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Actualités - CHRONOLOGIE

La famine pousse les déplacés à manger les chats et les chiens L'Otan frappe sans relâche , sur fond de catastrophe humanitaire

La guerre au Kosovo entame sa cinquième semaine sur fond de crise humanitaire, alors que l’Otan affiche une fois de plus sa détermination pour faire plier le régime de Belgrade. Quelque 820 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du Kosovo dans des zones sans approvisionnement alimentaire, a affirmé mardi le commandant suprême des forces de l’Otan en Europe, le général américain Wesley Clark. Dans la province, les chiens et les chats sont devenus rares: ils auraient été mangés par une population chassée par l’épuration ethnique mais aussi par la faim, avait auparavant informé depuis Genève le Programme alimentaire mondial (Pam). Alors que le sort des réfugiés devient chaque jour plus dramatique – 5 000 nouveaux arrivants mardi en Macédoine –, l’Otan, qui doit «pouvoir utiliser la menace de la force», a confirmé mardi la mise en œuvre de l’embargo pétrolier contre la Yougoslavie. Le président américain Bill Clinton a de son côté autorisé la mobilisation de plus de 33 000 réservistes, dont 2 000 «immédiatement» pour appuyer les forces de l’Otan, qui ont de nouveau lourdement bombardé mardi des infrastructures – ponts et aéroports – en République fédérale de Yougoslavie, notamment dans le sud du pays. Selon la télévision serbe, un des raids contre la ville de Surdulica (250 km au sud de Belgrade) a tué au moins 20 civils et fait de nombreux blessés. Onze missiles ont frappé le centre de la ville, et le bilan pourrait être plus lourd, les équipes de secours fouillant les décombres, selon les médias serbes. L’Otan a visé de nouveau le siège du Parti socialiste (SPS) du président yougoslave Slobodan Misolevic, contre lequel le vice-Premier ministre Vuk Draskovic a accentué les critiques. L’Otan a bombardé et détruit un pont au nord-ouest de Pristina, chef-lieu du Kosovo. Un émetteur de télévision à Belgrade a été touché, mais la RTS a pu continuer d’émettre, selon l’agence Tanjug. D’après des sources serbes, des bombardements de l’Otan ont également eu lieu à Pristina, sur l’aéroport de Sombor (nord-ouest de Belgrade), à Novi Sad (Voïvodine), à Cigota (sud-ouest de Belgrade) et dans la région de Kraljevo (au sud de Belgrade). De nouvelles attaques ont été menées à la mi-journée dans le sud de la Serbie et au Kosovo, détruisant notamment un pont entre Kursumlija (250 km au sud de Belgrade) et le Kosovo, a rapporté Tanjug. Les bombardements de l’Otan ont causé «des dégâts significatifs» à l’appareil répressif de Slobodan Milosevic, mais «plus reste à faire et il n’y a aucun doute que plus sera fait», a déclaré le général Wesley Clark. Conformément aux souhaits émis par les chefs d’État et de gouvernement de l’Otan, qui se sont réunis à Washington, la campagne de bombardements sur la Yougoslavie «va s’intensifier», a-t-il ajouté. Le vice-Premier ministre yougoslave Vuk Draskovic a de nouveau semé le trouble en déclarant que Belgrade était prêt à accepter le déploiement d’une force des Nations unies au Kosovo. Il a également accentué ses critiques contre M. Milosevic, affirmant à la BBC qu’il était prêt à appeler la population serbe à manifester contre le président yougoslave si celui-ci entérinait une intervention de l’armée yougoslave contre Studio B – contrôlée par M. Draskovic – pour l’obliger à diffuser les informations officielles. Ces propos peuvent accréditer la thèse selon laquelle les divisions s’accentuent au sein du régime de Belgrade, mais les Occidentaux ont accueilli ces déclarations de M. Draskovic avec prudence. Sur le plan militaire, Londres a affirmé que les désertions se multipliaient dans l’armée yougoslave. À Washington, M. Clinton a expliqué dans un communiqué que 2 000 des 33 102 réservistes seront mobilisés «immédiatement» pour participer aux opérations de ravitaillement des appareils engagés dans les frappes. Le gros des autres réservistes devrait être progressivement mobilisé «dans les jours et les semaines qui viennent». Le Canada a annoncé l’envoi de troupes dans les Balkans. La France a rejeté mardi l’hypothèse d’une intervention terrestre de l’Otan au Kosovo, option préconisée par le président albanais Rexhep Meidani, en visite officielle à Paris.
La guerre au Kosovo entame sa cinquième semaine sur fond de crise humanitaire, alors que l’Otan affiche une fois de plus sa détermination pour faire plier le régime de Belgrade. Quelque 820 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du Kosovo dans des zones sans approvisionnement alimentaire, a affirmé mardi le commandant suprême des forces de l’Otan en Europe, le général...