kosovo, Skopje n’aura certainement pas les moyens politiques de s’opposer à ce que le pays soit utilisé comme l’une des principales bases pour les troupes de l’Otan. Ancien ministre des Affaires étrangères et ancien ministre de l’Intérieur, le professeur Ljubomir Frckovski résume ainsi la politique de la Macédoine : son intérêt bien compris est de se tenir à l’écart du conflit aussi longtemps que possible en continuant à dire «non» à l’Otan pour l’utilisation de son sol pour ses opérations contre la Yougoslavie jusqu’au jour où l’offensive commencera. «Une femme ne peut pas être enceinte à moitié. Lorsque l’Otan mettra la pression, nous ne pourrons pas rester mous. Ainsi, lorsque le moment de vérité viendra, nous devrons alors nous engager clairement (aux côtés de l’Otan). Mais jusqu’à ce jour, ce sera officiellement “non“», dit-il. Sur le plan stratégique et militaire, explique-t-il, il est clair que les forces de l’Otan ne pourraient guère se passer de la Macédoine, puisque deux tiers des points de passage vers la province yougoslave du Kosovo les plus faciles d’accès pour les fantassins se trouvent sur la frontière macédonienne. Une bonne partie de la frontière entre le Kosovo et l’Albanie est très montagneuse. Le ministre de l’Information macédonien, M. Rexhep Zllatku, admet lui aussi que son pays n’aurait pas les moyens de s’opposer à un tel scénario. «L’Otan peut être un jour en situation où elle ne pourra pas remplir ses obligations», dit-il. «Dans ce cas, il faudra cependant que cela soit fait de façon correcte, en respectant les intérêts de la Macédoine», dit-il. Le ministre a déjà réfléchi à ce qui se passerait en cas d’offensive terrestre: «Je ne suis pas un connaisseur et un tacticien. Mais il me semble qu’ils (les soldats de l’Otan) commenceraient d’abord par un “nettoyage” complet d’une bande de 20 km à l’intérieur du Kosovo avec des hélicoptères et des avions pour pouvoir y rentrer plus facilement».
La Macédoine s’attend à devoir faire le dos rond et accepter malgré elle que son sol soit utilisé par l’Otan si celle-ci devait déclencher une offensive terrestre contre les forces serbes au Kosovo. Selon les chiffres de l’Otan, 13 000 soldats de l’Alliance atlantique sont déployés en Macédoine, avec pour mandat de partir pour le Kosovo uniquement en cas d’accord de paix pour en...