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Actualités - CHRONOLOGIE

LES SORTIES DE LA SEMAINE Cinéma EUROPA : c'est pour lundi 3 mai

C’est donc décidé : le cinéma spécialisé dans la production européenne (complexe EMPIRE/SODECO, salle Six) démarre lundi prochain, 3 mai. Avec au programme d’inauguration le film français de Tonie Marshall, «Vénus Beauté (Institut)», sur lequel nous aurons l’occasion de revenir. Une délégation est attendue avec, entre autres, l’actrice Nathalie Baye qui joue dans le film en question (voir aussi «En gros plans», ci-contre). Comme par hasard (?), un autre film français sort cette semaine : «Une chance sur deux», de Patrice Leconte, avec Delon, Belmondo et Vanessa Paradis (dont s’occupe Raya Abi Rached). Autres nouveautés : «8 mm», un film de Joel Schumacher au réalisme violent (avec Nicolas Cage) et, en nettement plus doucereux, «Patch Adams», de Tom Shadyac, avec Robin Williams dont nous parlons... avec un «pour» (Raya A. R.) et un «contre» (G.-P.). Rien de saillant n’est attendu par la suite. À noter : le Goethe-Institut de Beyrouth présentera le mardi 4 mai, à 19h30, un des meilleurs films de R. W. Fassbinder, «Le mariage de Maria Braun», avec Hanna Schygulla (78). Une métaphore de l’évolution de l’Allemagne à l’issue de la Seconde Guerre mondiale (durée: 2h.). Funny Doctors Society «Patch Adams», de Tom Shadyac Bien sûr, dès le départ, on s’arrange pour conditionner le public en faveur du docteur Adams. Comment ne pas approuver les théories du monsieur en question, qui préconise un traitement médical «humain» (sinon humaniste), en maintenant des rapports amicaux et confiants avec les patients? À qui n’est-il pas arrivé de déplorer la froideur administrative des hôpitaux, le caractère anonyme des relations entre le personnel traitant et des malades souvent abandonnés dans une pénible solitude? Patch Adams – qui a eu lui-même sa part de malheurs, jusqu’à séjourner dans une institution psychiatrique – entend révolutionner pareilles méthodes? On est tous de cœur avec lui! L’homme se met à l’œuvre. Il est rapide, expéditif, redoutablement efficace. L’ennui, c’est que cette histoire (authentique, bon – encore une – et alors? nous parlons du film qui se déroule sous nos yeux) va devenir, très vite, de plus en plus difficile à avaler. Adams décide d’étudier la médecine et de décrocher un diplôme; on ne le voit pratiquement jamais étudier – il est tellement occupé par ailleurs – mais il ne tarde pas à se placer en tête de sa promotion. Ses interventions directes auprès des malades – à l’encontre des règlements en vigueur et des instructions des responsables – relèvent de la plus haute fantaisie. Il plaisante, chante et improvise des numéros dansés, avec intermèdes loufoques, payant sans cesse de sa personne pour relever le moral ambiant: un vrai clown! C’est à se demander pourquoi Tom Shadyac et son équipe n’avaient pas, tout simplement, filmé une «comédie dramatique musicale» (après tout, ils auraient ainsi suivi l’exemple mémorable du All That Jazz de Bob Fosse). Le comble est atteint lorsque Patch parvient à faire rire un petit cancéreux et d’autres incurables, sans oublier divers décès assistés (par ses soins), le tout assorti d’une dignité mélodramatique de bon ton (?). On passe sur d’autres détails du même acabit, non sans vous recommander, vers la fin, l’immense marmite remplie de macaroni (un vœu obsessionnel enfin réalisé!). Reste le dernier plan d’un goût douteux (genre «There’s Something About Patch»), qui voit le «héros» – diplômé, of course – s’éloigner vers un avenir qu’on suppose brillant (il le fut, paraît-il). Robin Williams s’en donne à cœur joie. Gros succès assuré auprès de tous les spectateurs, dans un rôle roublard de «Dead Poets’ Society» version Esculape. Il adore ces fausses performances génératrices d’Oscars, Robin Williams, rappelez-vous (outre le film, déjà cité, de Peter Weir), Awakenings, Mrs Doubtfire, The Birdcage, Jack et autres Father’s Day. Il a raison: ça marche. Mais nous, devons-nous marcher pour autant? «Docteur, à combien la consultation pour cabotinage aggravé?» CONCORDE, FREEWAY, PLANÈTE/ABRAJ/PLAZA/ZOUK «Patch Adams» Oui, nous tenons à défendre le film de Tom Shadyac et ce, pour plusieurs raisons. Il faut, tout d’abord, reconnaître indéniablement le progrès que le réalisateur (et même son scénariste Steve Oedekerk) a fait depuis ses précédents films: Liar Liar, Nutty Professor et Ace Ventura n’étaient qu’une succession de gags même pas drôles, alors que Patch Adams est une histoire qui réussit à concerner le public (surtout au Liban où l’on s’intéresse particulièrement à la médecine). L’histoire de Hunter «Patch» Adams mérite réellement d’être racontée pour son humanité mais aussi pour découvrir ses méthodes médicales révolutionnaires, jusque-là mal connues du public. En plus, Robin Williams semble être fait pour le rôle. Il souffrirait du même «syndrome de Bonheur Excessif» dont on accuse Patch dans l’histoire, et s’en tire plutôt bien. Philip Seymour Hoffman se distingue aussi dans son interprétation de l’étudiant brillant, borné et jaloux. Ajoutons à ces arguments l’apport de la belle musique de Marc Shaiman (cité aux Golden Globes, tout comme Robin Williams) et une bonne dose d’émotion et de rire. Patch Adams n’est peut-être pas un chef-d’œuvre absolu, mais il mérite d’être vu. Une descente en enfer «8 mm, Eight Millimeters», de Joel Schumacher Explication préalable: 8 mm, c’est le format de la pellicule utilisée (du «super-8», en fait) pour filmer des «Snuff Movies». Et, seconde précision plus importante, les «Snuff Movies», c’est quoi exactement? Eh bien, une chose atroce, impensable, qu’on tend à faire passer pour virtuelle, plus fantasmée que concrétisée (comme une sorte d’«Urban Legend», en somme), mais dont on se demande si elle ne correspond pas à une sordide réalité. Il s’agit de filmer, en direct, un assassinat exécuté «pour de vrai» devant la caméra, avec des variantes inévitablement sadiques (le tournage se fait donc en une seule prise et il n’est pas question d’un montagne quelconque). Une application sanglante des théories du fameux «cinéma-vérité» – sanglante et profitable. Parce que, comme on s’en doute, pareils produits, destinés à des «amateurs» très particuliers, se négocient à prix d’or. Nicolas Cage, détective privé (l’acteur est remarquable), va enquêter dans les bas-fonds du sexe, à Los Angeles, où se pratique cette industrie plus que spéciale. Là où nous avait entraînés Paul Schrader, en 79, s’occupant, avec son film Hardcore, du cinéma porno (on peut noter aussi que Johnny Depp a mis en scène les «Snuff Movies» dans son premier long métrage, The Brave, en 96, qui fut un échec). Le spectacle est nauséabond. Est-il salutairement révélateur et utile? On en a beaucoup discuté. 8 mm a divisé l’Amérique – critique et public. Se référant à un film précédent de Schumacher. Falling Down (93) – mal compris et expédivement classé «réac» – certains critiques français ont voulu voir dans 8 mm un «apologue fasciste»: c’est facilement vite dit. En tout cas, un des «tueurs» prononce une phrase terrible: «Je suis normal, comme n’importe qui. Je n’ai pas été battu, personne n’a abusé de moi, je n’ai pas de traumatisme. Je fais ça parce que j’aime faire souffrir. Parce que j’y trouve mon plaisir». Et, tragiquement, c’est là le cœur du sujet. C’est vrai qu’on sort de ce film remué, écœuré jusqu’au malaise... À ce propos, il faut compter sur les responsables de nos salles pour interdire l’accès à 8 mm aux jeunes de moins de 15/16 ans. C’est très important. ÉLITE, EMPIRE/DUNES/ SODECO/SOFIL, ESPACE, St-ÉLIE, ATLANTIS Les deux papas sans la maman... «Une chance sur deux», de Patrice Leconte Patrice Leconte a réuni pour la deuxième fois à l’écran Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, après Borsalino de Jacques Deray en 1970. Quel événement! Et puis?... Résumons. Une jeune fille (Vanessa Paradis) sort de prison (où elle était retenue pour vol), écoute une cassette laissée par sa mère et découvre qu’elle n’a pas seulement un mais deux pères (Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, 29 ans après). Quelle aubaine! Ça ne vous rappelle pas étrangement Les Compères de Francis Veber (ou plus récemment Father’s Day)? Notre jeune «voleuse» part donc à la recherche de ses deux papas et dans ses efforts pour découvrir lequel est son père biologique, s’arrange pour s’impliquer dans une affaire de mafia. Ne pas s’inquiéter pour autant parce que les deux compères sont là pour la protéger. Chacun exerce un métier pour le moins périlleux, l’un collectionne les voitures et roule à tombeau ouvert sur les circuits automobiles, l’autre est un voleur professionnel avec pour hobby de déjouer les systèmes de sécurité. Encore heureux qu’ils ne soient pas cascadeurs! Une chance sur deux, avec ses scènes de fusillades, ses cascades, ses poursuites insolites et même son histoire à dormir debout, ressemble plus au dernier long métrage de Jackie Chan qu’à un film de Patrice Leconte, à part que les films de Jackie Chan, au moins, n’ont pas l’audace de se prendre au sérieux. Nous sommes plutôt déçus du travail de ce metteur en scène surtout après Ridicule, qui nous avait fascinés de bout en bout! Leconte aurait dû profiter du savoir-faire de ses acteurs (tous les trois) et la réalisation aurait pu être de loin plus astucieuse. Une chance sur deux n’a presque rien d’intéressant, si ce n’est pour les fans de Belmondo et Delon qui auront plaisir à les revoir ensemble. Patrice Leconte vient de sortir un nouveau film en France, La fille sur le pont, avec Vanessa Paradis (encore!) et Daniel Auteuil, il s’agirait d’une histoire d’amour et de suicide. On a hâte de lui pardonner ses erreurs! CONCORDE, LA CITÉ, LA SAGESSE, PLANÈTE/ ABRAJ/KASLIK
C’est donc décidé : le cinéma spécialisé dans la production européenne (complexe EMPIRE/SODECO, salle Six) démarre lundi prochain, 3 mai. Avec au programme d’inauguration le film français de Tonie Marshall, «Vénus Beauté (Institut)», sur lequel nous aurons l’occasion de revenir. Une délégation est attendue avec, entre autres, l’actrice Nathalie Baye qui joue dans le film en...