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Actualités - CHRONOLOGIE

Tournée européenne de Viktor Tchermomyrdine Moscou annonce des " propositions concrètes" pour une sortie de la crise

La Russie a commencé hier à relancer l’option diplomatique dans la crise yougoslave, avec une visite de son émissaire Viktor Tchernomyrdine dans plusieurs capitales européennes et à Belgrade. Sur le plan militaire, les avions de l’Otan ont poursuivi leurs missions, concentrant les opérations sur le Monténégro et appliquant la consigne d’«intensification» des opérations donnée le week-end dernier à Washington par les chefs d’État et de gouvernement de l’Alliance. M. Tchernomyrdine est arrivé jeudi soir à Bonn, porteur de «propositions concrètes», selon l’agence russe Interfax. Il était ensuite attendu à Rome. Vendredi, l’émissaire russe doit se rendre à Belgrade pour des entretiens avec le président yougoslave Slobodan Milosevic. Il doit aussi rencontrer le chef modéré des Albanais du Kosovo Ibrahim Rugova. Viktor Tchernomyrdine, qui s’est entretenu jeudi matin à Moscou avec le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, a été reçu à Bonn par le chancelier allemand Gerhard Schroeder, président en exercice de l’Union européenne. Avant son départ, il a insisté sur l’arrêt des frappes de l’Otan pour permettre une solution négociée. «Quels pourparlers pourrions-nous avoir sous les bombardements ?», a-t-il interrogé. Il a aussi rappelé le rôle que la Russie souhaite voir jouer à l’Onu dans cette crise. «Tout dans les Balkans doit se faire sous l’égide de l’Onu. L’Onu doit jouer un rôle colossal dans le règlement», a-t-il déclaré. L’aéroport de Podgorica bombardé Pour aboutir à une solution politique, M. Tchernomyrdine devra résoudre la question très délicate et très complexe du déploiement d’une force multinationale au Kosovo. Vendredi dernier, après des entretiens à Belgrade, il avait affirmé que le régime yougoslave acceptait une telle présence militaire. Mais l’ambassadeur de Yougoslavie en Russie Borislav Milosevic, frère du président yougoslave, a réitéré jeudi que Belgrade accepterait seulement la présence au Kosovo «d’une mission civile sous l’autorité de l’Onu, avec une forte composante russe», dont seraient exclus les pays participant aux frappes de l’Otan. M. Milosevic a, rappelle-t-on, limogé son vice-Premier ministre Vuk Draskovic qui s’était prononcé à plusieurs reprises pour l’envoi au Kosovo d’une force sous l’égide des Nations unies. Les Occidentaux ont vu dans ce limogeage les premiers signes visibles d’une fracture au sein du pouvoir yougoslave et la manifestation de l’existence d’une opposition au régime de Slobodan Milosevic. Hier, l’Otan a concentré ses bombardements sur l’aéroport de Podgorica au Monténégro où des avions de l’armée yougoslave ont été regroupés et représentent une menace sur les forces de l’Alliance en Albanie, a indiqué le porte-parole de l’Otan Jamie Shea. L’aéroport de Podgorica a été bombardé et des avions, des stocks de carburant, des hangars et des radars touchés, a-t-il indiqué. «Nous soutenons le gouvernement démocratiquement élu du Monténégro», mais l’Otan «n’a pas le choix» que de s’en prendre aux forces militaires yougoslaves qui y sont basées pour mener la répression au Kosovo, a-t-il ajouté. Les avions de l’Otan ont également pris pour cible les forces serbes au Kosovo, attaqué un quartier général de l’armée à Belgrade ainsi que différentes infrastructures, notamment des ponts et des émetteurs-radios. Belgrade avait été pris pour cible à trois reprises dans la nuit et secoué par une série d’explosions à 00h47 (mercredi à 23h47 GMT), puis jeudi entre 03h05 et 03h14 (01h05 et 01h14 GMT) et à 04h35 (02h35 GMT), a indiqué l’agence Tanjug. Le Haut-commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR) estimait jeudi à près de 730 000 le nombre total de réfugiés du Kosovo depuis le début du conflit en mars 1998, dont près de 605 000 se trouvent dans les pays limitrophes, Macédoine et Albanie principalement. Les autorités yougoslaves ont, de leur côté, fait savoir qu’elles estimaient à plus d’un millier le nombre de morts civils et à 5 000 le nombre de blessés provoqués par les bombardements de l’Otan en Yougoslavie.
La Russie a commencé hier à relancer l’option diplomatique dans la crise yougoslave, avec une visite de son émissaire Viktor Tchernomyrdine dans plusieurs capitales européennes et à Belgrade. Sur le plan militaire, les avions de l’Otan ont poursuivi leurs missions, concentrant les opérations sur le Monténégro et appliquant la consigne d’«intensification» des opérations donnée le...