Actualités - CHRONOLOGIE
Une vingtaine de civils victimes des bombardements alliés Sous le choc , Surdulica compte ses morts
le 29 avril 1999 à 00h00
L’Otan a été contrainte mercredi de reconnaître sa cinquième bavure depuis le début de ses opérations aériennes contre la Yougoslavie le 24 mars, avec le bombardement malencontreux d’une zone résidentielle de la ville serbe de Surdulica. La télévision serbe a annoncé qu’un raid de l’Otan mardi soir sur Surdulica, à 250 kilomètres au sud de Belgrade, avait tué au moins 20 civils. L’Alliance atlantique n’a pu fournir aucun bilan sur ce bombardement, qui s’explique par une erreur dans le guidage d’une bombe. Les avions de l’Otan ont mené une attaque contre une caserne de Surdulica, a expliqué à Bruxelles le porte-parole de l’Alliance atlantique Jamie Shea. «Durant cette attaque, une arme de précision n’a pas été guidée sur la cible désignée et elle a produit un impact de quelque 200 ou 300 mètres au-delà des baraquements (de la caserne) dans une petite zone résidentielle», a déclaré le porte-parole aux journalistes. La caserne a été détruite mais, selon un diplomate de l’Alliance, les baraquements étaient vides, comme la plupart des casernes du pays, considérées comme des cibles privilégiées de l’Otan. À Surdulica, il ne reste pas grand-chose des corps extraits des décombres des maisons touchées par le missile. Seize corps reposaient mercredi à la morgue et des responsables expliquent qu’ils en ont récupéré 20 et craignent d’en trouver d’autres encore. Il ne reste qu’un gigantesque cratère à l’emplacement où, selon des habitants, s’élevait une maison dans la cave de laquelle s’abritaient 16 personnes, pour la plupart des enfants et des vieillards, surpris par le bombardement. Les toits des maisons voisines ont été endommagés et toutes les vitres des alentours sont brisées. Les sauveteurs ont passé la nuit de mardi à mercredi à fouiller les ruines à la lumière d’un projecteur, seul éclairage subsistant dans la ville, l’hôpital mis à part. Les autorités municipales expliquent que le téléphone et l’eau sont également coupés. Un groupe d’habitants crie sa colère : «Fascistes», lancent-ils à l’adresse de l’Otan. «Un tiers de la ville a été totalement détruit», affirme le maire, Miroslav Stojilkovic. Des habitants pensent que le missile a pu être détourné de son objectif par un signal satellite. «Deux musiciens installaient une parabole pour regarder les informations lorsque les missiles ont été tirés. C’est pour cela que la maison a été touchée», croit savoir Stanisa Ivanovic, 37 ans, qui vivait dans un appartement voisin. C’est la cinquième fois, depuis le début de ses bombardements sur la Yougoslavie le 24 mars, que l’Otan reconnaît officiellement qu’elle a pu «par erreur» provoquer la mort de civils. La plus grosse bavure de l’Otan, le 15 avril, avait été le bombardement de réfugiés dans le sud-ouest du Kosovo qui, selon des sources serbes, aurait fait 75 morts. La responsabilité de «la véritable tragédie» repose sur le président yougoslave Slobodan Milosevic, a affirmé le porte-parole de l’Otan. Celui-ci est responsable de la mort de 4 000 «civils innocents» et il a fait chasser de leurs maisons 1,5 million de personnes au Kosovo, a-t-il ajouté.
L’Otan a été contrainte mercredi de reconnaître sa cinquième bavure depuis le début de ses opérations aériennes contre la Yougoslavie le 24 mars, avec le bombardement malencontreux d’une zone résidentielle de la ville serbe de Surdulica. La télévision serbe a annoncé qu’un raid de l’Otan mardi soir sur Surdulica, à 250 kilomètres au sud de Belgrade, avait tué au moins 20...
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