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Actualités - CHRONOLOGIE

INDUSTRIE - L'UE donne son accord à la fusion des deux groupes français Aerospatiale - Matra , numéro cinq mondial de l'aéronautique et de la défense

La Commission européenne a donné jeudi son feu vert à la fusion entre les groupes français Aerospatiale et Matra a indiqué un de ses porte-parole. Le nouvel ensemble Aerospatiale-Matra sera privatisé et contrôlé conjointement par l’État français et Lagardère. Les aspects relatifs aux missiles n’ont pas été notifiés à la Commission européenne. Selon Bruxelles, la fusion n’aura qu’un impact limité sur la plupart des marchés concernés - systèmes militaires de communication et de commandement, systèmes de traitement et d’exploitation des images, drones notamment. Mais la Commission a tout de même examiné attentivement la création, résultant de l’opération, de liens verticaux entre l’offre importante d’équipements de satellites par Aerospatiale et la présence active de Lagardère (via Matra Marconi Space) sur les marchés aval de satellites. Elle est arrivée à la conclusion qu’il n’existe aucun risque de création ou de position dominante pour le nouvel ensemble dans ce secteur. Pour la Commission, il est très important que les entreprises se soient engagées à offrir des accords de fourniture à tout tiers qui en ferait la demande et de soumettre tout litige relatif à ces accords à l’arbitrage d’une instance indépendante. Avec quelque 80 milliards de francs (12,2 mds d’euros) de chiffre d’affaires annuel, Aerospatiale-Matra sera le deuxième groupe européen du secteur et le numéro cinq mondial de l’industrie aéronautique et de défense. Le nouveau groupe, dont 35 % de l’activité est dans le secteur de la défense et 65 % dans le civil, arrive derrière trois géants américains et un britannique : Boeing, Lockheed-Martin, British-Aerospace et Raytheon. À l’exception de Boeing, il est l’un des seuls groupes au monde à comporter une palette d’activités aussi étendue avec tous les produits de l’aéronautique, de l’espace et de la défense à l’exception des moteurs d’avions. Elle s’étend des fusées Ariane aux satellites en passant par les Airbus, les avions régionaux ATR ou autres petits appareils de tourisme, les hélicoptères et les missiles. Dans chaque secteur, le groupe se positionne parmi les trois premiers mondiaux. Grâce aux 45,76 % de Dassault Aviation qu’il contrôle, Aerospatiale-Matra est également présent dans le secteur des avions de combat (Rafale, Mirage 2000) et d’affaires (Falcon). Le groupe va se structurer autour de quatre pôles : aéronautique (avions, hélicoptères), systèmes de missiles, espace et télécoms-systèmes d’information. À ce jour, le carnet de commandes s’élève à 232 milliards de francs (35,37 mds d’euros), dont 182 mds FF d’avions, 36 mds de FF de missiles, 11,5 mds de FF de satellites, les 2,5 milliards de francs restant portant sur les missiles balistiques et les systèmes de défense. Le nouveau groupe, issu de la privatisation d’Aerospatiale par fusion avec la filiale défense du groupe privé Lagardère qui devient premier actionnaire avec 33 % du capital, sera côté en Bourse vers la mi-juin. Le président du conseil de surveillance est Jean-Luc Lagardère. Le directoire est présidé par Yves Michot et le directeur général est Philippe Camus, lieutenant de Jean-Luc Lagardère. Les dirigeants se sont engagés à ne pas réduire le nombre d’emplois (56 000 salariés hors Dassault Aviation, 37 000 issus d’Aerospatiale et 19 000 de Matra hautes technologies) après la fusion. Aerospatiale-Matra prévoit ainsi de doubler sa marge opérationnelle en cinq ans pour atteindre les 8 % en 2003, considérée comme une bonne moyenne pour le secteur. Après l’opération d’introduction en Bourse, le capital sera détenu entre 47 et 48 % par l’État, 33 % par Lagardère, 17 % par les investisseurs boursiers, la part des salariés devant être entre 2 et 3 %.
La Commission européenne a donné jeudi son feu vert à la fusion entre les groupes français Aerospatiale et Matra a indiqué un de ses porte-parole. Le nouvel ensemble Aerospatiale-Matra sera privatisé et contrôlé conjointement par l’État français et Lagardère. Les aspects relatifs aux missiles n’ont pas été notifiés à la Commission européenne. Selon Bruxelles, la fusion...