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Actualités - CHRONOLOGIE

PRIX - Faire fructiliser la fortune du savant suédois Le Nobel en Bourse

La fondation Nobel de Suède veut changer ses statuts pour pouvoir faire fructifier sur les marchés financiers la fortune léguée par le savant suédois Alfred Nobel et qui sert à doter, depuis près d’un siècle, les prix portant son nom. La fondation a demandé au gouvernement l’autorisation de doter les cinq prix Nobel créés en 1901 (paix, littérature, médecine, physique et chimie) non plus avec le seul rendement du fonds mais avec d’éventuels gains en capital qu’elle pourrait réaliser sur des opérations de Bourse. Le prix Nobel d’économie, créé en 1968 par la Riksbank (banque centrale), est doté par l’institut d’émission suédois lui-même. La fondation a également demandé à la direction nationale des chartes et domaines (Kammarkolleget) de relever le plafond de son portefeuille en actions qui, actuellement, ne peut excéder 70% du capital du fonds. Institution indépendante créée en 1900, la fondation Nobel est la seule propriétaire du capital du fonds dont elle assure l’administration économique. L’an dernier, elle a géré des actifs, composés d’actions et de titres participatifs convertibles, d’investissements à rendement fixe et de biens immobiliers, d’une valeur de 3,162 milliards de couronnes suédoises (351 millions d’euros), en progression de 10% par rapport à 1997 où ils avaient atteint 2,869 mds KrS. Tenir cinq ans La politique d’investissement de la fondation est d’une importance primordiale car elle conditionne la préservation du fonds Nobel et, si possible, son augmentation, et donc aussi celle du montant des prix. En 1999, la fondation dotera les cinq prix dont elle a la charge de 39,5 millions KrS auxquels s’ajouteront 7,9 M KrS versés par la Riksbank pour le prix d’économie. Soit 7,9 M KrS par prix, en augmentation de 3,9% par rapport à l’an dernier. «Pour maintenir, année après année, le montant des prix au-dessus de l’inflation, nous devons nous doter d’instruments de gestion modernes que nos vieux statuts nous interdisent d’employer», explique le directeur général de la fondation, Michael Sohlman. «Actuellement, le rendement du fonds n’est pas au niveau des sommes distribuées aux lauréats et nous devons puiser dans nos réserves», ajoute-t-il. «Au rythme actuel, et si rien n’est entrepris, nous avons encore cinq ans devant nous avant d’entamer le capital». Au début des années 50, le gouvernement suédois avait habilité le conseil d’administration de la fondation à effectuer des investissements non seulement dans des biens immobiliers, des obligations et des emprunts garantis mais également dans des actions. Au 31 décembre, le portefeuille en actions de la fondation se montait à 1,718 mds KrS, soit une progression de 25,3 % par rapport à 1997. Cette liberté d’investissement est régulièrement critiquée. En décembre, le quotidien britannique The Observer avait révélé que la fondation finançait ses prix en investissant dans des firmes d’armement fournissant du matériel à des régimes accusés de violation des droits de l’homme. Selon le journal, la fondation avait notamment pris des participations dans British Aerospace qui a vendu des chasseurs Hawk à l’Indonésie alors que le prix Nobel de la paix était allé, en 1996, à deux activistes du Timor oriental où la répression menée par le régime de Djakarta a fait plus de 200 000 morts. Investir dans les industries d’armemement n’est pas contradictoire avec la défense de la paix, avait alors répondu Michael Sohlman.
La fondation Nobel de Suède veut changer ses statuts pour pouvoir faire fructifier sur les marchés financiers la fortune léguée par le savant suédois Alfred Nobel et qui sert à doter, depuis près d’un siècle, les prix portant son nom. La fondation a demandé au gouvernement l’autorisation de doter les cinq prix Nobel créés en 1901 (paix, littérature, médecine, physique et chimie)...