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Actualités - CHRONOLOGIE

GRANDE BRETAGNE - Une semaine après Brixton , une explosition secoue le quartier de Brick Lane Scotland Yard mobilisé pour éviter une campagne d'attentats racistes

Scotland Yard a mis en œuvre de très importants moyens pour démasquer les auteurs de deux attentats racistes à une semaine d’intervalle, et couper ainsi court à une éventuelle campagne terroriste d’un type inédit en Grande-Bretagne. L’explosion, samedi en fin d’après-midi, d’une bombe remplie de clous dans le quartier de Brick Lane, au sud-est de la capitale britannique, fief de la communauté originaire du Bangladesh, a confirmé les craintes d’un début de campagne d’attentats racistes. Elle s’est produite une semaine, jour pour jour, après un attentat similaire dans le quartier de Brixton, au sud de Londres, à la population majoritairement d’origine afro-caribéenne. Cet attentat avait fait 39 blessés. À Brick Lane, le pire a été évité grâce au courage ou à l’inconscience d’un homme, qui, après avoir repéré un sac suspect, l’a enfermé dans le coffre de sa voiture avec l’intention de se rendre au commissariat de police. L’impact de la bombe artisanale a, du coup, été limité, le coffre de la voiture ayant fait écran. Seules six personnes, dont le propriétaire de la voiture, ont été légèrement blessées, en majorité par des éclats de verre. Tous avaient quitté l’hôpital dimanche matin. Le commissaire du quartier Mike Craik a indiqué que «clairement, le même impact qu’à Brixton était souhaité. Nous sommes reconnaissants au gentleman de ce qu’il a fait, il a été sans aucun doute courageux». Comme la semaine dernière, la bombe avait en effet été déposée dans une rue bondée, alors qu’un marché très populaire attire chaque samedi une véritable foule. L’attentat de Brick Lane, comme celui de Brixton, a été revendiqué par un groupe néo-nazi Combat 18 (1 pour le A de Adolph, et 8 pour le H de Hitler). Trois autres groupes d’extrémistes de droite ont également affirmé être responsables de l’attentat de Brixton. La police a indiqué que la piste de Combat 18 était «une des lignes de l’enquête», mais a ajouté qu’elle ne négligerait aucune piste. «Il s’agit d’une attaque écœurante dictée par la haine raciste et rien d’autre», a dit M. Craik. «Nous disposons de beaucoup d’éléments. Il y a des caméras-vidéo et nous allons étudier des heures et des heures le film», dans l’espoir de repérer le poseur de bombe, a-t-il ajouté. L’attentat de Brick Lane est intervenu à l’heure où la police opérait à Brixton la reconstitution de l’attentat de la semaine dernière pour tenter de recueillir de nouveaux témoignages. La police londonienne a mobilisé ses effectifs sur les deux attentats, multipliant également les patrouilles dans les quartiers sensibles, à population majoritairement d’origine étrangère, pour essayer d’enrayer toute psychose. Elle a également demandé aux commerçants d’être attentifs à toute campagne de menaces. Des témoins ont en effet rapporté des coups de téléphone anonymes les prévenant qu’après Brixton la prochaine bombe serait pour Brick Lane. La police londonienne est nettement plus familière avec les actions des terroristes nord-irlandais et des déséquilibrés, comme «Mardi-Gra», un papy terroriste récemment condamné pour une série d’attentats à la bombe contre des banques et des supermarchés, qu’avec les attentats racistes. «La population de Londres doit savoir que nous avons réussi à arrêter les terroristes d’Irlande du Nord et Mardi Gra. Nous attraperons ceux-là aussi», a dit le commissaire. Les autorités entendent désamorcer toute tentative d’exploitation xénophobe depuis l’incident de Brixton, un quartier qui avait été le théâtre d’émeutes dans les années 80. D’autant que la police a été récemment mise en cause, qualifiée d’incompétence et soupçonnée de racisme, dans l’enquête infructueuse sur le meurtre d’un jeune Noir, Stephen Lawrence. Brick Lane avait été en 1993 le théâtre d’un week-end de violence entre la communauté et des membres du Parti d’extrême droite, le British National Party (BNP), dont, après une scission en 1992, Combat 18 est issu.
Scotland Yard a mis en œuvre de très importants moyens pour démasquer les auteurs de deux attentats racistes à une semaine d’intervalle, et couper ainsi court à une éventuelle campagne terroriste d’un type inédit en Grande-Bretagne. L’explosion, samedi en fin d’après-midi, d’une bombe remplie de clous dans le quartier de Brick Lane, au sud-est de la capitale britannique, fief de...