Actualités - CHRONOLOGIE
INDE - Sonia Gandhi renonce à former le gouvernement Des élections probables pour sortir de la crise
le 26 avril 1999 à 00h00
Sonia Gandhi, chef de file de l’opposition indienne, a admis dimanche qu’elle ne pouvait former un gouvernement remplaçant celui des nationalistes hindous, rendant probables les troisièmes législatives depuis 1996 en Inde. Tous les yeux étaient tournés vers le président K.R. Narayanan, qui devait décider si la solution à trois ans d’instabilité étaient de nouvelles élections anticipées, ou bien s’il fallait laisser plus de temps à une kyrielle de partis pour s’entendre sur une coalition stable et former le sixième gouvernement depuis 1996. «Nous ne sommes pas prêts à former un gouvernement», a déclaré Mme Gandhi après avoir été reçue pour la troisième fois en une semaine par le chef de l’État. «J’ai tenté de mon mieux de convaincre les collègues et mes amis des partis laïcs mais je n’ai pas pu les convaincre». Mme Gandhi, 52 ans, présidente du Congrès, principale force d’opposition, a répété que son parti ne soutiendrait pas une coalition dirigée par une autre formation, ne laissant guère de choix à M. Narayanan que d’appeler à des élections. Interrogée à ce propos par la presse, elle a répondu : «Il appartient au président de décider». Le parti de la dynastie Nehru-Gandhi, qui n’a que 140 députés sur 545 à la Chambre mais entendait gouverner seul soutenu «de l’extérieur» par d’autres partis d’opposition, n’a pu recueillir le soutien que de 239 parlementaires, loin des 272 qu’il faudrait pour un gouvernement stable. Des tractations pour une autre solution, une coalition de petits partis du centre et de gauche, ont échoué dimanche, le principal parti communiste refusant qu’un des siens la dirige, ajoutant encore à la confusion ambiante. Plusieurs partis d’opposition avaient apporté leur soutien à une coalition qui aurait été dirigée par Joyti Basu, 84 ans, le plus influent dirigeant communiste, chef de l’État du Bengale occidental depuis 22 ans. Mais le parti communiste de M. Basu, deuxième force d’opposition avec seulement 32 députés, a rejeté une telle éventualité et affirmé que seule une coalition dirigée par le Congrès permettrait de s’opposer au retour des nationalistes hindous. Mme Gandhi a clairement indiqué qu’il n’en était pas question. Le Parti indien du peuple (BJP, droite nationaliste) du Premier ministre sortant Atal Behari Vajpayee, qui dispose du soutien de 270 députés, n’avait pas perdu espoir d’être rappelé au pouvoir face aux difficultés de ses adversaires. Le chef de l’État avait cependant fait savoir que la coalition sortante, qui a perdu un vote de confiance le 17 avril d’une seule voix (269 contre 270), devait obtenir plus de soutien que les 270 sièges qu’elle affirme contrôler pour pouvoir prétendre à gouverner de nouveau. Si le chef de l’État décide de dissoudre la Chambre, des élections ne pourrait avoir lieu qu’à l’automne, en raison du défi logistique que cela représente dans un pays de 975 millions d’habitants et de près de 600 millions d’électeurs. Des élections générales coûteraient plus de 200 millions de dollars à l’État, une dépense dont les finances se passeraient bien, et le pays qui s’essouffle économiquement depuis deux ans serait d’ici là paralysé, M. Vajpayee continuant à expédier les affaires courantes mais ne pouvant prendre de nombreux engagements. Mais même de nouvelles législatives ne résoudraient probablement pas grand-chose, estiment la plupart des analystes. Aucun parti n’a obtenu une majorité absolue en Inde depuis 1984 et le Parlement est actuellement plus éparpillé que jamais.
Sonia Gandhi, chef de file de l’opposition indienne, a admis dimanche qu’elle ne pouvait former un gouvernement remplaçant celui des nationalistes hindous, rendant probables les troisièmes législatives depuis 1996 en Inde. Tous les yeux étaient tournés vers le président K.R. Narayanan, qui devait décider si la solution à trois ans d’instabilité étaient de nouvelles élections...
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