Actualités - CHRONOLOGIE
CURIOSITÉS - Le calme d'autrefois , mais moins d'animaux Un Zoo , " poumon" de Bagdad
le 26 avril 1999 à 00h00
Allongé à l’intérieur de sa cage, le lion Saher n’accorde aucun intérêt aux Bagdadis venus l’observer avec sa femelle Ghiniya, allongée à côté de lui, profitant du soleil. Saher et Ghiniya, un cadeau du président soudanais Hassan Omar el-Béchir à son homologue irakien Saddam Hussein, représentent l’attraction principale du zoo de Bagdad. Les deux félins semblent légèrement assoupis, peut-être à cause de leur dose quotidienne d’antibiotiques censée faciliter la respiration chez les êtres humains, mais apparemment pas chez les lions. Le zoo est considéré comme une «bouffée d’oxygène» dans la capitale. Les animaux semblent être mieux nourris que la plupart des Irakiens, durement affectés par l’embargo imposé à leur pays depuis 1990. Un gardien du zoo, Saleh, affirme donner entre 10 à 15 kilogrammes de viande par jour aux lions et tigres. Mais quelques concessions ont été faites aux sanctions internationales. Les babouins se gavent de carottes au lieu des bananes, dont les prix ont flambé. Introuvables, les vaccins ont été remplacés par des médicaments à usage humain, administrés aux animaux selon des dosages adaptés à leur taille. Des dizaines d’écoliers irakiens, venus en excursion regarder le couple de lions, semblent impressionnés. Cinq groupes d’enfants se bousculent autour des cages des animaux, entre de jeunes couples venus promener leurs bébés. Dans cette étendue de verdure, filtrée par les rayons de soleil et survolée par de nombreux oiseaux, les Bagdadis peuvent s’approcher des animaux dont ils sont protégés par des barrières métalliques. «Les enfants irakiens jettent des pierres en direction des animaux et poussent des cris», se plaint le directeur du zoo Adel Salmane, qui est également vétérinaire. Non loin des lions, un babouin feint ignorer les railleries d’un groupe d’adolescents qui tentent d’attirer son attention en secouant énergiquement sa cage. Sur des bancs disposés à l’ombre d’une rangée de palmiers, sur les rives de deux grands lacs, des visiteurs s’offrent un moment de détente en jetant un regard paresseux sur des promeneurs en bateau. Assis à même l’herbe, un couple bavarde en retrait. Le zoo de Zawra abrite également une aire de jeu pour enfants ainsi que la tour Bagdad, de quelque 17 mètres de haut, qui offre une vue panoramique de la capitale. Deux tigres du Bengale, quinze singes dont deux babouins, ainsi qu’une famille de bouquetins, des chameaux, des ânes, des sangliers, des chèvres et des pigeons locaux peuplent le zoo. Il y aussi un petit aquarium, à l’intérieur duquel a été disposé l’unique portrait visible du président irakien. Des girafes et des lamas arpentaient autrefois le zoo poussiéreux, se souvient Jali, un chauffeur de taxi qui aimait y passer ses après-midi. Lorsque le parc a ouvert en 1973, dit-il, les enfants s’y précipitaient à la sortie de l’école pour admirer les animaux. Un quart de siècle plus tard, le zoo n’abrite plus que quelques animaux, mais au moins les habitants de la capitale y retrouvent toujours le calme d’autrefois. «C’est le poumon de Bagdad», conclut Jali.
Allongé à l’intérieur de sa cage, le lion Saher n’accorde aucun intérêt aux Bagdadis venus l’observer avec sa femelle Ghiniya, allongée à côté de lui, profitant du soleil. Saher et Ghiniya, un cadeau du président soudanais Hassan Omar el-Béchir à son homologue irakien Saddam Hussein, représentent l’attraction principale du zoo de Bagdad. Les deux félins semblent...
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