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Actualités - CHRONOLOGIE

FINANCES - Réunion du Comité intérimaire du fonds monétaire international Le FMI presse le secteur privé de participer à la prévention des crises

Le Comité intérimaire du FMI, instance politique du Fonds monétaire international, a vigoureusement appelé les créanciers privés à participer davantage aux efforts de résolution des crises financières et dressé une liste de mesures pour éviter leur répétition. Les emprunts émis par les États devraient contenir des clauses permettant, en cas de crise, de rééchelonner ces dettes contractées sur les marchés internationaux des capitaux, selon le communiqué publié mardi à l’issue de la réunion du comité intérimaire du Fonds monétaire international (FMI). «C’est le meilleur moyen d’éviter la contagion», a lancé le président du comité intérimaire, Carlo Azeglio Ciampi, le secrétaire italien au Trésor, lors d’une conférence de presse. Pour sa part, Michel Camdessus, le directeur général du FMI, a déclaré qu’il ne fallait pas «faire preuve de trop de compassion pour les détenteurs d’obligations ayant touché des primes de risques (sur leurs investissements) de 500, 600 voire 700 % et qui veulent après cela échapper à des solutions concertées de la crise». Ces propositions ont fait l’objet de vifs débats en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. L’Institut de finance internationale (IFI), qui représente la plupart des grandes banques de la planète, a vivement critiqué cette idée qui ne reste qu’une proposition de la part du FMI. Pour prévenir l’émergence de crise, pouvant déstabiliser des économies émergentes mais aussi pour encourager ces pays à mettre en œuvre des politiques macroéconomiques orthodoxes aux yeux du FMI, le comité intérimaire a entériné la création récente d’une nouvelle ligne de crédit de précaution. Ce nouveau prêt, d’une courte durée et à des taux d’intérêt relativement élevés, est destiné à aider des pays menacés par des turbulences financières à mieux y résister. Mais les critères d’octroi seront très stricts et les pays devront faire preuve de «politiques économiques saines, de bonne gestion de leur dette et de taux de change réalistes», dit le communiqué. Satisfecit pour l’Asie de l’Est Cette ligne de crédit «est un composant-clé de la stratégie de prévention des crises», a affirmé M. Ciampi. Les ministres constituant le comité intérimaire se sont félicités des progrès réalisés par les pays d’Asie de l’Est touchés par la crise depuis un an et demi, citant notamment les progrès en Corée, en Thaïlande, aux Philippines et en Indonésie. «La poursuite des progrès dans la mise en œuvre des réformes structurelles contribuera à restaurer et à maintenir durablement le dynamisme de cette région», a prédit le comité intérimaire, qui ajoute toutefois que «des défis importants subsistent». Globalement, le sentiment des investisseurs envers les marchés émergents «s’est généralement amélioré» depuis le début de l’année, a constaté le FMI. Au Brésil, «la situation économique s’est stabilisée depuis début mars et la contagion de la crise brésilienne aux autres marchés financiers d’Amérique latine a été généralement limitée», selon le FMI. En Russie, où «des mesures vigoureuses sont nécessaires pour s’attaquer (...) spécialement au déséquilibre budgétaire persistant, aux rigidités structurelles et aux faiblesses du secteur financier», un accord pour un nouveau programme économique avec le FMI «est proche», a révélé le directeur général, Michel Camdessus. Concernant la dette des pays les plus pauvres, le FMI a prôné un «nouvel élan» pour réduire davantage ce fardeau, mais l’effort d’annulation de la dette doit être réparti «de façon appropriée» parmi les créanciers. La France et le Japon, étant parmi les plus gros prêteurs, souhaiteraient ne pas avoir à supporter un effort disproportionné. Pour financer sa participation à cette initiative de la dette, le FMI est proche d’un «quasi-consensus» pour la vente d’une partie de son or. Le montant pourrait être supérieur à 5 % de ses réserves et la décision «intervenir bientôt», a indiqué M. Camdessus. (Voir par ailleurs). Le FMI, vu comme pilier du système financier international, cherche à renforcer sa légitimité. Mais l’idée, notamment française, de donner davantage de pouvoir au comité intérimaire donne lieu à des controverses au sein des pays membres, a reconnu son président, M. Ciampi. Les débats seront de nouveau sur la table à l’automne. La question d’une nouvelle représentativité des États membres suivant leur poids économique (quotes-parts) fera l’objet d’une étude.
Le Comité intérimaire du FMI, instance politique du Fonds monétaire international, a vigoureusement appelé les créanciers privés à participer davantage aux efforts de résolution des crises financières et dressé une liste de mesures pour éviter leur répétition. Les emprunts émis par les États devraient contenir des clauses permettant, en cas de crise, de rééchelonner ces dettes...