Actualités - CHRONOLOGIE
COMMERCE - Bruxelles interdit l'importation de viande aux hormones L'UE va complètement fermer ses frontières au boeuf américain
le 29 avril 1999 à 00h00
L’Union européenne va complètement fermer ses frontières au bœuf américain, après avoir découvert des traces d’hormones dans du bœuf US, «garanti sans hormones». Cette mesure a été décidée mercredi par la Commission européenne, qui a obtenu le feu vert des vétérinaires en chef des Quinze, et entrera en vigueur le 15 juin. Jusqu’à présent, l’UE n’avait fermé ses frontières qu’au bœuf déclaré «avec hormones», soit la quasi-totalité du bœuf américain ou canadien, mais pas au bœuf déclaré «garanti sans hormones», où des traces de ces substances chimiques ont été découvertes par les scientifiques européens. Ce nouveau rebondissement dans la saga du bœuf américain intervient alors que Bruxelles étudie sérieusement les compensations à payer à Washington et à Ottawa, en contrepartie de la fermeture de ses frontières au bœuf aux hormones. Aux États-Unis et au Canada, il est courant d’injecter des hormones de croissance aux bovins, pour les faire grandir plus vite et les mettre plus rapidement sur le marché. Pour ces deux pays, ces pratiques sont sans danger pour l’homme, car, affirment-ils, les hormones disparaissent très rapidement dans la masse musculaire de l’animal. L’UE, qui réprouve ces pratiques pour des raisons de santé publique, a interdit depuis 1989 toute importation de bœuf aux hormones, fermant par cette décision son marché à la quasi-majorité des éleveurs américains et canadiens. En revanche, l’UE continue à importer du bœuf américain labellisé «garanti sans hormones», à raison de 7 000 tonnes par an, représentant une valeur de 20 millions de dollars. L’UE a été condamnée par l’OMC, le gendarme du commerce international, pour son interdiction d’importer du bœuf aux hormones, car elle n’a pas apporté la preuve scientifique de la nocivité de ces substances chimiques. L’OMC a cependant donné un délai à l’UE jusqu’au 13 mai prochain pour apporter ces preuves scientifiques. En effectuant ces recherches scientifiques demandées par l’OMC, l’UE a aussi testé la viande américaine garantie sans hormones, qui était régulièrement importée, et a découvert des traces d’hormones dans 12 % des échantillons. Suite à cette découverte, annoncée la semaine dernière, l’UE avait indiqué qu’elle envisageait un embargo sur cette viande jusqu’à présent régulièrement importée, si les vétérinaires européens lui donnaient le feu vert, ce qui a été fait mercredi. Avec ce nouvel embargo programmé, le conflit entre les États-Unis et l’UE devient quasiment inextricable. Bruxelles commence en effet déjà à étudier les compensations qu’il faudra accorder aux États-Unis et au Canada, à l’approche de l’échéance du 13 mai, selon son ambassadeur près de l’OMC, Roderick Abbott. «En supposant que l’UE ne sera pas en règle le 13 mai, Bruxelles veut “envisager des compensations”», a-t-il déclaré à Genève. Pour se mettre en conformité d’ici le 13 mai, la Commission européenne étudiait jusqu’à présent trois options : une levée de l’embargo assortie d’un étiquetage particulier de la viande concernée, la transformation de l’embargo permanent en une mesure temporaire jusqu’à la présentation des études complémentaires ou des concessions commerciales à accorder aux Américains sur d’autres produits agricoles à titre de compensation. L’ambassadeur du Canada John Weekes a pour sa part expliqué que son pays envisageait deux options, des compensations ou des sanctions, par le biais de suspension de concessions douanières sur un certain nombre de produits européens, qui seraient taxés à 100 %. Une consultation a été engagée au Canada à ce sujet, a-t-il ajouté.
L’Union européenne va complètement fermer ses frontières au bœuf américain, après avoir découvert des traces d’hormones dans du bœuf US, «garanti sans hormones». Cette mesure a été décidée mercredi par la Commission européenne, qui a obtenu le feu vert des vétérinaires en chef des Quinze, et entrera en vigueur le 15 juin. Jusqu’à présent, l’UE n’avait fermé ses...
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