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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉLECTIONS ISRAÉLIENNES - Des insultes aux promesses en passant par l'ironie , tous les coups sont permis pour convaincre Règlements de comptes à la télé

Un jour après son lancement, la campagne à la télévision en vue des élections israéliennes du 17 mai s’est nettement durcie, les spots étant concentrés sur des attaques personnelles contre les chefs des principaux partis en lice. Au son d’accents musicaux dramatiques, des taches de boue éclaboussent au petit écran les noms «Netanyahu» et «Likoud», le Premier ministre de droite, et son parti. «Les gauchistes veulent nous salir, mais ça ne servira à rien», dit une voix off, alors qu’une éponge fait apparaître des visages radieux d’enfants souriant à l’avenir. À l’image suivante, une phrase s’inscrit en lettres rouges: «Si j’étais Palestinien, j’appartiendrais à une organisation terroriste». L’auteur de cette perle est Ehud Barak, candidat travailliste au pouvoir. «Netanyahu a promis de donner un coup d’arrêt au terrorisme. Il a tenu parole», triomphe le Likoud. Dans la foulée, il montre une silhouette coiffée d’un keffieh, celle du président palestinien Yasser Arafat, accompagnée de cet avertissement: «Depuis trois ans, il attend que Barak soit élu, car il sait qu’il peut obtenir beaucoup de lui. Et il est très exigeant. Si Barak gagne, Israël perd». Conformes à leur ligne directrice, les travaillistes attaquent le bilan économique et social peu glorieux de leur adversaire de droite. «En deux ans et demi, 100 000 Israéliens ont perdu leurs emplois. Pourquoi conserverait-il le sien?», interrogent-ils en montrant le visage chiffonné et grisâtre du Premier ministre. À l’image suivante, il cligne de l’œil d’un air mauvais en signe de connivence à un de ses proches lors d’un débat au Parlement. «On ne peut pas lui faire confiance. Pouvez-vous imaginer encore quatre ans avec lui», ponctue un commentaire, suivi d’un slogan: «Israël veut le changement: Ehud Barak». Des coupures de la presse israélienne aux titres dramatiques apparaissent ensuite pour dépeindre les écheCs du gouvernement de M. Netanyahu: «Tout est bloqué», «Hausse alarmante du chômage», «Processus de paix gelé», «Fiasco sécuritaire», etc. Séduire l’électorat russe Sur un ton calme et déterminé, M. Barak en appelle à la sagesse des téléspectateurs: «Mon programme économique est sérieux. Il prévoit la création de 300 000 emplois: lisez-le, il est disponible. Il faut affecter l’argent à l’éducation et non aux colonies». Ses propos sont sous-titrés en russe, car il veut recueillir les suffrages de ceux qui votent parmi les quelque 800 000 immigrants venus de l’ex-URSS depuis 1989. Sur fond d’images d’archives évoquant ses nombreux faits d’armes, cet ancien chef d’état-major est présenté comme «le soldat le plus décoré de l’histoire d’Israël». Il affirme aussi vouloir «maintenir l’ensemble de Jérusalem sous la souveraineté d’Israël et parvenir à un règlement définitif avec les Palestiniens qui sera d’abord soumis à référendum». Le parti laïc de gauche Meretz préfère mettre les rieurs de son côté. Il présente un orchestre de personnages animés surmontés des visages des actuels dirigeants israéliens jouant une gigue endiablée à la fois ridicule et effrayante. «Il faut que cette musique cesse», dit-il. Plus conservateur dans son approche médiatique, le Parti national religieux s’est contenté mardi de montrer des adolescents joyeux, sautillant, coiffés de la kippa, qui dansent sous les drapeaux dans un décor de tourniquets arrosant une nature en fête. «Le PNR donne son âme au pays», assure-t-il. Ce n’est pas l’avis de Tommy Lapid, chef du parti laïc Shinouï. Voué à la lutte contre la coercition religieuse, il s’insurge contre les privilèges exorbitants des religieux et appelle à la lutte «contre ceux qui veulent imposer la loi de la Torah». En tout, 33 partis sont en lice pour le prochain scrutin et 5 candidats aspirent au poste de Premier ministre.
Un jour après son lancement, la campagne à la télévision en vue des élections israéliennes du 17 mai s’est nettement durcie, les spots étant concentrés sur des attaques personnelles contre les chefs des principaux partis en lice. Au son d’accents musicaux dramatiques, des taches de boue éclaboussent au petit écran les noms «Netanyahu» et «Likoud», le Premier ministre de droite,...